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Tarzan the centennial celebration – Scott Tracy Griffin

Qui imaginerait que Tarzan a déjà cent ans d’âge ? En 2012, Titan Books a édité le livre de référence sur le personnage mythique d’Edgar Rice Burroughs. C’est un livre que j’aurais dû chroniqué il y a un an déjà. Mais l’édition française avait été annoncée, et je pensais chroniquer cette dernière version. Mais après plusieurs reports consécutifs de l’éditeur, j’ai décidé de ne plus attendre et d’opter pour la version originale en anglais. Je présente donc le livre du centenaire de Tarzan dans sa version originale.

Et original, le livre l’est plus d’une fois. Grand format, papier couché. Il s’agit d’un beau livre de 320 pages. Seulement, diront certains. Oui, mais il va à l’essentiel. Il présente chaque roman, chaque film, les différentes adaptations en bande dessinée, et de manière plus générale fait découvrir tous les artistes qui ont contribué à l’élaboration du personnage. Les illustrateurs ont la part belle dans ce livre, qui présente du côté gauche un savant mélange entre texte et image et photo, et du côté droit des illustrations ou photos pleines pages.

Dans un premier temps, le livre présente Edgar Rice Burroughs et sa contribution à la science-fiction en particulier. Car l’auteur est aussi connu pour son cycle de John Carter/Mars/Barsoom ou Pellucidar, et d’une série de cycles qui qui mélangent science-fiction, fantasy et aventures.

Le premier Tarzan a été écrit entre décembre 1911 et mai 1912, et a été publié dans le magazine All-Story. Les livres présentés vont de Tarzan seigneur de la jungle à Tarzan et les jumeaux. Chaque roman est soigneusement commenté, agrémenté de détails sur les lieux, les personnages, le contexte de l’histoire. Les différentes éditions en fascicules sont également reprises, complétées par des dessins et photos. On croisera donc Johnny Weissmuller et le Tarzan de Hal Foster ou de Burne Hogarth.

Plus amusant, c’est le petit lexique qui permet de parler dans la langue des singes (enfin vous me comprenez !). Plus intéressant, ce sont les notes d’Edgar Rice Burroughs, qui reprennent des cartes dessinées et imaginées par l’auteur.

On découvre que Tarzan n’a pas seulement été adapté au cinéma, à la télévision et en bande dessinée, mais aussi à la radio. Les différents romans dérivés de l’œuvre d’Edgar Rice Burroughs sont également repris. Le Tarzan de Philip José Farmer est présent dans ce beau livre.

 Ce livre est l’œuvre d’un passionné, d’un grand connaisseur de l’œuvre d’Edgar Rice Burroughs. C’est une référence incontournable pour tous les fans de l’auteur (dont je suis). Mon seul regret est de ne pas avoir lu une version française. Le cout du livre original plus la traduction, et le tirage d’un tel livre ne doit pas être très rentable pour l’éditeur qui se lance dans l’aventure. Je comprends donc que ce bel ouvrage reste dans sa version anglaise. Mais Anglaise ou Française, si vous aimez Tarzan ou l’œuvre d’Edgar Rice Burroughs, alors ce livre est pour vous.

Tarzan, the centennial celebration, Scott Tracy Griffin, Titan Books, 320 pages, 2012

Tarzan

Nico T3 : Femmes fatales – Berthet & Duval

Au cœur d’une uchronie située dans les années 60, on retrouve Nico dans une intrigue liée à ses parents. On trouvera ma chronique des tomes 1 et 2 ici.

Cette excellente BD de science-fiction de Berthet et Duval se laisse lire très facilement. L’héroïne est toujours aussi belle, et le monde dans lequel elle évolue est à la fois très moderne et rétro. On doit à Berthet, quelques clins d’œil liés à la BD et la science-fiction. Les premières planches de cette BD sont un hommage à Edgar P. Jacobs et à la marque jaune. Les spectateurs d’une salle de cinéma regardent en version 3D l’adaptation en film de la marque jaune. Et puis, les ailes volantes toutes droites sorties du secret de l’espadon d’Edgar P. Jacobs. Plus loin dans cette aventure d’espionnage, on a droit aux sentinelles de l’URSS, qui utilisent le même Thunderbird que la série les sentinelles de l’air. Et puis, dans les savants qui entourent Arthur Rudolf, on retrouve Philip Mortimer.

