Dimension Jimmy Guieu – Richard D. Nolane

Comme pour beaucoup de lecteurs de science-fiction, la collection Anticipation du Fleuve Noir a eu une forte influence sur moi. Si mon premier FNA a été Opération Astrée de Scheer & Darlton, j’ai rapidement enchainé avec des auteurs comme Richard Bessière, Jimmy Guieu, Gérard Marcy, Pierre Barbet, Peter Randa ou Maurice Limat. Mais à y regarder de plus près, en dehors du cycle Perry Rhodan, l’auteur que j’ai le plus lu dans cette collection c’est Jimmy Guieu à travers ces cycles Gilles Novak et Blade & Baker. Je dirai que les livres qui m’ont mis le pied à l’étrier sont Le retour des dieux et Joklun-N’Ghar la maudite. Puis j’ai enchainé avec certains titres sortis dans la collection fusée.

A l’époque (fin 60, début 70) en tant qu’adolescent, je n’avais pas beaucoup d’argent de poche. Et tout mon argent allait dans l’achat de livres de science-fiction. Je faisais les bouquineries et je filais directement au rayon FNA dont les couvertures étaient dessinées par Gaston de Sainte-Croix. Je peux dire que cet illustrateur m’a fait rêver autant que les auteurs que je lisais dans cette collection.

C’est donc avec un certain plaisir que j’ai commencé la lecture de ce recueil de nouvelles dirigé par Richard D. Nolane en hommage à Jimmy Guieu. Les nouvelles sont inégales, mais l’engouement de chaque auteur est le même : rendre hommage à l’auteur . C’est réussi et ça se sent, ça se lit à travers chaque introduction, à travers les nouvelles pour lesquels plusieurs se sont amusés à faire de Jimmy Guieu un personnage de leur histoire.

Un Sphinx pour MarcahuasiMichel Archimbault. Une nouvelle beaucoup trop longue,mélangeant réalité et fiction à travers deux auteurs : Erich Van Daniken, Walter Ernsting (Clark Darlton) et un personnage de Jimmy Guieu : Daniel Keller. L’auteur s’est fait plaisir mais a oublié de faire plaisir aux lecteurs  (*). Son texte oscille entre biographie, échange de correspondance et fiction. Un conseil de lecteur : commencer la nouvelle à la page 62 (Lundi 12 juillet 1976). A partir de cet endroit, c’est l’aventure dans les Andes et la rencontre des  extraterrestres.
(*) Authentique !

Cité Noé  51Didier Reboussin nous amène deux siècles dans le futur, et nous propose une rencontre entre Teddy Price et l’androïde de Jimmy Guieu. Nouvelle empreinte d’une certaine sensibilité.

Le miroir de fuméeFrank Schildiner. Petit face à face entre Polariens et Denebiens pour un miroir caché dans la chambre forte de Rockefeller au Walldorf-Astoria. Voilà Jean Kariven dans un mini-thriller.

Seconde chanceChristian Perrot. Jimmy Guieu cloné dans un lointain futur. Il doit aider un peuple à combattre les petits gris. Amusant. Avec une fin sympa où on a vraiment envie d’exhausser son vœu de cloner son épouse.

Planète inhospitalièreChristian Perrot. Le Maraudeur II est détourné de son parcours pour résoudre un meurtre. L’histoire parle d’un peuple qui s’est tourné vers la spiritualité et qui a abandonné son enveloppe corporelle. Mais l’instinct animal vient perturber tout cela. Intéressant.

MARS…la véritéSerge Parmentier. Une aventure de Gilles Novak et de sa compagne Régine. Au départ il doit aller en Angleterre pour enquêter sur les crops circles, mais l’apparition d’un vaisseau spatial va lui faire vivre une aventure sur un autre monde. S’agit-il de réalité ? Ou bien d’images qu’on lui a projetées dans sa tête ? En tout cas c’est un avertissement à notre humanité pour ne pas répéter les erreurs des autres.

Le soleil andalouMichel Stephan. Jimmy Guieu vu par l’auteur. Je pense que chacun de nous aurait une vision similaire du personnage.

La fin du glaiveJean-Marc Lofficier. A qui doit-on penser comme futur collègue pour un magasine? A Gilles Novak évidemment !

