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Star Wars VII – Le réveil de la force

Avec un peu de recul, voici la chronique de Star Wars VII. J’ai préféré laisser passer un peu de temps avant de la proposer. D’abord pour ne pas être influencé par les millions de spectateurs qui ont vu le film à sa sortie. Ensuite parce que je suis davantage fan de Star Trek que de Star Wars. La sortie DVD était donc l’occasion de voir et revoir le film a tête reposer et donner un avis plus objectif sur ce septième opus. J’adore voir Han Solo, Luke Skywalker et la princesse Leia. Ils forment les mythes d’aujourd’hui, tout comme le fait le seigneur des anneaux et Game of thrones.

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Il y a des aberrations dans ce film, du genre étoile de la mort. Dans l’épisode IV, la première étoile de la mort est détruite. Puis dans l’épisode VI une nouvelle arme est en cours de construction, mais est déjà opérationnelle. Et là aussi elle est détruite. L’épisode VII montre une nouvelle étoile de la mort (star killer) encore plus grande, toujours capable de détruire une planète, alimentée par l’énergie d’une étoile. D’où ma réflexion : est-ce que le premier ordre est assez stupide pour s’inspirer de l’empire et toujours construire des engins de mort de plus en plus grands ? Et puis de se les faire détruire par les rebelles ? Il faut croire que oui, à moins que ce soit les lacunes des scénaristes qui n’ont rien trouvé de mieux que de reprendre les recettes des épisodes précédents. En fait, c’est bien cette dernière déduction qui est la bonne. Tout le film n’est qu’une succession de sujets développés dans les épisodes précédents. C’est du déjà vu !

Film amusant, intéressant, mais sur le plan scénaristique très insuffisant. C’est le gros défaut de J.J. Abrams qui avec le reboot de Star Trek a privilégié l’action, oubliant que cette série mise aussi sur la réflexion. Les vrais fans de la série (et des films avant le reboot) ne s’y trompent pas, c’est une ligne de temps différent.

Star Wars VII est visuellement une réussite. Les lieux, les personnages, les scènes d’action sont excellentes et ne dépayseront pas les fans du cycle. On n’en attendait pas moins de cette suite. Pendant les 2h10 que dure ce film, il n’y a pas de temps mort, pas de scènes inutiles. Le travail qui a été fait est excellent à tous niveaux. Cela peut paraitre contradictoire avec ce que j’écris plus haut. Mais non, car malgré ses défauts scénaristiques, le film capte l’attention du spectateur que je suis. Ce n’est pas difficile, je l’ai vu trois fois.

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Retrouver les personnages principaux de la trilogie précédente est rassurant et permet de faire le lien avec cette nouvelle trilogie. On dirait que Harrison Ford n’a jamais quitté son costume de Han Solo et a simplement vieilli. C’est plus difficile pour Carrie Fisher qui ne ressemble plus à ce qu’on pouvait attendre d’elle. Trop d’années d’absence sur le grand écran la rendent méconnaissable dans son rôle de Leia Organa. C’est moins le cas de Mark Hamill qui joue Luke Skywalker. S’il apparait seulement dans les dernières minutes du film, il ressemble curieusement à Alan Bates dans Gladiator. D’une certaine manière, un Jedi c’est un gladiateur des temps futurs.

Ce premier opus correspond à une quête menée par Rey et Finn, pour retrouver Luke Skywalker. Lors de celle-ci Han Solo et Chewbacca font leur apparition ainsi que le Faucon Millénaire. La galaxie est immense, mais le hasard fait tout de même que ces deux nouveaux héros tombent sur ceux de la trilogie précédente. Finn déserte un peu trop vite des stormtroopers. Quant à Rey, on se demande comment elle arrive à vivre en cannibalisant les épaves des vaisseaux de l’empire qui se sont écrasés. Le personnage le plus inattendu, c’est BB-8, le droïde sphérique qui grâce à ses mimiques (mouvements de tête) exprime ses émotions. Amusant et originale. Par contre j’aimerais bien qu’on m’explique comment les humains arrivent à comprendre les sons produits par R2-D2 et BB-8.

Le personnage le plus ambigu c’est Kylo Ren qui derrière un costume et un masque noir ressemble vaguement à Darth Vador. On découvre que c’est le fils de Han Solo et de la princesse Leia, et qu’il a été l’élève de Luke Skywalker. À la solde du Premier Ordre fondé sur les ruines de l’empire, Kylo Ren tente de faire aussi bien que son grand-père. En fait, il perd à plusieurs reprises ses moyens en détruisant avec son sabre laser tout ce qui se trouve à proximité de lui. Difficile de croire qu’un être si instable est autorisé à commander. Il est perpétuellement partagé entre ses sentiments pour sa famille et son obéissance à Snoke le chef suprême. Le côté sombre de la force l’a complètement fait basculer du côté obscur.

Même dans la manière de se battre avec un sabre laser, il n’a pas la dextérité de Darth Vador (si on peut appeler cela de la dextérité). On pense qu’il doit être imbattable. Il n’en est rien. Rey avec un sabre laser fait aussi bien que lui alors qu’elle n’a même pas été formée à l’utilisation de la force. À propos de sabre laser, celui de Kylo Ren possède deux petits faisceaux laser perpendiculaires. Ce qui est une anomalie, car au moindre mouvement du poignet de son porteur, l’arme se retournerait contre celui-ci. Il devrait avoir l’avant-bras en charpie à chaque moulinet de sabre laser.

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Han Solo qui est blessé par le sabre laser de Kylo Ren, puis qui tombe dans le puits. Est-ce que cela ne vous rappelle rien ? L’empire contre-attaque où Luke Skywalker tombe aussi dans un puits conique avant d’être aspiré dans un des conduits sous la cité. On ne voit pas la mort de Han Solo et on peut supposer qu’il est toujours vivant, mais blessé.

L’impression que j’ai de ce septième épisode, c’est que les scénaristes ont repris toutes les idées de la trilogie précédente (épisodes IV, V et VI) qu’ils ont mélangé le tout, et refait un nouveau scénario à partir de ce que Lucas avait déjà imaginé. Donc un sentiment mitigé de ma part concernant le scénario. Pour le reste, rien à redire, c’est un Star Wars pure et dure.

Pour faire cette chronique, j’ai plusieurs fois regardé le film, car je ne pouvais pas me contenter de mes premières impressions. C’est d’autant plus facile que je pouvais arrêter le DVD à n’importe quel moment et revoir une scène en particulier (ce qui n’est pas le cas de la salle de cinéma). Mais au final, je suis heureux que la science-fiction retrouve ses lettres de noblesse à travers des cycles comme Star Wars et Star Trek. Je signale qu’il y a d’autres cycles qui mériteraient d’être adaptés au cinéma. Dans l’ensemble un bon film avec un scénario sans surprise, et des moyens à la hauteur de ce qu’attendent les fans.

La mythologie Star Wars est de retour et ça nous a tous manqué. Espérons qu’il ne faut pas attendre trop longtemps pour voir la suite.

Star Wars VII – Le réveil de la force, réalisé par J.J. Abrams, 2016, 2h10 (DVD)

Star Wars 7 - Le reveil de la force

Le hobbit 3 : la bataille des cinq armées

Dernière partie de la trilogie sur Bilbon Sacquet le Hobbit, La bataille des cinq armées se laisse voir sans déplaisir. Les 2 h 24 que dure le film passent très vite dans cette histoire qui n’a pas de temps mort. Il y a une trentaine d’années, j’avais lu le livre de J.R.R. Tolkien, et j’avais apprécié celui-ci. J’ai voulu enchainer avec Le seigneur des anneaux, mais je ne suis jamais arrivé à dépasser la moitié de ce roman. J’ai donc attendu l’adaptation cinéma de Peter Jackson pour voir enfin la fin de l’histoire. Pour le Hobbit, j’en garde encore un bon souvenir. L’adaptation cinéma dépasse le cadre du livre et est réussie.

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La désolation de Smaug se terminait par un cliffhanger. Le dragon avait été réveillé par les nains, et LacVille était en danger. Je me souviens que j’avais été frustré à l’idée de ne pas voir la suite. C’est donc avec un grand intérêt que je voulais voir la fin de la trilogie, sans chercher à la comparer au livre de J.R.R. Tolkien.

Le dragon une fois tué par Bard, les Nains retournent dans la montagne pour prendre possession du trésor et de l’Arkenstone. Mais la pierre précieuse échappe à Thorin. C’est Bilbon qui la possède, et compte l’offrir aux Elfes. Elle servira de monnaie d’échange avec les pierres blanches elfiques que les nains détiennent. Cette partie du film peut faire passer les Elfes pour des êtres intéressés et sans cœur. Le plus intelligent dans l’histoire, c’est Bilbon. S’il a bien accepté de jouer le voleur pour le compte des nains, il a aussi la présence d’esprit de vouloir désamorcer le conflit qui risque de se produire entre Nains et Elfes. Surtout que des armées d’Orc ne sont pas loin et visent aussi les trésors laissés à l’abandon par le dragon Smaug

S’il y a d’énormes différences entre le Hobbit et le seigneur des anneaux. Le Hobbit est beaucoup plus linéaire. On suit le même groupe de personnes du début à la fin. Seuls les habitants de LacVille viennent créer un fil secondaire. Par contre, dans le seigneur des anneaux, dès que la compagnie de l’anneau se sépare en petits groupes, on assiste à des histoires différentes qui mettent du temps avant de former un fil commun.

Dans le hobbit, on ne se pose pas de question sur les fils de l’histoire. Pas de lourdeurs, de lenteurs, de séquences inutiles. Tout est bien structuré pour que le spectateur reste captivé par l’histoire. Le hobbit aborde également les sentiments entre Elfe et Nain. On découvre que Tauriel une Elfe est amoureuse d’un nain, alors que dans l’autre trilogie on se contente d’amitié entre humain et Elfe (il y a bien Aragorn amoureux d’Arwen). La mort est aussi présente dans le Hobbit. Le roi des Nains succombe après un héroïque combat contre le chef des Orcs. D’autres nains connaissent le même sort.

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Une comparaison entre Bilbon et Frodon est intéressante. Frodon est perturbé par la présence de l’anneau qu’il hésite à utiliser. Alors que Bilbon, une fois qu’il a découvert les propriétés de l’anneau, s’en sert à bon escient pour aider ses amis Nains. Autant Frodon était pénible, autant Bilbon est amusant et censé. Thorin qui sombre dans la folie, dès qu’il fait main basse sur le trésor. Et l’absence de l’Arkenstone semble amplifier cette folie.