Mais revenons à l’histoire. Moog invite Helen Von Braun à un déjeuner sur l’herbe au cœur de l’Arizona. La femme supposée être la mère de Nico est en fait un agent secret soviétique qu’il veut démasquer. Mais la femme retourne la situation à son avantage et s’échappe avec son propre véhicule. Pour brouiller les pistes, elle simule sa mort dans une explosion. La CIA qui est à ses trousses fait appel à Nico. Helen Von Braun a pour mission d’éliminer un ancien capitaine qui a exfiltré des savants pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle doit aussi aider Arthur Rudolf à quitter ses geôliers américains.

La BD est l’occasion de revenir sur le passé de Moog qui a aidé à libérer les savants, et qui a aussi connu le père de Nico avant de jouer le rôle de tuteur. On a donc droit à une seconde intrigue qui concerne directement Nico et qui est liée à l’intrigue principale. On découvre ainsi qu’Arthur Rudolf est un extraterrestre et que le père de Nico est un des geôliers des savants retenus depuis vingt ans dans un ancien hôtel américain. Sous celui-ci se cachent des laboratoires de recherche. Si on se doute que la soi-disant mère de Nico n’est autre qu’une femme fatale extrêmement dangereuse (un videur du bloc de l’Est), on découvre qu’Arthur Rudolf n’est pas aussi transparent qu’il en a l’air et qu’il a ses propres plans. Pour Nico, ce face à face avec Helen Von Braun va lui permettre de retrouver son père.

Une BD qui avance à du cent à l’heure, où l’on n’a pas le temps de s’ennuyer, qui se dévore une fois qu’on la commence. Une histoire bien ficelée, avec une intrigue qui se dévoile au fil des pages. Cette Terre des années soixante a décidément bien des attraits. La confrontation est-ouest est le moteur de l’intrigue principale. On se retrouve en pleine guerre froide avec des éléments futuristes qui vont attirer le lecteur. Berthet nous emmène dans des décors qui tiennent des aventures de Blake et Mortimer ou Harry Dickson.

On connaissait Berthet pour son excellente série Pinup, et Duval pour sa facilité à nous plonger dans une uchronie avec sa série Hauteville House. Ici, on découvre ce que ces deux auteurs peuvent nous concocter ce qu’il y a de meilleur à travers les aventures d’une jeune femme belle et dangereuse. Une série qui pourrait s’achever sur ce troisième tome, mais que j’espère voir continuer. Par sa qualité graphique et scénaristique, cette série plaira à tous ceux qui aiment l’espionnage, l’action et l’uchronie.

Une fois plongé dans la lecture de cette BD, je n’ai pas pu décrocher avant la fin. Et lorsque la dernière page était enfin lue, j’avais comme un manque, car il n’y a pas encore de quatrième tome. Phénomène que je n’avais pas ressenti en lisant dans la foulée les tomes 1 et 2. Femmes fatales est donc une excellente BD, qui nécessite d’avoir lu les deux tomes précédents.

Nico T3 : Femmes fatales, Berthet & Duval, Dargaud, 2012, 64 pages

La légende de Tarzan – Edgar Rice Burroughs

Après nous avoir sorti le premier tome de l’intégrale John Carter de Egar Rice Burroughs, Omnibus nous propose La légende de Tarzan. Le livre comprend les cinq premiers tomes du cycle. C’est-à-dire :

  • Tarzan, seigneur de la jungle
  • Le retour de Tarzan
  • Tarzan et les fauves
  • Le fils de Tarzan
  • Tarzan et les joyaux d’Opar

On pourrait penser qu’il s’agit d’opportunisme de la part d’Omnibus, suite au film John Carter sorti cette année, déjà disponible en DVD. Tarzan ne fait pour l’instant l’objet d’aucun film. Les seuls à se consacrer au personnage sont les éditions Soleil, qui rééditent l’intégrale de Tarzan en bande dessinée. Omnibus, de son côté se focalise davantage sur Edgar Rice Burroughs.