Rock ‘n’ roll et soucoupes volantesRichard D. Nolane. Clin d’œil au Fleuve Noir, où on découvre qu’on ne veut plus de Jimmy Guieu comme auteur et qu’on le remplace par… Gilles Novak !

La ballade de YulnThomas Geha. La compagne de Jean Kariven se retrouve dans un supermarché. Ce qui devait être une simple balade se transforme en horreur. Mais n’était-ce pas un simple cauchemar ? Un peu rapide la conclusion.

Habanita est dans de beaux drapsRoch-Alexandre Kursner. Une enquête policière entre Maigret, Colombo et Poirot. J’avoue que je n’ai pas accroché car je ne connaissais pas le personnage. Et puis la science-fiction est aux abonnés absents.

La chanson de JimmyRoland C. Wagner. L’auteur nous explique comment il a rencontré Jimmy Guieu et comment il l’a perçu tout au long de ces années. Un témoignage comme je les aime. Merci Roland !

L’aube de l’ufologieJimmy Guieu. Cette anthologie ne pouvait pas se terminer sans un texte de Jimmy Guieu. Dans le cas présent il s’agit d’un article sur son thème de prédilection, l’ufologie.

Avec le recul du temps, je constate que Jimmy Guieu a laissé une marque indélébile sur chacun de ses lecteurs. C’est avec nostalgie qu’on parle de ses livres. Il avait l’art d’écrire des histoires qui nous captivaient, grâce à un style vif et direct, parfois simpliste. Même si je n’abondais pas dans le même sens concernant les E.B.E j’aimais bien lire les aventures de Gilles Novak qui rencontraient très fréquemment des extraterrestres. Ce n’était pas la même chose. Il y avait la science-fiction d’un côté, et l’ufologie de l’autre. Pour moi il restera un excellent auteur de science-fiction, qui a bercé mon adolescence. Si un jour ces principaux cycles sont réédités sous forme d’Omnibus (4 ou 5 histoires par tome), je serai un des premiers à le relire.

Dimension Jimmy Guieu était attendu depuis longtemps. C’est une excellente initiative de Rivière Blanche, dirigée par Richard D. Nolane. Le genre de sortie littéraire qui je l’espère n’en restera pas là, car Jimmy Guieu mérite plus qu’un  livre.

Si vous avez envie de retrouver Gilles Novak, Jean Kariven ou Blade et Baker dans leur Maraudeur, alors n’hésitez pas, cette anthologie dirigée par Richard D. Nolane vous donnera peut-être envie de relire les cycles de Jimmy Guieu. Pour les curieux ou les nouveaux lecteurs, je dirai simplement que ce livre montre l’engouement qui existe encore pour l’auteur, qui nous a quitté en 2000. Il a vraiment beaucoup marqué la science-fiction francophone.

A noter que cette anthologie contient également une douzaine de reproductions  en noir et blanc de livres de Jimmy Guieu traduits dans d’autres langues.

Dimension Jimmy Guieu, Anthologie dirigée par Richard D. Nolane, Rivière Blanche, 2010, 308 pages, illustration de Patrick Dumas

14 réponses à “Dimension Jimmy Guieu – Richard D. Nolane

  1. Je n’ai encore jamais lu Guieu, honte sur moi vu ce que tu en dis, mais cela donne envie de creuser. J’avoue n’avoir encore jamais lu de livres de la collection Rivière Blanche, mais cela semble pas mal non plus comme collection. Bon allez, je vais essayer de ne pas oublier de jeter un oeil à tout cela! Merci pour ton avis.

  2. Merci de cette chronique fort agréable à lire.
    Je souhaite une agréable lecture à tous les lecteurs qui découvriront l’anthologie grâce à vous.
    Cordialement.

  3. J’ai rencontré Jimmy Guieu plusieurs fois et il a eu le scoop de mon « enlèvement ou abductée en 1977. Puis il est parti faire une tournée de conférences en Amérique et au Canada où il a parlé de ma très étonnante histoire, (j’avais demandé à ce que mon anonymat soit préservé). Enfin il écrivit ce qui m’était arrivé dans un de ses romans de science fiction – mais celle-ci avait complètement été déformée – et j’étais devenu dans ce livre une ravissante extra-terrestre, livre qu’il m’envoya. Mais j’étais tellement furieuse de ce qu’il avait pu faire, (en altérant la vérité mélangée à ses fantasmes), à ce que je lui avais dit que je brûlais son livre aussitôt après l’avoir lu. Il faisait la même chose avec les histoires d’autres personnes rencontrées hommes ou femmes, c’est pourquoi il fut si proléfique.