Peter Jackson a eu une bonne idée de produire une trilogie pour le Hobbit, plutôt qu’un film unique. Lorsqu’on voit le résultat, on constate que c’est vraiment réussi. Il a développé un univers qui sera difficile d’égaler. Je pense qu’il est le mieux placé pour adapter l’œuvre de J.R.R. Tolkien. J’avais rencontré le réalisateur lorsqu’il était venu au BIFFF pour la seconde fois.

Le hobbit 3 : la bataille des cinq armées clôture en beauté une trilogie qui va encore une fois donner des idées aux auteurs de fantasy. On peut s’attendre à une nouvelle vague d’auteurs inspirés par les deux trilogies de Peter Jackson. Lire Tolkien est une chose, mais voir l’adaptation de ses romans en est une autre. Et Peter Jackson excelle dans ce rôle de traducteur, d’adaptateur de l’œuvre. Un très bon moment de cinéma. Si vous avez aimer le seigneur des anneaux, alors vous allez aimer le Hobbit qui se passe 60 ans plus tôt.

Le hobbit 3 : La bataille des cinq armées, réalisé par Peter Jackson, 2014, durée : 144 minutes

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Le Hobbit (La désolation de Smaug)

Pour cette fin d’année 2013, Peter Jackson nous a concocté un deuxième opus de la trilogie du Hobbit. On pourrait se demander comment Jackson a pu faire pour autant allonger l’adaptation d’un livre qui n’est pas si épais que ça. Mais le résultat est là, et à la hauteur de nos espérances. Qui mieux que lui pouvait adapter le livre qui précède le seigneur des anneaux ?

Avant de voir la désolation de Smaug, je m’étais dit que ce film ne serait qu’une succession de courses poursuites et de batailles. Eh bien, oui et non. Les 161 minutes que dure le film sont passées tellement vite que je ne m’en suis pas rendu compte, tellement j’étais scotché à l’histoire.

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Comme dans la précédente trilogie, on a droit à un flashback en début de film. Flashback qui se situe un an avant le premier épisode, dans lequel on voit Gandalf aborder Thorin, et le convaincre de reprendre son royaume d’Erebor en commençant par récupérer l’Arkenstone, une pierre brillante. Pierre qui devra être dérobée au dragon Smaug.

La troupe des nains est capturée par des araignées géantes, puis libérée par Bilbon devenu invisible grâce à l’anneau unique. On voit ici un Bilbon plus entreprenant que ne l’était Frodon dans le seigneur des anneaux. Si Bilbon hésite un moment avant d’utiliser cet anneau, par la suite il en fera un plus grand usage. Bilbon ne s’apitoie pas sur le fardeau que représente l’anneau. Et c’est tant mieux pour l’histoire.

Il était inévitable de retrouver les elfes dans ce second film. Ceux-ci capturent les nains, mais pas Bilbon. Et le roi Thranduil propose d’aider Thorin dans sa quête à condition de partager les trésors d’Erebor. Proposition refusée par Thorin. À ce stade, on retrouve Legolas qui manie aussi bien l’épée que l’arc. Il est secondé par Tauriel une elfe qui tue les créatures qui s’aventurent dans le pays des elfes. Legolas est toujours joué par Orlando Bloom, et c’est Evangeline Lilly (Lost, Smalville) qui joue Tauriel. Personnage ambigu, qui laisse planer le doute sur l’affection qu’elle a. Aime-t-elle Legolas, ou est-elle amoureuse de Kili, le nain ?

Les nains, et surtout Bilbon, sont assez roublards pour s’échapper des elfes, en empruntant des tonneaux qui leur serviront de transport sur un cours d’eau en furie. Ils ont aux trousses d’un côté les elfes et de l’autre les orques, qui s’affronteront. On arrive à une scène où les combats se succèdent les uns après les autres. D’une certaine manière, on sature visuellement, attendant avec impatience de retrouver la quiétude dans ce film.

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Lacville fait penser à une sorte de Venise sur un lac. Encore un de ces lieux originaux imaginés par l’équipe du film. Pour le spectateur, c’est le dépaysement complet, c’est l’enchantement de contrées imagniées par J.R.R. Tolkien. L’image de synthèse n’a jamais fait aussi merveille que dans le cycle du seigneur des anneaux et maintenant dans celui de Bilbon.

La suite du film correspond à un nouvel acte de bravoure de Bilbon qui au cœur de la montagne doit dérober l’Arkenstone au dragon Smaug. Pierre qu’il verra mais n’emportera pas, car le dragon perçoit sa présence malgré l’invisibilité que lui procure l’anneau unique.

Dans la version anglaise du film, c’est Benedict Cumberbatch qui donne sa voix et ses expressions au dragon Smaug. Décidément l’acteur non content de jouer un Sherlock Holmes moderne, et un Khan machiavélique dans le dernier Star Trek, se retrouve dans cette trilogie de fantasy où encore une fois il s’impose par son jeu d’acteur sous les traits du dragon Smaug.

Je ne vais pas dévoiler la fin de ce second film, mais je signale qu’il se termine sur un cliffhanger et qu’au cœur de l’action on se retrouve tout d’un coup avec le générique de fin. Le spectateur qui a les yeux rivés sur l’écran se sent soudain dépouillé de la fin de l’histoire. Il faudra attendre un an avant d’avoir la conclusion de celle-ci. C’est un coup de maître de la part de Peter Jackson, qui a savamment étalé cette histoire sur trois films.

Personnellement, je préfère l’histoire du Hobbit plutôt que celle du seigneur des anneaux. Sans doute parce que l’histoire n’est pas parsemée de grands champs de bataille. L’action ne manque pas. Le seul reproche que je fais à l’histoire, mais pas au film, c’est que Gandalf a un rôle mineur. Encore une fois, il quitte les personnages principaux pour se lancer dans une autre quête. On avait déjà eu une situation similaire dans la compagnie de l’anneau. Dommage. Par contre, Bilbon est à la hauteur de ce qu’on attend de lui. C’est-à-dire un Hobbit qui se dévoue pour le groupe de nains. Ce rôle convient à merveille à Martin Freeman.

Un bon moment de cinéma pour ceux qui aiment la fantasy, un très long moment de cinéma qui passe très vite. À voir, et à revoir lorsque la trilogie sera complète. Vraiment excellent.

La chronique du premier film (Le Hobbit : un voyage inattendu) est également disponible sur le blog.

Le hobbit (la désolation de Smaug), réalisé par Peter Jackson, 2013, 161 minutes.

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Gravity (film de Alfonso Cuarón)

Voici Sandra Bullock et George Clooney au générique d’un film qui a tout d’un huis clos spatial. On pourrait penser qu’on va s’ennuyer avec si peu de personnage. Mais rien n’est moins en vrai. En fait, plus de la moitié du film, on la passera en compagnie de Sandra Bullock.

Lors d’une sortie spatiale (EVA) pour réparer le télescope Hubble le commandant Matt Kowalski (George Clooney) et le docteur Ryan Stone (Sandra Bullock) sont victimes d’une pluie de débris. Débris dont l’origine provient d’un satellite russe détruit par un missile. Les débris entrainent une suite d’autres collisions qui crée à son tour de nouveaux débris. En somme une réaction en chaîne. C’est ce qu’on surnomme le syndrome de Kessler, envisagé en 1978 par un consultant de la NASA. Le film d’Alfonso Cuaron est entièrement basé sur ce syndrome.

Alors que la navette est endommagée et ses occupants tués, sur les trois personnes qui faisaient une sortie extra-véhiculaires, seules deux arrivent à s’en sortir. La troisième personne est tuée par un débris qui lui troue la tête.

Kowalski garde la tête sur les épaules, et grâce à son MMU peut se déplacer dans l’espace. Ce n’est pas le cas du docteur Stone qui se détache du satellite Hubble et se retrouve en train de tourner sur elle-même dans l’espace. Sandra Bullock montre parfaitement ce moment de panique qui étreint son personnage, confronté au vide spatial dans l’impossibilité de reprendre le contrôle de ses déplacements. L’espace est traitre, encore plus pour ceux qui n’ont pas d’unité de manœuvre dans le dos. Kowalski parviendra à récupérer Stone et la ramener à la navette spatiale avant de repartir avec elle vers la station spatiale internationale. Mais il va épuiser tout son carburant, et va se perdre dans l’immensité de l’espace. Oui, bon, j’ai déjà vu ça quelque part (Mission to Mars de Brian De Palma). Admettons !

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La station spatiale est déjà désertée. Le docteur Stone doit pénétrer seule dans l’ISS et utiliser le module Soyouz encore disponible. Mais les débris qui reviennent, après avoir fait une orbite de 90 minutes, vont à nouveau faire des dégâts. C’est au tour de l’ISS d’être détruite. Il ne reste plus à Stone que d’emprunter le Soyouz pour rejoindre la station spatiale chinoise. Et le cycle recommence. Je laisse deviner la fin de l’histoire.

Les images sont époustouflantes. On a vraiment l’impression d’être dans l’espace. Par moment, on voit ce que le docteur Stone voit. Et ce grand vide fait peur. Les débris spatiaux amènent le chaos et la destruction et Stone doit perpétuellement réanalyser la situation et trouver un moyen de s’en sortir.

Sandra Bullock est excellente dans ce rôle d’astronaute survivante. Le rôle de George Clooney est plus anecdotique. C’est plutôt le faire-valoir d’une actrice qui supporte entièrement le film sur ses épaules. Et Sandra Bullock assure, comme elle le fait dans tous ses films. Les deux acteurs avaient précédemment joué dans des films de science-fiction. Sandra Bullock, c’était dans Demolition man et George Clooney dans Solaris.

Des erreurs, il y en a, et pas nécessairement sur le plan technique. Par exemple, il est difficile de croire que Kowalski ne vérifie pas la réserve de carburant de son MMU et la réserve d’oxygène de sa combinaison avant de quitter la navette endommagée pour rejoindre l’ISS. On a l’impression qu’il part en piquenique en trainant derrière lui le docteur Stone au bout d’un câble. Cela manque de professionnalisme pour des astronautes censés faire preuve de sang-froid dans des moments critiques. Le MMU qu’il a sur le dos peut être rechargé en azote depuis les réservoirs de la navette spatiale. Tout le monde sait ça quand il va dans l’espace !