Et Tarzan dans tout ça, qui se balade de liane en liane ? Eh bien, il ne rajeunit pas. Le personnage d’Edgar Rice Burroughs est né à une époque où l’aventure avait la prédominance. Une aventure saupoudrée de fantastique, dans laquelle de vieilles cités sont redécouvertes. On retrouve dans cet omnibus la trame principale des histoires liées à Tarzan. C’est-à-dire, son enfance dans la jungle et son autoéducation (bien que je me suis toujours demandé comment il pouvait apprendre l’anglais tout seul), la découverte de ses origines en tant que Lord Greystoke, la rencontre avec Jane qu’il épousera, la naissance du petit jack issu de leur union, qui deviendra Korak, et enfin le retour à la cité d’Opar. Que du classique, que de l’aventure, que de l’épique. Il y a des similitudes entre les deux personnages d’Edgar Rice Burroughs. Tarzan comme John Carter combat l’injustice avec les moyens dont il dispose.

Les textes qui composent ce tome datent de 1912 à 1916, soit un siècle. Le style de l’auteur est parfois un peu naïf, mais il faut le remettre dans le contexte de l’époque. Le personnage est tellement ancré dans notre inconscient collectif, qu’il n’a pas pris une ride. Il reste un des personnages préférés malgré le fait qu’il ne fait appel à aucune technologie. Il s’inscrit dans un groupe de héros qui nous faisait découvrir des contrées imaginaires, des peuples disparus, ou des trésors perdus. Il y avait Alan Quatermain de Henry Rider Haggard, le professeur Challenger de Arthur Conan Doyle, et il y avait Tarzan de Edgard Rice Burroughs. Tarzan est sans doute le personnage qui a le mieux passé le siècle écoulé. Entretemps, il a été copié bon nombre de fois, mais jamais égalé. Le roi de la jungle, c’est lui !

Format pratique, cet Omnibus. Il va allègrement remplacer les dernières éditions de poche toujours incomplète. Oui, mais, est-ce que Omnibus va aller jusqu’au bout du cycle ? Si ce n’est pas le cas, il faudra bien que ce livre se retrouve à côté des Néo, Édition spéciale, 10/18 existants. Des formats différents pour un seul héros, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux. Le dernier tome Tarzan et les jumeaux est paru en 1991 dans une publication amateur. Est-ce que Omnibus ira jusqu’à cette ultime aventure ? Je l’espère.

Concernant cet Omnibus, je dirai « très bien, continuez ». Ce format est justement l’idéal pour une vraie intégrale. En cinq tomes, il y a moyen de sortir tout Tarzan. À noter qu’on a droit à une excellente préface de Claude Aziza et d’un abécédaire qui ne vaut pas l’encyclopédie de Michel Vannereux (voir une de mes précédentes chroniques), mais qui est pas mal.

En un peu moins de 1200 pages, on a donc droit à une réédition des cinq premiers Tarzan. À conseiller, à tout lecteur qui recherche de l’aventure et qui ne se soucie pas de technologie.

La légende de Tarzan, Edgar Rice Burroughs, Omnibus, 2012, 1162 pages

Voyages extraordinaires – Jules Verne

La sortie d’un coffret Jules Verne à la Pléiade est une grande première. Comment un auteur aussi connu que lui a-t-il mis autant de temps avant d’entrer dans cette collection ? Sans doute était-il trop étiqueté jeunesse. L’erreur est réparée, et la Pléiade ne nous propose pas un seul livre, mais un coffret en comprenant deux.

Sous la direction de Jean-Luc Steinmetz, on trouve un coffret comprenant quatre romans :

  • Les enfants du capitaine Grant
  • Vingt mille lieues sous les mers
  • L’île mystérieuse
  • Le Sphinx des glaces

Ces quatre romans sont accompagnés de près de cinq cents illustrations provenant des éditions Hetzel.