    • Bonjour. Anecdote très intéressante concernant le scoop. Cela devrait être un compliment de passer pour une ravissante extraterrestre.
      Se pourrait-il que Jimmy Guieu aie altéré la vérité pour des questions de droits d’auteur ? En y mélangeant ses fantasmes, il en fait ses propres histoires.
      Si je comprends bien, il s’est fortement inspiré de faits réels pour en faire des livres de science-fiction.

      • Bonjour Marc, Quand j’ai rencontré Jimmy je cherchai quelqu’un qui pourrait m’expliquer ce qui paraissait incroyable. Dans les années 1970, alors que j’étais en train de passer l’aspirateur dans la chambre, brusquement, tout mon univers disparut, et je me retrouvais avec épouvante suspendue je ne sais où, dans un « ailleurs » ; j’étais debout et ne dormais pas et mes pieds ne reposaient sur rien – pourtant je tenais en l’air – j’avais traversé ainsi le toit de ma maison – et un ovni au-dessus de moi était en train de me capturer. C’est alors qu’à l’intérieur de l’appareil, je vis arriver une trentaine de petits êtres, tous pareils, ce qui m’étonna fortement. On parlerait maintenant de clones. Dans cet engin, d’autres êtres plus grands s’y trouvaient, que j’ai appellé les hommes méduses, parce que je voyais à travers eux, et ceux-là me firent des examens comme si j’avais été un animal de laboratoire.
        Jimmy était un usurputeur pour la rédaction de ses romans – je détiens des preuves irréfutables qu’il s’était inspiré d’un médium et d’exposés que faisait un professeur d’université – que j’ai rencontré – et qui s’était fait volé

      • Bonjour… Diane? (c’est ce que m’indique l’email). Témoignage toujours aussi passionnant. J’essaie de comprendre la scène. Passer de la chambre en train d’aspirer à suspendue dans un « ailleurs ». Est-ce une vraie téléportation? Ou une suggestion faite par une technologie qui nous dépasse? Le fait de traverser le toit me fait pencher pour la deuxième solution, mais je peux très bien me tromper. Serait-ce dû à l’OVNI qui se trouvait au dessus de la maison ?

        Je suppose que la trentaine de petits êtres peuvent être assimilés à des petits gris. Des clones, pourquoi pas ! Ca fait un peu penser au Asgards dans Stargate. Je me souviens que dans les livres de Jimmy Guieu consacrés aux EBE, il les décrivait fréquemment. Je me suis toujours demandé où il trouvait ses infos. Mais comme à l’époque je lisais d’abord les aventures de Gilles Novak et de Blade et Baker, j’ai mis cela sur le compte de son imagination, et pas de témoignage recueillis. 🙂

        Les hommes-méduses… quel drôle de surnom pour une propriété physique relativement rare. Je ne sais pas si d’autres animaux marins ont cette caractéristique. L’hippocampe peut-être… Si cela existe dans nos océans, pourquoi pas ailleurs?

        On peut imaginer que pour une race plus évoluée technologiquement que la notre, nous ne sommes que des sujets d’expérience. C’est d’ailleurs ce que nous faisons avec les animaux. On les capture, on leur greffe une micro-puce sous la peau, et on les relâche dans un état second. Il y a eu beaucoup d’abductee dans le monde, avec des témoignages convergeant dans le même sens. Il devient impossible de nier qu’il y a eu quelque chose. Heureusement, l’époque actuelle permet plus facilement d’en parler.

        Et le retour à la maison s’est fait comment? Également une téléportation? Pleinement conscient ou sous l’effet d’un médicament ? Je suppose que 40 après, cela ne doit pas être évident de tout se remémorer.

        Pour moi, Jimmy Guieu a toujours été un auteur de science-fiction. A l’époque, on le voyait sur les plateaux de télé lorsqu’il y avait des débats sur les soucoupes volantes et les EBE.