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Sur un plan technique, on a oublié de faire activer les visières pare-soleil. Ces visières dorées qui filtrent la lumière visible et rejettent une partie des rayons ultraviolets et infrarouges, sans quoi les astronautes seraient brulés au visage chaque fois qu’ils regarderaient en direction du soleil. Souvenez-vous de la séquence dans le film Armageddon où l’astronaute devient aveugle parce que sa visière n’avait pas été abaissée. Dans Gravity, on a oublié ce détail ! C’est étonnant, surtout lorsqu’on sait que ces combinaisons spatiales coutent entre 10 et 20 millions de dollars et qu’elles sont faites pour protéger les astronautes.

Un autre détail du film qui pose question, c’est la proximité entre la navette spatiale qui répare Hubble, l’ISS et la station chinoise (qui est l’élément encore à lancer dans l’espace). Le film donne l’impression que ces différents objets lancés par l’homme volent à proximité les uns des autres dans l’espace.

Le film d’Alfonso Cuaron a le mérite d’être très réaliste, même s’il se base sur le syndrome de Kessler. Il rappelle aux humains que l’espace est dangereux et reste un milieu hostile à toute forme de vie. Et que l’humanité doit arrêter de polluer la banlieue terrestre avec des débris appartenant à toutes les missions spatiales et satellites qu’elle envoie. Pour l’instant, cela devient une vraie décharge qui nuit au bon fonctionnement de nouveaux satellites. Il est temps de nettoyer l’espace, si nous voulons continuer à observer et étudier notre planète, et surtout si nous voulons continuer à communiquer.

Au-delà du message que délivre ce film, on a droit à des effets spéciaux tellement bien réussis qu’on se demande s’il s’agit de vraies images de la NASA ou d’images de synthèse. Un film qui vaut pour la qualité de ses images et par l’interprétation de son actrice. Une histoire simple, qui est davantage basée sur l’action et les catastrophes engendrées par les débris spatiaux. Mais une histoire admirablement bien tournée, qui tient en haleine le spectateur. A voir dans tous les cas.

Gravity, réalisé par Alfonso Cuarón, avec Sandra Bullock et George Clooney, 1h31, 2013

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Galactica (1978)

Battlestar Galactica, c’est dans une salle de cinéma que j’ai découvert ce film en 1978. Il utilisait un système Sensurround qui devait faire trembler les sièges des spectateurs. Je ne me souviens pas avoir ressenti de tremblement, mais seulement un effet sonore. Par contre, sur l’écran j’ai vu un film avec de bonnes idées à exploiter. L’histoire se défendait et les effets spéciaux étaient à la hauteur des moyens investis. Enfin presque… car les trajectoires des chasseurs étaient toujours les mêmes (merci John Dykstra), et les explosions se répétaient. Ce film qui était en fait le pilote d’une série, il annonçait le retour de la science-fiction sur le petit écran. Depuis Star Trek, il n’y avait plus grand-chose qui montrait des vaisseaux spatiaux. L’âge de cristal ou la planète des singes restaient sur Terre, Cosmos 1999 et UFO étaient les seules séries qui prenaient l’espace comme décor. Il faudra attendre le milieu des années 80 pour que Star Trek redémarre, et que V les visiteurs marquent leurs empreintes sur le petit écran, et on en était encore loin.

Glen A. Larson, le producteur de Galactica, avait mis les moyens pour cette série. Chaque épisode dépassait le million de dollars. C’était la première série de science-fiction à couter aussi cher. Les trois premiers épisodes correspondaient au film pilote sorti en salle sous le titre « Galactica, la bataille de l’espace ». En réalité, Galactica n’était rien d’autre qu’un téléfilm de science-fiction que les producteurs essayaient de faire passer pour un grand film. Malheureusement, la différence de qualité s’est rapidement remarquée, et ce film n’eut pas l’impact de Star Wars ni les recettes qui l’accompagnaient. Un deuxième téléfilm vit le jour : Les Cylons attaquent, qui lui aussi était la concaténation de plusieurs épisodes. Bonne ou mauvaise idée pour l’époque ? En tout cas, une tentative de faire passer des épisodes mis bout à bout pour des films. Les spectateurs ne furent pas dupes, et Galactica dût se contenter d’une série télé de deux saisons (1978-1979), qui comprend un total de 24 épisodes de 45 minutes. Après ces deux saisons, Glen A. Larson n’en resta pas là, il produisit la série Buck Rogers au 25ème siècle, série qui s’étala également sur deux saisons, et dont les deux premiers épisodes furent présentés comme un seul film dans nos salles obscures. Là aussi, les mêmes déboires furent au rendez-vous. Mais que raconte Galactica exactement ?

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C’est bel et bien du space opera. Dans un secteur galactique très éloigné de la galaxie, douze colonies ont été fondées par la race humaine. Un jour, ces douze colonies sont attaquées par les Cylons, robots créés par une race de reptiles qui ont disparu. La totalité des colonies est détruite et une partie des survivants s’est réfugiée à bord de vaisseaux qui fuient les Cylons. Ces vaisseaux forment une flotte autour du Galactica, seul vaisseau de guerre qui a survécu à l’attaque des Cylons. La sécurité du convoi de fortune est donc assurée par ce seul Galactica commandé par l’amiral Adama, un homme prudent et intelligent. Il faut assurer le ravitaillement d’une flotte hétéroclite de 400 vaisseaux, il faut soigner et nourrir tous les réfugiés embarqués, et il faut surtout trouver du combustible pour le long voyage qui attend cette flotte hétéroclite. Avec l’aide des membres d’équipage du Galactica, Adama doit déjouer les plans des Cylons et éviter de les rencontrer sur le chemin qu’il fait prendre à la flotte. Une fois le traitre découvert (le comte Baltar), les fugitifs doivent se donner un objectif, une destination qui les mettrait à l’abri des Cylons. Adama propose de partir à la recherche de la treizième colonie qui serait sur une planète qui s’appelle la Terre.

En dehors de cette course poursuite entre humains et Cylons, on suit plusieurs personnages différents dont les vies se croisent. Cela va de fugitifs en passant par les enfants de l’amiral Adama, qui sont également militaires à bord du Galactica. On découvre ainsi le capitaine Apollo, fils ainé d’Adama qui est aussi le chef d’escadrille des chasseurs du Galactica. Il est secondé par Starbuck, un pilote très doué, qui a une propension au jeu et aux femmes. C’est le séducteur de service. Boomer, un troisième larron, les accompagnes. Athena, la fille de l’amiral, assure la surveillance et les communications à bord du vaisseau de guerre, et le colonel Tigh est le second de l’amiral qui veille au bon fonctionnement du Galactica. Une belle brochette de personnalités entourée par celle d’un enfant et d’une ancienne prostituée, un chien qui tient plus du jouet technologique, et quelques personnages qui passent comme des guest stars.

On retrouve un vieux Briscard comme Lorne Greene dans le rôle de l’amiral Adama. On l’avait précédemment vu dans la série Bonanza. Richard Hatch et Dirk Benedict jouent Apollo et Starbuck, les deux pilotes principaux de la série. On reverra Richard Hatch en 2004 dans la nouvelle série Battlestar Galactica, mais il n’aura pas le même rôle. Quant à Dirk Benedict, il enchainera avec L’agence tous risques dans laquelle il sera Futé. À noter que Jane Seymour (Serina) apparait dans le pilote et les premiers épisodes de la série, mais comme elle n’avait pas envie de continuer l’aventure son personnage a disparu. On retrouvera aussi Patrick McNee (Chapeau melon et bottes de cuir) dans la seconde saison. John Colicos a le rôle ingrat d’entrer dans la peau du comte Baltar, le traitre de service qui a permis aux Cylons de détruire les colonies et une partie de leur flotte. On avait précédemment vu l’acteur dans Le facteur sonne toujours deux fois.

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Chaque épisode de cette série de science-fiction sera l’occasion de découvrir de Nouveaux Mondes, de nouveaux espoirs, de nouveaux pièges à déjouer. Les Cylons continuant d’étendre leur toile pour capturer les fugitifs. Si on oublie le côté clinquant des années 70, cette série mérite mieux que ce qu’elle a eu. Avec le recul du temps, elle a très mal vieilli et seuls les deux téléfilms valent encore la peine d’être vus. Les amateurs se dirigeront vers la série de 2004 qui est beaucoup plus intelligente et qui fait appel à des effets spéciaux du meilleur tonneau.

Dans la deuxième saison, le Galactica découvre enfin la 13ème colonie. Il s’agit de la Terre de la fin du 20ème siècle, une Terre dépassée technologiquement par la flotte de fugitifs qui arrive. Surprise pour les héros de cette série autant que pour les spectateurs qui s’attendaient davantage à voir une Terre du futur. Les producteurs ont sans doute trouvé moins onéreux de situer la série à l’époque où elle a été tournée. Bon, c’est un choix qui ne changeait rien au déclin de la série.

En dehors des costumes dignes d’un cirque, et des décors qui donnent l’impression d’être à Las Vegas, cette série avait des effets sonores qui tapent sur le système des spectateurs. Effets repris dans la série Buck Rogers. Le synthétiseur des lasers ou le “By your command” des Cylons est lourd. Il ne manquait plus que les drôles de dames pour faire un concours de brushing avec les actrices de la série. Ceci dit, il y avait beaucoup d’idée dans cette série. À voir, mais pas nécessairement à revoir.

Battlestar Galactica, créé par Glen A. Larson, 1978-1979, 24 épisodes et 2 téléfilms.

Casting : Richard Hatch (Captaine Apollo), Dirk Benedict (Lieutenant Starbuck), Lorne Greene (Amiral Adama), Herb Jefferson Jr. (Lieutenant Boomer), Laurette Spang (Cassiopeia), Terry Carter (Colonel Tigh), John Colicos (comte Baltar), Tony Swartz (Flight Sergent Jolly), Maren Jensen (Athena), Noah Hathaway (Boxey), David Greenan (Omega)

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Destination Mars – Marc Bailly

Pour Destination Mars, Marc Bailly avait contacté plusieurs auteurs. Comme il avait déjà lu plusieurs de mes nouvelles, il m’a proposé d’en écrire une, qui plus tard a été retenue. Par la suite, Marc Bailly m’a demandé d’écrire un essai sur Mars dans la littérature imaginaire, avec une contrainte sur le nombre de signes. J’aurais certainement voulu écrire un essai beaucoup plus long et exhaustif, mais les impératifs de l’édition ne le permettaient pas. J’ai dû faire des choix. Curieusement, une partie du texte s’est perdu dans les méandres du Web. Partie qu’on retrouvera si les éditions du Riez rééditent le livre. En attendant, je propose la partie manquante à la fin de cet article (avec la bénédiction de Marc Bailly et des éditions du Riez).