Pour moi, Jules Vernes c’est avant tout un bon nombre d’adaptations cinématographiques. En commençant par le tour du monde en quatre-vingts jours, Vingt mille lieues sous les mers, et L’île mystérieuse. Je n’ai d’ailleurs lu que les deux derniers dans un omnibus jadis édité par Lefrancq. Je ne vais donc pas commenter le choix fait par la Pléiade. Je pense que ce choix est bon et qu’il est représentatif de l’œuvre de Jules Verne. Bien sûr, on aurait aimé davantage. Mais rien n’empêche la Pléiade d’ajouter un livre dans le futur.

Pourquoi faudrait-il opter pour cette énième édition de quatre romans de Jules Verne ? Parce qu’ici ce n’est pas la raison qui l’emporte, mais le cœur et la passion. Cette version ne s’adresse pas à toutes les bourses, mais savoir qu’il s’agit d’un coffret d’une collection prestigieuse devrait rassurer l’acheteur. Les livres de cette collection tiennent une vie entière si l’on en prend soin. De plus, ils prennent de la valeur au fil du temps. Donc, si on oublie l’aspect spéculatif, ce coffret s’adresse directement aux collectionneurs et amateurs de Jules Verne ou de la Pléiade.

Cette édition représente un événement non négligeable car la Pléiade n’est pas réputée pour accueillir des auteurs de science-fiction ou de fantastique. Si l’on fait abstraction de Voltaire, on y trouve Edgar Alan Poe et Jorge-Luis Borges. C’est très peu, c’est même trop peu. Jules Verne vient donc renforcer les auteurs de l’imaginaire. Espérons que l’éditeur de cette collection envisage un jour de publier un volume consacré H.G. Wells, qui est le pendant de Jules Verne (dont il existe déjà un omnibus), ou à des auteurs plus modernes comme Frank Herbert ou Robert Heinlein.

Mais la sortie de ce coffret n’est pas la seule chose intéressante. En parallèle, un album sort également dans cette collection. Album iconographique dirigé par François Angelier, qui reprend la biographie de l’auteur et ses principales œuvres sur un peu plus de 300 pages. Ce livre aurait dû faire partie du coffret. Ce n’est pas le cas. La Pléiade a préféré l’offrir à toute personne qui achète trois volumes de la collection. C’est un peu décevant. Sachant que les deux volumes Jules Verne peuvent s’acheter indépendamment, il suffisait de l’offrir à toute personne qui achetait le coffret. Ou mieux, encore, l’intégrer dans le coffret. Dommage !

Reste que l’ensemble (coffret plus album) est une référence, ou le deviendra rapidement. Les anciens lecteurs apprécieront la qualité du coffret. Les nouveaux lecteurs resteront peut-être dubitatifs, d’abord par son prix, ensuite par les personnages de Jules Verne (Nemo, Phileas Fogg, ou le capitaine Grant ne correspondent peut-être plus tout à fait aux héros d’aujourd’hui).

Voilà donc un coffret à ne pas rater (ou deux tomes à acheter séparément) si vous êtes collectionneur. Et évidemment un album à rechercher.

Voyages extraordinaires, Jules Verne, Éditions Gallimard, Collection Pléiade, 2644 pages, 2012
Album Jules Verne, Éditions Gallimard, Collection Pléiade, 320 pages, 2012

L’encyclopédie Tarzan – Michel Vannereux

La tribune des amis d’Edgar Rice Burroughs nous propose une encyclopédie sur Tarzan. Il s’agit d’un livre exhaustif sur tout ce qu’Edgar Rice Burroughs a écrit depuis 1912 sur le personnage. Michel Vannereux a ici fait un travail de fond remarquable, reprenant chaque texte dans la langue d’origine et en français. Pour chaque texte, on a droit aux différentes éditions qui l’on intégré. On constate que Tarzan a été édité par bon nombre d’éditeurs, mais qu’aucun n’est parvenu à sortir l’intégrale en français. Les différents textes sont disséminés, et il est particulièrement difficile de les retrouver.

Michel Vannereux accompagne chaque livre ou texte d’un résumé, en indiquant à quel moment le texte original a été édité. Un chapitre se consacre à toutes les particularités du personnage, son apparence, son cri, son humour, ses rapports avec la civilisation, les langues qu’il parle, etc.