        J’ai vu aux informations qu’un documentaire sur les contacts extraterrestres (Maya) allaient être réalisé au Mexique, avec la bénédiction du gouvernement qui a des révélations à faire. Voir lien : http://ufoetnature.over-blog.com/article-le-documentaire-maya-prouvera-un-contact-extraterrestre-affirme-le-mexique-85411833.html
        Est-ce qu’enfin on va vers de vrais révélations? Je l’espère.

  4. Il me semble que tous les auteurs s’inspirent de faits réels et brodent dessus pour en faire la trame de « leur histoire ». Je ne vois pas ce qu’on peut leur reprocher là-dedans. Sinon, il faut engager un collaborateur et écrire son « histoire vraie ». C’est à la mode actuellement (je ne citerais personne, il n’en est pas besoin) et ça rapporte…

  5. Je voudrais ajouter que j’ai découvert la SF par la collection Anticipation du Fleuve Noir lorsque j’avais treize ans et que j’ai dévoré tous les bouquins de Jimmy Guieu. Un autre bon souvenir, c’est la trilogie de Gérard Klein écrite dans cette collection sous le nom de Gilles d’Argyre. Ces livres ont nourri mes rêves d’ado et m’ont fait découvrir la littérature de science-fiction. Après, je suis passée à d’autres auteurs mais j’ai toujours gardé tous ces vieux bouquins achetés en bouquinerie pour trois sous et qui m’ont apporté tant de plaisir!

  6. Aucun souvenir à savoir comment j’étais revenue, après avoir traversé le toit de ma maison – mais c’était en même temps physique et non physique, je ne saurai pas l’exprimer mieux ; mais vec ce « RR4 », j’ai voyagé dans le futur – c’était époustouflant – tout avait changé, et je n’ai pas pas pu tout retenir tellement j’avais vu des choses extraordinaires en même temps. Avec un effort d’esprit et de mémoire voilà ce que j’ai vu. Tout d’abord, les eaux avaient considérablement montées, et il y avait sur les mers et océans des paquebots villes. Je vois cela entre 1970 et 1972. Il y avait un bâteau hôpital, plusieurs pour les différentes écoles, un bâteau prison, mais sur celui-ci, comme les prisonniers sont libres, ils se comportent d’une
    étrange façon… Toutes les églises sont devenues des musées. Pour les terres qui sont encore visibles, les voitures ont disparues. Les gens se déplacent tous dans des petits trains à wagons qui roulent lentement, où les gens montent et descendent en marche, et assis en une seule rangée, ils se tiennent en roulant avec une poignée devant eux. La monnaie telle que nous la connaissons a aussi disparue. Les billets sont représentés par des sortes de cartons marron, et il existe seulement 2 pièces en métal sculptées dont la plus grande fait environ 5 cm de diamètre, l’autre de 3 cm. Mais tout cela passe tellement vite que je ne peux voir les détails. On

    • Physique et non physique… J’aurais envie de suggérer : « virtuel », grâce à une technologie que nous n’avons pas encore (mais qu’on trouve déjà dans les livres et les films de SF). Est ce que le RR4 s’est reproduit plus tard? Ou bien cela été une expérience unique? Je pose la question car certaines personnes ont vécu l’épreuve deux fois a des époques différentes. Comme si les EBE voulaient faire de nouvelles analyses et d’autres prélèvements sur leurs sujets d’étude.
      Concernant les RR4, je constate que d’autres témoignages vont dans le même sens, et sont pris beaucoup plus au sérieux que dans le passé. Il y a une évolution des mentalités, et on trouve de plus en plus de site Web qui leur sont consacrés.
      Les visions du futur semblent plausibles. Mais est-ce bien la Terre? Les paquebots villes pourraient correspondre à l’équivalent des iles à hélices de Jules Verne. Elles prendraient tous leurs sens si la montée des eaux faisait que l’humanité doit se tourner plus vers la mer. La monnaie m’intrigue davantage. A l’heure de l’argent virtuel, difficile d’imaginer qu’on revienne vers une monnaie sonnante et trébuchante. A moins que ces pièces de 3 et 5 centimètres de diamètre correspondent à l’équivalent de nos cartes magnétiques actuelles. J’extrapole, mais étant analyste fonctionnel dans une grande banque, j’essaie de comprendre. En tout cas, c’est très intéressant. tout ça ! 🙂

  7. Euh, Marc, mon texte n’est pas un témoignage, c’est une nouvelle. Les faits sont fictifs.

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