Pour cette anthologie, Marc Bailly a fait appel à des auteurs connus comme à des nouveaux, gardant ainsi un juste équilibre dans le choix des textes. Tous sont francophones. Il a sélectionné 12 nouvelles qui vont du thriller en passant par la politique, l’écologie ou la hard science. C’est très diversifié.

Les douze nouvelles sont accompagnées de deux essais qui permettront aux lecteurs d’approfondir leur connaissance littéraire ou filmographique sur Mars. Ils ne sont pas exhaustifs, mais suffisamment documentés pour que le lecteur y trouve de quoi continuer son exploration de la planète rouge.

Une chose que j’aime bien dans les anthologies de Marc Bailly, c’est qu’avant chaque nouvelle il présente chaque auteur. Présentation suivie d’un court chapitre sur les raisons qui ont poussé l’auteur à écrire le texte qui suit (je peux affirmer qu’il n’avait pas un phaser sur la tempe pour écrire).

Les nouvelles

Brice Tarvel Le Syndrome martien – Des terriens découvrent les martiens, sorte de grandes cocottes roses, qui les forceront à se jeter dans la lave. Étrange nouvelle, dont l’écriture fait penser aux chroniques martiennes de Ray Bradbury. Brice Tarvel continue à m’étonner en passant indifféremment d’un genre à un autre.

Jean-Louis TrudelLes sculpteurs de Mars – Sauvetage sur Mars et sculpture martienne.

Dominique DouayCelui qui attend – Exploration qui commence à quatre et qui finit à un. Les pensées d’un rescapé.

Jean-Pierre AndrevonLe caillou de Mars – À la fois triste et ironique, cette nouvelle parle de l’épidémie mortelle qui décima la population sur Terre après la première expédition martienne.

Gulzar JobyMars l’ancienne – Nouvelle qui nous parle d’un projet d’envoyer des personnes sur Mars, mais sans possibilité de retour. C’est bien écrit, un peu trop long, et cela met en scène deux vieux couples qui vont se rendre sur la planète rouge, ce qui servira les politiques restés sur Terre.

Jonas LennLe Gaucho de Mars – Un artéfact découvert, et un personnage principal contaminé par une entité extraterrestre. Premier contact, mais sur la planète rouge.

Hugo Van Gaert118 heures avant la fin – Très courte nouvelle qui propose un dialogue entre un capitaine de vaisseau et son ordinateur de bord. N’est pas capitaine celui qui croit l’être. Fort éloigné du sujet martien.

Marc Van BuggenhoutRestez chez vous – Et si Mars était une station balnéaire dans une grande confédération galactique ? Les images que nous recevons sur Terre sont falsifiées de telle sorte que nous ne cherchons pas à nous y rendre. Le problème c’est qu’au 21ème siècle, deux missions européennes et asiatiques font route vers Mars, et dès qu’elles poseront un pied, tout ce qui a été construit appartiendra aux terriens.

Jean-Jacques GirardotLes chants de Mars – Les chants de Mars mélange plusieurs genres : le steampunk et le space opera, mais étalé sur des milliards d’années. On dirait qu’Olaf Stapledon est passé par là, mais avec une connaissance culturelle plus approfondie, car on y parle aussi de Mozart et de Chris Rea.

Thierry Di RolloAube dernière – Mars fantasmé par Di Rollo, prétexte pour nous parler de la mort d’une mère.

Frank RogerCiel rouge, sable rouge – Entre politique et terrorisme, cette nouvelle nous relate des événements sur Mars qui ressemblent étrangement à ceux que la Terre a déjà connus. Les colons répèteraient-ils les erreurs du passé faites sur Terre. Sur Mars, un président du Conseil et sa fille qui milite pour retrouver une planète Mars d’avant la colonisation. Pas mal !

Daniel WaltherOlympus Mons – L’ascension du mont Olympe par John Carter. Oui, mais fallait-il qu’il meure d’une crise cardiaque à la fin ? À moins que ce ne soit pas le vrai John Carter.

Essais

Marc Van BuggenhoutMars dans la littérature – Cet essai reprend les livres ou cycles les plus représentatifs concernant la planète Mars. Cela va du 19ème siècle à notre époque. Les livres sont regroupés par thème (expéditions, invasions, les martiens).

Jean-Pierre AndrevonMars au cinéma – C’est une visite guidée que nous propose Jean-Pierre Andrevon. D’abord avec un historique des adaptations cinématographiques concernant Mars, ensuite avec une filmographie très détaillée.

J’ai bien aimé cette anthologie (pas parce que je suis dedans). La planète Mars a toujours été une des destinations favorites des auteurs de science-fiction. La planète rouge fait rêver. Marc Bailly et les éditions du Riez ont eu la bonne idée de faire une anthologie sur ce qui sera le prochain défi technologique et humain de ce siècle.

Une seule critique à formuler sur cette anthologie, l’absence de numéros de page dans le sommaire. Ce n’est pas grand-chose, mais cela simplifierait la vie aux lecteurs qui ne veulent pas lire les textes dans l’ordre qu’a choisi Marc Bailly.

Belle couverture de Pierre le Pivain qui colle parfaitement à l’anthologie.

Destination Mars est une bonne anthologie, très variée. Inégale à plus d’un titre, avec une brochette d’auteurs qui avaient un point commun : nous présenter leur vision de la planète Mars. J’espère que d’autres anthologies du même genre verront le jour.

Destination Mars, anthologie de Marc Bailly, Éditions du Riez, 2013, illustration de Pierre Le Pivain, 339 pages

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Voici la partie manquant dans l’anthologie de l’essai  Mars dans la littérature :

Le gouffre financier que représente une mission martienne à l’heure où bon nombre de pays subissent la crise économique fait reculer l’événement qui devrait être le plus important du siècle. Le premier pas de l’homme sur Mars est sans cesse postposé, faute d’argent et de volonté politique. Le défi est à la fois technologique et psychologique. Technologique, car il faut construire un vaisseau capable de faire l’aller-retour entre la Terre et Mars. Il devra accueillir un équipage qui devra y vivre six mois à l’aller et au retour. Psychologique, car la promiscuité des membres d’équipage ne doit pas engendrer de dissensions, mais une collaboration étroite. Quant au vaisseau, il devra contenir un module d’atterrissage et probablement l’un ou l’autre satellite qui permettra une meilleure communication et géolocalisation sur la planète rouge. Et puis, il faudra déployer assez de matériel pour construire une base pour les astronautes. On ne sait pas encore combien de temps ils passeront, ni combien ils seront sur la planète rouge, mais ce sera sans commune mesure avec ce qu’on a vu lors des missions Apollo. La mission d’exploration sur le sol de la planète rouge durera certainement plusieurs semaines, voire quelques mois. Il faut rentabiliser le coût d’un tel projet. Les astronautes qui un jour fouleront le sol rouge ne pourront pas se contenter de faire quelques pas et quelques expériences. On peut supposer que l’investissement intellectuel et financier aura des retombées économiques et technologiques importantes pour l’humanité.

Si les différentes agences spatiales étudient la question, ce sont surtout les auteurs de science-fiction qui développent le mieux les idées fondamentales pour un projet qui consiste à amener un homme sur Mars. On doit à plusieurs auteurs de hard-science une vision réaliste de ce que sera cette mission. On compte parmi ces auteurs, Arthur C. Clarke, Kim Stanley Robinson, Ben Bova et Stephen Baxter.

Arthur C. Clarke, dans son livre Les sables de Mars nous montre une des premières colonies installées. Sur Mars. Un journaliste est envoyé pour y relater le quotidien des explorateurs. Il découvre une colonie martienne où l’amabilité n’est que façade. En fait, il est l’intrus et est toléré par les colons. Lors d’une exploration, il va découvrir l’existence de martiens, sorte de petits kangourous à l’intelligence similaire. L’un d’entre eux va devenir son ami, ce qui rendra le journaliste plus populaire au sein de la colonie. Tandis qu’il participe au travail quotidien de la colonie, on va lui révéler qu’une des lunes est en train d’être adaptée pour devenir soleil artificiel autour de la planète rouge. La colonie veut son indépendance par rapport à la Terre. Le livre Les sables de Mars est le premier du genre. C’est une approche pas trop naïve de la colonisation de Mars, qui date tout de même de 1951.

On retrouve la planète rouge chez Arthur C. Clarke dans Maelstrom, le tome 2 de son cycle Base Vénus. Cycle qui est en fait une concaténation de plusieurs nouvelles de Clarke, adaptées par Paul Preuss. Dans ce livre, après la découverte d’un morceau de métal, vieux de plus d’un milliard d’années, dans les sables de Mars, on retrouve son héroïne Sparta, à la poursuite d’un ami d’enfance. Mars n’est ici qu’un décor parmi d’autres. Car avec ce cycle, Clarke nous fait visiter tout le système solaire.

Kim Stanley Robinson va plus loin que Arthur C. Clarke. Il nous propose une trilogie sur Mars (Mars la rouge, la verte, la bleue), qui va de la colonisation de la planète rouge à sa terraformation. Un quatrième tome Les martiens est un recueil de nouvelles qui complète la trilogie.

La trilogie montre un futur où l’homme a déjà posé son pied sur la planète rouge. L’Arès, un grand vaisseau emmène cent colons vers Mars, et à son bord se trouve l’homme qui a marché sur Mars. Le voyage durera un an et il sera à sens unique. Ils ne reviendront pas et il leur faudra s’adapter à la planète Mars, ou adapter la planète Mars à eux. Mais cette dernière solution ne plait pas à tout le monde et engendre des conflits. Commence alors un long travail de construction, poussé par l’exode d’autres colons qui fuient une Terre surpeuplée. Cette colonisation aiguise évidemment l’intérêt des multinationales terriennes, qui y voient une manne financière importante.

Tandis que Mars se terraforme et cherche son indépendance, la Terre connait la surpopulation et des catastrophes naturelles. Une chaine de volcans en éruption a fait monter le niveau des eaux.

Cette trilogie est longue et aborde tous les aspects, que ce soit humain, technologique, politique, écologique. Elle est suivie d’un recueil de nouvelles qui se passe dans les blancs laissés libres de la trilogie. Un cycle de référence.

Avec Mars, Ben Bova propose une science-fiction plus classique, plus hard science. Il présente la première expédition humaine vers la planète Mars. Ce qu’elle devrait être encore ce siècle-ci. L’histoire est parsemée de flashbacks qui concernent la sélection des membres d’équipage. En dehors de son aspect technique, ce livre se focalise davantage sur l’aspect psychologique ou humain d’une telle expédition. Ce livre est sorti avant la trilogie de Kim Stanley Robinson, mais a été publiée en français bien après celle-ci.