Un long chapitre reprend tous les personnages du cycle, les peuples, les lieux, les termes. Le livre se termine par un dictionnaire Mangani. C’est évidemment le travail d’un passionné de Tarzan, et on ne peut que féliciter Michel Vannereux pour s’être lancé dans ce travail de fourmi.

Une remarque à faire sur ce livre ? Pas sur son contenu, qui est vraiment excellent. Mais plutôt sur le contenant, le livre qu’on aurait aimé plus souple. En dehors de ce détail, je me demande s’il existe des cartes géographiques imaginées par Edgar Rice Burroughs.

Pour profiter pleinement de ce livre, il serait bien qu’un éditeur nous sorte enfin une intégrale Tarzan sous forme d’omnibus (en français, je précise). J’aimerais bien que Michel Vannereux  nous fasse une seconde encyclopédie, mais cette fois-ci consacrée à la BD de Tarzan, car si le personnage se lit encore facilement, il se lit aussi sous forme BD.

Ces dernières années, Tarzan a pris un peu de recul par rapport aux héros doués de pouvoir. Son point fort c’est l’aventure, le mystère, l’exploration. Dans un monde où le temps et la distance ne font que se réduire grâce à l’invention et la technologie, il devient de plus en plus difficile de trouver un coin de terre qui nous dépaysera. Et là, Tarzan reste une référence littéraire, bande dessinée ou cinématographique.

 L’encyclopédie Tarzan trouvera naturellement sa place chez tous les fans du personnage. À conseiller, évidemment.

 L’encyclopédie Tarzan, Michel Vannereux, Editions Mangani, 2011, 276 pages

 

El Borak – Robert E. Howard

Bragelonne a presque édité tous les Robert E. Howard. Avec l’intégrale El Borak, on approche petit à petit de la fin des textes encore disponibles. Patrice Louinet a dirigé ce recueil de textes, comme il l’avait fait pour les précédents tomes parus chez Bragelonne.

El Borak, ce n’est ni de la science-fiction, ni de la fantasy, ni du fantastique. C’est simplement de l’aventure, celle de Francis Xavier Gordon, un aventurier texan qui sillonne le moyen orient au début du dernier siècle, surnommé El Borak, le rapide. Et Gordon est effectivement rapide. Ce n’est pas le plus grand, ce n’est pas le plus fort, mais son intelligence lui permet de prendre le dessus sur ses adversaires. Premier vrai personnage créé par Howard, El Borak ne fait pas dans la dentelle. Le personnage est une légende qui sillonne le Proche-Orient, l’Afrique subsaharienne, l’Afghanistan, l’Inde. Il manie les armes à feu et les armes blanches comme peu d’hommes savent le faire.

Personnage créé à l’époque de John Carter (Edgard Rice Burroughs), de l’homme de bronze (Lester Dent), ou de Flash Gordon (Alex Raymond), El Borak est un concurrent sérieux pour ceux-ci. Mais à la lecture de ce recueil, on constate que ce n’est pas du niveau de Conan. C’est de l’aventure, parsemée de batailles, de combats, de fureur. Si le rythme imposé par Howard est soutenu tout au long du livre, les histoires très stéréotypées lasseront le lecteur, car trop répétitives. El Borak correspond à un genre d’aventure qui ne colle plus avec notre époque. Même Lawrence d’Arabie passerait mieux.

L’édition présentée par Bragelonne ne reprend pas les textes de jeunesses de Howard, mais ceux qu’il a écrits bien plus tard (Les épées des collines, La fille d’Erlik Khan, Le faucon des collines, La mort à triple lames, Le sang des dieux, Les fils de l’aigle, Le fils du loup blanc). A noter que cette édition propose un appendice comprenant une version courte de La mort à triple lames, ainsi qu’une postface de Patrice Louinet sur les nombreuses vies d’El Borak.

Livre indispensable pour le lecteur qui veut l’intégrale de Robert E. Howard. Pour les autres, il s’agira d’une curiosité proposant des aventures d’une autre époque.

El Borak, Robert E. Howard, recueil élaboré par Patrice Louinet, Bragelonne 2011, 521 pages, couverture et illustrations de Jim et Ruth Keegan et Tim Bradstreet