Ben Bova écrira une suite Retour sur Mars qui se passera six ans plus tard. L’histoire est davantage calquée sur le projet Mars Direct présenté à la NASA par Robert Zubrin en 1981.

Voyage de Stephen Baxter est une uchronie qui se passe dans les années 70 et 80. Kennedy n’a pas été abattu à Dallas, et la NASA ne se contente pas de mettre un pied sur la Lune. Plutôt que d’explorer le système solaire avec des sondes, l’humanité se focalise sur Mars. La prochaine étape spatiale sera la planète rouge et l’année de cet événement sera 1986.

Baxter nous conte une mission spatiale dans ces moindres détails, depuis la conception de la mission, en passant par le choix des technologies, l’incertitude de la mission, l’inquiétude du lancement, l’ennui du voyage, l’exaltation de l’objectif enfin atteint, et le retour sur Terre. C’est un roman de hard science comme Baxter sait le faire. Le livre, assez épais, reste très cohérent avec la technologie de l’époque. Il n’est pas certain qu’à notre époque on s’y prendrait de la même manière. En tout cas, Baxter reste en phase avec les programmes spatiaux de l’époque. Une référence, un livre à comparer avec celui de Ben Bova.

Références littéraires

Plutôt que de donner une liste de livres de science-fiction sur la planète Mars, je donne ici quelques références que le lecteur pourra approfondir.

  • Mars & SF (http://gotomars.free.fr/marsintro.html)
    Ce site est une vraie mine d’informations consacrée à la planète rouge et à la science-fiction. Les références que je pourrais donner sont pratiquement toutes sur ce site. Donc, commencez par-là votre exploration de la planète rouge.
  • Guerre des mondes ! de Jean-Pierre Andrevon (Les moutons électriques)
    Essai consacré au livre de H.G. Wells et à toutes ses adaptations littéraires, illustrées et cinématographiques. Cet essai est vraiment exhaustif sur la guerre des mondes.
  • Destination Mars de Alain Dupas (Solar)
    Livre de vulgarisation scientifique entièrement consacré à Mars. Cela va de la mythologie jusqu’aux futures missions d’explorations spatiales.
  • L’homme sur mars de Charles Frankel (Dunod)
    Un livre consacré à la préparation et à la réalisation d’une mission humaine sur Mars. Une mission, comme si on y était.

Il était impossible d’être exhaustif en écrivant cet article. J’ai donc dû me résoudre à parler des auteurs qui ont écrit des livres et pas des nouvelles sur Mars. J’ai par exemple éliminé Les sables de Mars d’Isaac Asimov, Total recall de Philip K. Dick. J’ai également fait l’impasse sur des livres comme Les conquérants de l’univers de Richard Bessiere, Roi de l’espace de Captain W.E. Johns, Ilium et Olympos de Dan Simmons, L’envol de Mars de Greg Bear ou Le grand livre de Mars de Leigh Brackett. On le voit, ce n’est pas les livres de science-fiction qui manquent sur Mars.

Mars reste pour l’instant un rêve inaccessible pour l’homme, mais pas pour l’humanité. Les sondes et les robots sont les seuls à pouvoir s’y rendre. Le premier homme, et pourquoi pas la première femme, devra encore attendre quelques décennies avant de pouvoir poser le pied sur Mars. En attendant, la science-fiction représente le seul moyen pour chacun de se rendre sur la planète rouge.

Marc Van Buggenhout

Man of steel (film)

Pour les 75 ans de Superman, on a droit à une nouvelle aventure du Kryptonien le plus célèbre. Avec Zack Snyder aux commandes de ce sixième opus. Un film qui ne laisse pas indifférent le spectateur, mais aussi l’amateur de Comics, car le mythe est revisité complètement au point que celui-ci est considéré comme un reboot.

MAN OF STEEL

Dès le départ on est sur Krypton, la planète d’origine de Superman/Clark Kent/Kal-El. Une Krypton tout droit sortie d’un univers de fantasy, avec des dragons-libellules (c’est comme ça que je les surnomme). On y mélange des hommes en armures et de la haute technologie. On a l’impression que le réalisateur a lorgné du côté de chez Thor. Le design de la technologie kryptonienne est compliqué, peut-être même un peu trop, mais ce n’est qu’un détail.

Une séquence nous montre Clark Kent en train de sauver des vies. Jusque-là, tout va bien. Le problème, c’est qu’il a une barbe et des longs cheveux. Et on sait tous que la barbe de Superman ne pousse pas sur Terre. Comme le réalisateur a-t-il fait pour laisser passer une telle bourde ?

L’histoire est relativement classique et fait penser aux deux premiers Superman avec Christopher Reeve. Clark Kent apprend à devenir Superman, et doit affronter le général Zod, un Kryptonien comme lui. La Terre est en danger, et Clark n’a pas d’autre choix.

On peut être étonné de ne pas voir de référence à Lex Luthor. L’ennemi attitré de Superman n’est pas présent dans ce film. Pas plus qu’on ne parle de kryptonite. À la place, on a droit à Zod, un super méchant qui a les mêmes origines que Superman. Ce Zod est beaucoup plus dangereux que celui dans Superman II, mais moins retord que celui de Smallville. Reste que c’est un vrai épouvantail pour l’humanité tout entière.

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Le film bénéficie d’une belle distribution. Kevin Costner (Jonathan Kent), Diane Lane (Martha Kent), Russel Crowe (Jor-El), Laurence Fishburne (Perry White), Christophe Meloni (Colonel Hardy), Michael Shannon (Zod) pour n’en citer que quelques-uns. Ils encadrent Henry Cavill qui a endossé le costume de Superman, et Amy Adams qui nous donne une nouvelle version de Loïs Lane, cette charmante journaliste qui met son nez partout.

Au début du film, on a tendance à comparer chaque acteur/personnage à ceux qu’on a déjà vus dans les films précédents. On ne peut s’empêcher de penser à Christopher Reeve qui représentait le Superman idéal. Mais Henry Cavill arrive à faire oublier les anciennes prestations du personnage. Il donne une image moderne du héros, et apporte un nouveau visage à celui-ci (ainsi qu’un nouveau costume). Sa palette d’émotions est encore réduite à l’écran, ce qui freine un peu l’empathie du spectateur pour le personnage de Superman. Mais au fil de l’histoire, si on accepte ce changement d’acteur, on commence à apprécier ce nouveau Superman. Certaines séquences du film montrent la sensibilité du personnage, principalement lorsqu’il se préoccupe de ses parents adoptifs, ou lorsque Lois Lane vient le rassurer. Oui, ce Clark Kent a une chance de devenir le reporter qu’on aime, mais il doit encore faire ses preuves. Et ce n’est qu’à la fin du film qu’il entre au Daily Planet. Donc, il faut lui laisser une chance de nous convaincre.

Loïs Lane se démarque de ses prédécesseurs. Amy Adams se substitue à Margot Kidder (Superman I, II, III et IV), Teri Hatcher (Loïs et Clark) et Erica Durance (Smallville) qui sont les trois meilleures interprètes du rôle. Si l’actrice apporte une certaine fraicheur, elle ne se démarque pas pour autant des trois autres. J’aurais tendance à dire que c’est Teri Hatcher et Erica Durance qui incarnent le mieux la journaliste du Daily Planet. Ce qu’on attend de Loïs Lane, c’est qu’elle prenne des risques, qu’elle attire les problèmes, et surtout qu’elle soit subjective au point de penser que tout tourne autour de sa personne, sans parler d’une dose d’autodérision et un côté déjanté qui font son charme. Ici rien de cela. On est face à une jeune femme moderne qui prend des risques, mais qui est un peu trop rapidement au courant de l’identité de Superman. Amy Adams fait largement mieux que Kate Bosworth dans Superman returns, mais elle manque encore de charisme. S’il y a un deuxième opus, espérons que son personnage sera plus développé. Ceci dit, Amy Adams me fait penser à un mélange entre Nicole Kidman et Charlize Theron, deux actrices oscarisées. Donc dans le futur j’attends beaucoup de cette actrice.

La présence de Kevin Costner, Diane Lane et Russel Crow est évidemment trop courte dans un aussi long film. On aurait voulu les voir davantage, surtout que leurs interprétations sont excellentes.

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Dans l’ensemble, le film n’est pas trop long avec ses 143 minutes. Dans sa première partie, il nous explique comment Kal-El est arrivé sur Terre et a été adopté par les Kent. Dans sa seconde partie, c’est le combat contre le général Zod qui est mis en évidence. Une débauche d’effets spéciaux vient aveugler le spectateur. Même si les scènes de bataille sont plus réalistes que dans les Superman précédents, ce film tend à emprunter la même voie que les Avengers ou Star Trek Into Darkness, c’est-à-dire peu d’histoire et beaucoup de batailles et d’effets spéciaux. C’est une mode qui commence un peu à lasser le spectateur.

Ceci dit, à la sortie du film, on n’est pas mécontent. Ce Superman pourrait en effet être le premier d’un cycle. Comme la mode est aux trilogies, rien n’est impossible.

Y a-t-il des choses qui ne m’ont pas plu dans ce film ? Oui, les tons sombres des images, mais aussi du costume de Superman. On dirait qu’il est en permanence sorti d’une mine de charbon. C’est tout le contraire de ce qu’on attend de lui, car Superman est un personnage flamboyant, et pas sombre comme l’est Batman. Ce que je n’ai pas trop apprécié non plus, c’est son identité rapidement révélée. Trop rapidement, surtout pour Loïs Lane. Le début du film donne l’impression de voir de la fantasy, quelque chose entre Thor et Star Wars, avec des sortes de dragons-libellules. Très dérangeant pour ceux qui s’attendent à voir une planète de glace au bord de l’apocalypse. Ce sont de petits détails qui sont agaçants au départ, puis qu’on oublie en se disant qu’on est dans un reboot qui réinvente le mythe de Superman. Ah oui, j’oubliais ! Une partie du film est construite sur des flashbacks. Je ne suis pas certain que c’est ce que les spectateurs aiment le plus.

Dans l’ensemble, un bon film, à mettre dans la même catégorie que ceux sur les héros de Marvel (Iron man, Spiderman, Thor, Hulk, X-men, Captain America). Mais cela reste de l’action, trop d’actions. Ce film est meilleur que Superman returns, et les personnages sont beaucoup plus intéressants. Reste à savoir si ce nouvel univers va être développé à travers des suites ou des séries parallèles qui mettraient en œuvre d’autres héros de DC Comics. À voir, et même à revoir.

Man of steel, 2013, réalisé par Zack Snyder, avec Henry Cavill, Amy Adams, Michael Shannon, Diane Lane, Kevin Costner, Russell Crowe? Laurent Fishburne, Christopher Meloni, 143 minutes

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Star Trek Into Darkness

Deuxième opus pour J.J. Abrams, et la nouvelle équipe de l’Enterprise. On retrouve ici des personnages de l’univers Star Trek, dans des rôles parfois extrêmes que dans la série ou les films. Les personnages prennent de la profondeur. Kirk et Spock sont les premiers à en bénéficier. Uhura et Scotty également. Par contre, McCoy, Tchekov et Sulu restent cantonnés dans un rôle de second plan. On retrouve le docteur Marcus ainsi que l’abominable Khan, ici bien plus dangereux que dans le deuxième film du cycle ou dans la série Enterprise.

Le film est fidèle à l’esprit du film précédent, mais reste en profond décalage par rapport aux séries et aux dix films qui précèdent ceux du réalisateur. En tant que trekkie, je ne suis pas favorable à cette ligne de temps. La destruction de Vulcain ne passe pas ni un Kirk qui préfère se battre plutôt que réfléchir. Ceci dit, c’est de la science-fiction qui se regarde avec plaisir.

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Dès le départ, on assiste à la confrontation entre Kirk et Spock. L’un ne soutient pas l’autre et reste une tête brulée, et l’autre se cantonne au règlement de Starfleet. Kirk reste une grande gueule, et c’est l’amiral Pike qui doit le remettre dans le droit chemin. Un nouveau terroriste fait son apparition. Un terrien du nom de John Harrisson tente de tuer les officiers généraux de Starfleet. Après avoir échoué grâce à Kirk, il fuit vers Kronos la planète des Klingons. L’amiral Marcus autorise Kirk et son équipage à traquer Harrisson. L’Enterprise reçoit 72 nouvelles torpilles et un nouvel officier scientifique s’ajoute à l’équipage. Spock va rapidement se rendre compte qu’il s’agit du docteur Marcus, qui n’est autre que la fille de l’amiral Marcus.

Jusque là, on a une histoire qui tient parfaitement la route. Par contre, lorsqu’on découvre que Harrison est en fait Khan, on bascule dans un autre scénario. Les 72 torpilles trouvent aussi leur justification car elles abritent 75 surdoués en hibernation. Kirk capture Khan, puis s’allie à lui pour empêcher l’amiral Marcus de mettre son plan en exécution : déclarer la guerre aux Klingons. Ce genre de retournement de situation est peu plausible dans le monde normal de Star Trek, mais dans cette ligne de temps alternative, tout est permis. L’Enterprise doit faire face à un vaisseau de la fédération beaucoup plus puissant, commandé par l’amiral Marcus. Et lorsque presque tout est perdu pour l’Enterprise, Kirk se sacrifie en restaurant l’énergie du vaisseau. Étrange scène toute droite sortie de La colère de Khan où c’était Spock qui se sacrifiait. Ici ce sera Kirk. À ce moment précis du film, on se dit que le troisième film devra s’appeler A la recherche de Kirk ! Mais non, car les scénaristes ont décidé de sauver Kirk en transfusant le sang de Khan.

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Un film qui se termine par un crash, mais pas pour le vaisseau auquel on pense. Reste un Star Trek avec beaucoup trop d’actions et pas assez de réflexion. Cela reste le problème majeur de cette nouvelle version de Star Trek. Jim Kirk semble être le champion de la castagne, plutôt que d’être un bluffeur né. Les scènes d’actions et les explosions font oublier que tout tourne autour du vaisseau Enterprise. Le vaisseau apparait toujours furtivement dans les scènes spatiales. Le mode distorsion donne l’impression que l’Enterprise voyage dans un vortex similaire à ceux de Stargate. Rien à voir avec les séries, qui montraient les étoiles qui défilaient. S’il faut choisir, les séries et les dix premiers films font mieux que les deux derniers films dans la partie spatiale. Ce que le spectateur veut, c’est voir le capitaine Kirk et son équipage, mais c’est surtout voir l’Enterprise dans l’espace. Et là, le réalisateur a complètement oublié ce détail.

Le film est intéressant. On ne s’ennuie pas un seul instant. Le problème, c’est que deux heures d’actions, c’est de trop. On aurait pu appeler ce film La colère de Khan, car on retrouve les mêmes personnages que dans le film du même nom. Le Khan de ce film est beaucoup plus dangereux. Petit détail, le vieux Spock (Leonard Nimoy) intervient aussi dans cette histoire. Sa communication avec son homologue dans cette ligne de temps parallèle, indique qu’il s’agit bien d’un univers modifié. Reste un bon moment, une bonne histoire. Le réalisateur se la joue James Bond. Si on continue dans cette voie-là, le prochain James Bond… pardon, Star Trek, s’appellerait peut-être Moonraker.

À noter que Chris Pine et Zachary Quinto sont très bien dans leur rôle de James T. Kirk et de Spock, tout comme Zoë Saldana (Avatar) qui joue Uhura. On est content de retrouver Bruce Greenwood en amiral Pike. Mais ce sont les mauvais personnages qui captivent le spectateur. L’amiral Marcus est interprété par Peter Weller (Robocop) et Khan Noonien Singh est interprété par l’excellent Benedict Cumberbatch (Sherlock).

Bon, ne boudons pas notre plaisir de voir sur grand écran un Star Trek, mais il vaut mieux ne pas se baser sur ce qui a été tourné depuis quatre décennies.

Star Trek into darkness, de J.J. Abrams, 2013, 132 minutes

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Le Hobbit (un voyage inattendu)

Après Le seigneur des anneaux, Peter Jackson nous présente l’adaptation de Bilbo le Hobbit de J.R.R. Tolkien. Dix ans se sont écoulés entre la trilogie et ce qu’il faut qualifier de cycle. Et c’est bien ça le paradoxe. Bilbo était un simple livre, dont l’histoire se passait une soixantaine d’années avant le seigneur des anneaux. S’il s’agissait bien du voyage entrepris par Bilbon (qui a pris un « n » en plus pour rester cohérent par rapport à Frodon), Gandalf et les nains jusqu’à la montagne où dort Smaug le dragon, cette histoire était plutôt courte et linéaire. Son adaptation méritait un film, peut-être deux, mais pas davantage.

Ceux qui ont aimé le seigneur des anneaux vont naturellement aimer le Hobbit. D’abord parce que Peter Jackson revient sur des lieux et des personnages connus de la première trilogie, ensuite parce qu’il reste dans l’univers visuel qu’il avait créé. Ce nouveau film ne va pas perturber le spectateur. Au contraire, il va le conforter. Les scènes de bataille et de cascades sont par moment exagérées. Il y a une surenchère d’actions, là où on aimerait plus d’émotions, plus d’histoire. Et comme ces scènes se répètent à intervalle tout le long du film, elles en deviennent parfois lassantes.

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Le rôle de Bilbon revient à Martin Freeman, acteur anglais qu’on avait précédemment vu dans l’adaptions cinématographique du livre de science-fiction : Le guide du voyageur galactique (H2G2) de Douglas Adams, qu’on a aussi retrouvé dans Love actually, film aux multiples personnages qui recherchent l’amour. Et plus récemment dans la série Sherlock, sous l’identité du docteur Watson. Acteur qui a été choisi pour jouer le rôle de Bilbon Sacquet, et reprendre celui d’Ian Holmes dans le seigneur des anneaux. Le choix est inattendu, mais judicieux, car l’acteur entre bien dans la peau du personnage.

Et l’histoire ? Elle est conforme à l’idée générale du livre. Bilbon retranscrit ses souvenirs pour les léguer à Frodon. Il narre ce voyage inattendu qui s’est passé 60 ans plus tôt, qui lui a fait croiser la route de Gollum, du dragon Smaug, des nains et de Gandalf, mais surtout qui lui a permis de mettre la main sur l’anneau.

Au départ, Gandalf propose au hobbit de se joindre à lui pour faire un long voyage. Mais Bilbon n’est pas intéressé. Le mage qui se voit une fin de non-recevoir, décide de jouer un mauvais coup au hobbit en apposant sur sa porte un signe distinctif qui permettra à un groupe de nains de venir l’importuner. Bilbon voit donc arriver chez lui des nains qui se sont donné rendez-vous justement chez lui, sans qu’il ait droit au chapitre. S’en suit une joyeuse mise à sac de la maison du hobbit, qui se décide malgré lui à faire partie de ce groupe. Il sera le voleur.

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Commence un périple vers Erebor l’ancienne cité des nains, qui les fera rencontrer des trolls, qui les captureront. Puis ce sera la nouvelle d’un nouveau danger : un nécromancien. La troupe arrivera à Fondcombe chez les elfes, où on retrouve Elrond, mais aussi Galadriel et Saroumane. Cette partie du film a des airs de déjà vu avec la communauté de l’anneau. Ce qui est rassurant pour le spectateur.

Le groupe reprend la route, toujours accompagné de Gandalf et Bilbon. Le hobbit semble être le poids mort de ce groupe. Il n’est pas motivé par cette aventure et n’apporte rien aux autres. Mais pendant une nuit, alors que le groupe dort dans une grotte, Bilbon avait l’intention de partir. Il tombe dans un trou qui va l’amener à croiser le chemin de Gollum. Pendant ce temps, les nains sont capturés par des gobelins.

Gollum perd l’anneau, et Bilbon le récupère. En voulant chercher la sortie, et éviter d’être mangé par Gollum, le hobbit découvre que l’anneau peut le rendre invisible. Dehors, les nains et Gandalf sont confrontés à Azog le nécromancien et ses orques. Dans cette bataille entre le bien et le mal, Bilbon agit de manière héroïque en s’interposant entre Azog et Thorin le chef des nains. Cette bataille est interrompue par l’arrivée des aigles auxquels Gandalf a fait appel. Les nains voient soudain en Bilbon un allier plus qu’un poids mort.

Film très beau dans ses décors, dans ces personnages. Un peu trop long (2 h 46), où on a l’impression que le réalisateur allonge la sauce et répète les scènes. Ceux qui verront le film ne seront pas déçus, mais ils n’y trouveront pas l’originalité du seigneur des anneaux. Cela reste néanmoins un bon moment de cinéma.

Le Hobbit, 2012, réalisé par Peter Jackson, 166 minutes.

Le-Hobbit

Star Trek Némésis

Dixième film de la franchise Star Trek, Némésis est sorti sur les grands écrans en 2003. Il renoue avec l’équipage de l’Enterprise-E, celui qui a été attaqué par les Borgs dans Premier contact. Aux commandes de ce film, Stuart Baird, un réalisateur qui n’était pas un habitué de l’univers Star Trek. Il s’est fait aider par Jonathan Frakes qui joue le rôle de Ryker (number one), mais qui a aussi réalisé deux des films de la saga.

Alors que le cycle commençait à s’essouffler, voilà que les producteurs de Star Trek nous proposent un nouvel opus qui met le capitaine Jean-Luc Picard face à Shinzon, le nouveau prêteur romulien.

Star Trek Némésis

Mais revenons à l’histoire. Les sénateurs romuliens sont tués grâce à une bombe au talaron, ce qui permet à Shinzon un Rémien de prendre le pouvoir et devenir le nouveau préteur. Pendant ce temps, Deanna Troï et William Ryker se sont mariés et fêtent l’événement avec les autres membres d’équipage de l’Enterprise. Après cette cérémonie, le vaisseau fait route vers Betazed la planète de Deanna Troi. Mais en cours de route, un signal positronique attire l’attention de l’équipage. Il est émis par un androïde créé par le concepteur de Data. Il a été démembré, et est reconstitué à bord du vaisseau. Il se nomme Proto, et est une version simplifiée de Data.

L’amiral Jenaway contacte Picard et lui assigne une nouvelle mission : se rendre dans le système romulien pour négocier un nouveau traité de paix. L’Enterprise change à nouveau de cap et prend la direction de l’empire romulien. Picard y découvre Shinzon, un clone raté de lui-même qui a survécu dans les mines rémiennes. Le prêteur tente d’influencer Deanna Troi, puis invite Picard avant de vouloir le capturer. Proto est un espion de Shinzon. Il a pour but de capturer Picard. Et Shinzon veut détruire la Terre. Commence une course poursuite entre l’Enterprise et le Cimeterre de Shinzon, qui est beaucoup plus grand et puissant. S’engage une bataille spatiale dans laquelle l’Enterprise est en danger. Malgré l’aide de vaisseaux romuliens, il est presque impossible de vaincre le Cimeterre. C’est probablement un des meilleurs films de l’équipe Next Generation (avec Premier contact). Jean-Luc Picard est confronté à un clone qui veut se servir de lui pour survivre, tandis que Data doit former l’androïde qui lui a servi de prototype. L’un est le clone de l’autre, en quelque sorte. Et la Terre est en danger, face à un vaisseau qui possède une arme fonctionnant au talaron. Même si Picard sacrifie l’Enterprise pour endommager le vaisseau de Shinzon, ce ne sera pas suffisant pour arrêter la menace de la destruction de toute vie sur Terre.

On retrouve un bon dosage entre réflexion et action, ce que les fans de la série aiment. Mais il y a un problème qui n’aura échappé à personne, les acteurs sont vieillissants. C’est un paradoxe pour Data interprété par Brent Spinner. Un androïde qui vieillit comme un humain, quel étrange phénomène. Si cela avait fonctionné pour l’équipage de James T. Kirk, c’est plus difficile à accepter avec l’équipage de Jean-Luc Picard. C’est bien dommage. Néanmoins, ce dixième film nous propose une fin originale auquel les fans ne s’attendaient pas. Data va devoir se sacrifier pour sauver l’équipage de l’Enterprise et la Terre. Et Proto sera réactivé dans l’espoir d’un jour prendre la place de Data.

Belle fin, qui clôt un chapitre important du cycle Star Trek. Il faudra attendre huit ans pour qu’un nouveau film réapparaisse sur grand écran. Mais ceci est une autre histoire…

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Prometheus

Ridley Scott revient à ses premiers amours, la science-fiction, avec une préquelle à Alien. On pensait le cycle terminé, ou du moins incapable de se renouveler. Eh bien, non ! Ridley Scott relance le cycle en situant ce nouveau film en 2093, bien avant Alien le huitième passager. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le réalisateur respecte l’univers qu’il a créé il y a trois décennies.

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Le canevas de base reste le même. Un vaisseau, une équipe d’exploration composée de civils, principalement de scientifiques, et d’un androïde. Les militaires sont remplacés ici par les dirigeants de la société Weyland qui finance le projet. Pour les uns, c’est la connaissance qui est privilégiée, pour les autres c’est l’exploitation de ces connaissances sans la moindre éthique ou considération pour la vie humaine. Dans le cas présent, l’équipe explore une planète sensée avoir été habitée par les ingénieurs, ceux qui ont conçu les humains. Depuis des millénaires, une constellation apparait sur des artéfacts terriens. Cette constellation a été trouvée, et une planète a été détectée dans un des systèmes stellaires de cette constellation.

Après un voyage de deux ans en hibernation, l’équipage du Prometheus, dirigé par les deux scientifiques, les professeurs Shaw et Holloway, met le pied sur un monde qui a abrité les ingénieurs. L’équipage découvre un dôme artificiel et un vaisseau et la tête d’un extraterrestre, et une urne contenant un liquide noire. Liquide qui sera utilisé par David l’androïde, qui le fera boire à un des membres. Une tempête a empêché le retour de deux membres de l’expédition. Ils sont coincés dans une grotte où ils rencontrent un serpent particulier.

À partir de ce moment, le film prend une autre direction. L’exploration passe au second plan tandis que des événements étranges mettent en péril une partie de l’équipage, au point qu’ils se battent entre eux pour survivre. On découvre que l’androïde travaille pour le patron de la Weyland, qui est terré dans des appartements secrets du vaisseau. L’objectif des uns est alors d’entrer en contact avec les ingénieurs et pouvoir prolonger la vie, tandis que les autres cherchent à sauver leur vie et s’éloigner des aliens.

On retrouve dans ce film des séquences qui sont similaires à celles du premier Alien. C’est comme si Ridley Scott nous rejouait partiellement le huitième passager. Mais ce film nous aide à comprendre comment sont apparus les aliens. Il nous reste à découvrir qui sont vraiment ces ingénieurs. Le professeur Elizabeth Shaw aidé par les restes de David va emprunter le vaisseau extraterrestre pour retrouver les ingénieurs.

Ridley Scott a reconstruit un univers similaire à celui du premier film. Le même environnement technologique, les mêmes objectifs, les mêmes contraintes, et le même environnement visuel. Ce qui est une aubaine pour le spectateur qui a vu le premier film. La seule différence notable, c’est la technologie beaucoup plus pointue. Mais foncièrement, il n’y a pas de rupture par rapport à Alien. Cette qualité est aussi le défaut du film, dans le sens où l’on retombe dans les mêmes erreurs que dans le premier film. Des humains qui font joujou avec des œufs inconnus ou avec une sorte de serpent, c’est difficile à admettre particulièrement de la part de scientifiques qui doivent prendre un maximum de précautions dans leur exploration.

L’univers visuel, c’est aussi cet étrange vaisseau aux formes sensuelles, qui abritent en son sein deux races extraterrestres, celle des ingénieurs et celle des aliens. Cela reste mystérieux et terrifiant.

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La distribution du film est excellente. Voir Charlize Theron diriger d’une main de fer et sans état d’âme cette équipe d’exploration, montre encore une fois qu’elle est une actrice caméléon qui mérite son oscar de la meilleure actrice, qui est capable de jouer dans n’importe quel type de film. Mais la bonne surprise de ce film, c’est Noomi Rapace en scientifique et personnage principal. L’actrice qui nous avait surpris dans son rôle de Lisbet Salander dans le thriller suédois Millenium (qui tient en trois films), déguisé en punkette tatouée, à la forte personnalité, retrouve ici un rôle plus conventionnel, mais pas moins intéressant. Elle va même nous surprendre dans sa scène avec l’alien sur la table d’opération. Michael Fassbender dans le rôle de David l’androïde n’est pas mal non. Il arrive à faire peur. On l’avait précédemment vu dans X-Men : Le commencement.

Un film dans la lignée des précédents, qui annonce le début d’une nouvelle trilogie, avec une énigme encore plus intéressante sur les origines de l’humanité. D’où venons-nous ? Qui sont nos créateurs ? Et pourquoi veulent-ils notre perte ? Même si quelques détails sont critiquables, ce film est excellent. Je dirai qu’il est un des meilleurs avec les deux premiers films du cycle. Il ne reste donc plus qu’à attendre la suite de la trilogie que Ridley Scott a promise. Espérons qu’il ne faudra pas attendre trois décennies pour la voir !

Prometheus, réalisé par Ridley Scott, Avec Charlize Theron, Noomi Rapace, Michael Fassbender, 2012, 123 minutes.

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Total recall

Réalisé par Len Wiseman, ce remake de Total recall propose une version plus moderne de la nouvelle de Philip K. Dick. Il n’y a pas beaucoup de points communs entre le Douglas Quaid interprété par Arnold Schwarzenegger et Colin Farrell. Les deux acteurs jouent dans des registres différents, et il est difficile de les départager.

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Cette nouvelle version reprend la même histoire. La seule exception, c’est que tout se passe sur Terre… ou sous terre devrais-je dire. Les voyages spatiaux ont laissé la place aux voyages à travers le centre de la Terre. Ce sont les bâtiments eux-mêmes qui se transforment en moyen de transport et recomposent un paysage urbain inattendu. Le concept est original, mais complètement irréaliste. L’homme ne traversera jamais le noyau de la planète, sauf dans les livres et les films de science-fiction. Ceci dit, cette fin de 21ème siècle est très réaliste. Les humains possèdent plusieurs moyens de transport. Des voitures comme on les connait aujourd’hui, d’autres véhicules qui flottent sur des autoroutes magnétiques au-dessus des buildings, et enfin des ascenseurs qui se déplacent dans les trois directions. Comme spectateur, on met un petit temps à faire la différence entre un ascenseur classique, et ceux du film qui montent, descendent, vont à l’avant, à l’arrière, à gauche ou à droite.

Et l’histoire dans tout ça ? Pas de planète Mars, pas de turbinium comme c’était le cas dans le premier film. Heureusement, on n’en a pas besoin ! On retrouve la Terre dans un siècle, sorte de vaste métropole planétaire, multicouches qui abrite une humanité qui connait les mêmes problèmes qu’aujourd’hui. Des colonies demandent leur indépendance, et un gouvernement dirigé par un dictateur fait passer les autonomistes pour des terroristes. Et au milieu de tout cela, Douglas Quaid, qui au fond de sa mémoire possède des informations vitales pour la survie des colonies. Derrière ce secret se cache un plan machiavélique dans lequel Quaid n’est qu’un appât. Mais les événements ne se déroulent pas comme c’était prévu. Quaid veut vivre une grande aventure à travers le voyage virtuel proposé par la société Rekall. Et lorsqu’il se lance dans ce projet, on découvre qu’il a déjà été conditionné précédemment. Sa vie sans histoire devient soudain très dangereuse. La femme qu’il croit être son épouse veut le tuer, il est pourchassé par la police pour les meurtres qu’il a commis en voulant se défendre chez Rekall.

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Le film devient une vraie course poursuite dans laquelle le héros va de Charybde en Scylla. Jusqu’à tomber dans de nouveaux pièges tendus par le président en personne, et exécutés par celle qui était sa compagne. Heureusement, Quaid retrouve celle qu’il a réellement aimée et avec laquelle il a déjà partagé le danger.

Pour ceux qui ont vu le premier film, il n’y aura pas de surprise. Simplement une suite de scène d’actions, d’explosions et d’effets spéciaux. Le personnage, interprété par Colin Farrell, a moins d’impact qu’Arnold Schwarzenegger. Par contre Kate Beckinsale renvoie Sharon Stone à ses études en matière de belle créature très dangereuse. Le personnage joué par Jessica Biel est mieux que celui interprété par Rachel Ticotin dans la version de 1990.

Cette Terre du futur est parfaitement mise en évidence. Par certains côtés, on a l’impression de retrouver le même univers que Blade Runner (également tiré d’un livre de Philip K. Dick) ou de Minority Report (toujours tiré d’un texte de Dick). Ce film ajoute une certaine cohérence aux films déjà tirés de l’œuvre de Dick.

On retrouve une constante dans les adaptations de Philip K. Dick. Le héros perd tous ses repères et ne sait plus s’il est dans la réalité ou s’il vit un rêve éveillé. Sa mémoire a été altérée, effacée, remodelée de telle manière qu’il a une autre personnalité que celle d’origine. Dans le cas présent, Douglas Quaid (Hauser) ignore qu’il est un des meilleurs agents secrets infiltrés, et il se retrouve dans la peau d’un technicien en robotique. Cette perte de mémoire va lui être profitable dans ses décisions.

La version DVD fait 117 minutes, et contient trois petits bonus (science-fiction VS science réelle, La conception de la chute, Bêtisier). Un film qui s’inscrit dans les films d’action actuels, avec trop d’effets spéciaux et pas assez d’histoire. Ceci dit, cela reste un bon moment de cinéma.

Total recall, de Len Wiseman, avec Colin Farrell, Kate Beckinsale, Jessica Biel, 2012, 119 minutes, 2012

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Entity (court-métrage de science-fiction)

EntityInitiative originale, la société Rossprod spécialisée dans le clip et le court-métrage veut réaliser un court-métrage de science-fiction nommé Entity qui durera 7 minutes. Réalisé à-fonds propres par la société, le film a besoin d’un soutien financier et a lancé un dossier Ulule pour permettre à toute personne intéressée de contribuer suivant ses moyens à constituer le budget de ce court-métrage. L’objectif est d’atteindre 5000 euros à mi-janvier 2013. Le tournage sera prévu début 2013 (Janvier/Février) avec comme objectif de finalisation Mai 2013.

Ce court-métrage de science-fiction est dans la veine de 2001 l’odyssée de l’espace, Sunshine ou Alien. Il fait appel à des plans en image de synthèse, et l’équipe technique est bénévole. Voici le synopsis :

Suite à une défaillance technique de son vaisseau, une astronaute se retrouve éjectée dans l’espace, munie seulement de sa combinaison. Elle tente en vain de rentrer en contact avec sa base pour obtenir de l’aide. Son niveau d’oxygène baisse lentement. Peu à peu, la peur l’envahit. Elle s’évanouit. Après avoir flotté à la dérive pendant des heures, l’astronaute se réveille alors face à une entité étrange et mystérieuse, prenant la forme d’un immense nuage coloré…

Entity est un court-métrage de 7 minutes qui sera réalisé début 2013 par Andrew Desmond, avec Alias Hilsum et produit par Rossprod. En exergue, on a droit à un texte d’Arthur C. Clarke.

Voici le trailer

Et pour ceux qui veulent devenir co-producteur voici la page web : http://fr.ulule.com/entity/

Cowboys et envahisseurs

Cowboys et envahisseurs, voilà un titre qui fait réfléchir. Est-ce que science-fiction et western font bon ménage ? Après avoir vu le film en DVD, ma réponse est : oui !

Je ne suis pas un fan de western, mais la présence de Daniel Craig et Harrison Ford au générique m’a incité à voir ce film (en réalité, c’est la promo du DVD dans une grande surface qui m’y a poussé). Et j’ai bien fait de m’y intéresser !

Daniel Craig en amnésique est très crédible. Il est focalisé sur l’action plutôt que sur la parole. Harrison Ford en patron teigneux et revêche l’est tout autant. C’est lui qui parle le plus, mais son apparition ne se fait qu’après 20 minutes.

Dès les premières secondes du film, on a compris qu’on était dans un film de science-fiction. Cela tient au fait que David Craig (alias Jake) a un bracelet au poignet qu’il ne sait pas enlever. Le fait qu’il a perdu la mémoire rend l’histoire plus intéressante pour le spectateur, car comme le héros, il va se demander d’où il peut bien venir, et qu’est-ce qui lui est arrivé pour ne plus s’en souvenir.

Bien sûr, un étranger attire la convoitise. D’abord celle de cavaliers qui le croient faible et désarmé, puis celle d’une jeune femme qui veut retrouver sa famille (Olivia Wilde). Son passé resurgit bien malgré lui, grâce au shérif qui lui apprend qu’il est recherché pour vol, pour meurtre, et comme incendiaire. Cela fait beaucoup pour une seule et même personne. Lorsqu’il va donner une raclée au fils du colonel Woodrow Dolarhyde (joué par Harrison Ford), il va attirer sur lui les foudres de ce dernier.

Et c’est là que le film devient vraiment de la science-fiction. Des vaisseaux extraterrestres survolent la petite ville où se passe l’histoire, tirent sur la population et kidnappent plusieurs personnes, dont le fil du colonel. Jake découvre que le bracelet est une arme capable de détruire les vaisseaux.

Les deux hommes vont donc s’allier avec plusieurs habitants pour retrouver les personnes kidnappées. Où sont-ils cachés ? Une belle brune (Olivia Wilde), qui cache bien son jeu, entre dans la danse pour les aider. La rencontre avec les apaches va faire retrouver la mémoire à Jake. Il va comprendre qu’il n’est pas l’auteur de tous les maux dont on l’accuse.

Intéressant à plus d’un titre, le film a un côté predator (les gros bras en moins), mais aussi Avatar (où les carabines et les arcs sont capables de vaincre des laser). Curieusement, j’ai trouvé une certaine similitude avec « Super 8 » de J.J. Abraham qui est aussi produit par Steven Spielberg, et qui curieusement date aussi de 2011. Le même défaut au niveau des vues nocturnes. Bizarre… À croire que les deux films ont été pensés en même temps.

Ce film est un à l’origine un comics publié en 2006. Son adaptation par Jon Favreau est plus qu’honorable. Il a eu l’originalité de se lancer dans un mélange de genres qui n’a jamais été fait auparavant (si on fait exception de Back to the future ou un épisode de Lois & Clark).

Le making-of est intéressant. Deux courts documentaires nous révèlent davantage sur le tournage du film. Et là où on s’attendait à avoir des effets spéciaux numériques, on trouve de bons vieux effets classiques faits avec des cascadeurs et des acteurs qui n’ont pas peur de payer de leur personne. Bien sûr, il y a des effets numériques, mais pas toujours là où on le pense. C’est là qu’on voit la patte du producteur du film, qui n’est autre que Steven Spielberg.

Cowboys et envahisseurs est un agréable moment de cinéma. Il dure un peu moins de deux heures, et n’a pas vraiment de temps mort. L’histoire classique est bien interprétée, et la réalisation est à la hauteur. Le seul défaut majeur de ce film, ce sont les prises de vue dans la pénombre. Il est presque impossible de distinguer les acteurs et les lieux. Dommage, c’est le point faible du film.

Cowboys et envahisseurs, réalisé par Jon Favreau, avec Daniel Craig, Harrison Ford, Olivia Wilde 118 minutes, date de sortie DVD : 2012

John Carter (le film)

Je me souviens avoir lu le cycle de Mars dans sa version Lefrancq. C’est-à-dire en deux tomes qui reprennent l’intégrale du cycle. L’image que j’avais des deux personnages principaux, John Carter et Dejah Thoris, n’était pas exactement celle du film d’Andrew Stanton. John Carter m’avait l’air un peu plus intelligent, et Dejah Thoris un peu moins guerrière. Le scénario du film n’a pas grand-chose à voir avec les livres écrits par Edgar Rice Burroughs. On oublie l’usine atmosphérique au profit d’un mariage obligatoire pour Dejah Thoris. Soit, c’est une autre histoire. Seuls l’aller et retour de John Carter et la rencontre avec Dejah Thoris et les Tharks correspondent au livre.

Le film qui fait 2h06 se révèle être un agréable moment de cinéma. Aventure et batailles au programme, avec en fond un soupçon d’amour bien caché par le fracas des armes (mais pas une romance). John Carter se retrouve projeté sur Mars dans un lointain passé, sur un monde hostile qui oscille entre fantasy et science-fiction. Dirais-je de la science-fantasy ? Eh bien, oui ! Mais sur cette planète Mars plus petite que la Terre, que les autochtones appellent Barsoom (qui est bien plus joli à prononcer), John Carter, voit sa force décuplée. Il peut faire des bonds qui le rendent presque insaisissable. Avant de pouvoir maitriser cet avantage lié à la gravitation d’une planète plus petite, John Carter se retrouve prisonnier des Tharks. Lors d’une bataille aérienne entre Helium et Zadanga, la princesse Dejah Thoris est sauvée par Carter et capturée par les Tharks. Elle fera comprendre à Carter qu’il est sur Barsoom (Mars) et que lui vient de Jasoom (la Terre). Le fait que ce n’est pas à la même époque, mais dans un lointain passé de Mars, est complètement oublié dans le film.

John Carter n’a qu’un but, revenir sur Terre. Il va donc s’échapper avec Dejah Thoris, mais aussi avec Sola qui n’est autre que la fille de Tars Tarkas le jeddak des Tharks. Sur le chemin qui mène à Helium, ils sont attaqués et sauvés par une barge venue d’Helium. C’est à ce moment-là que Dejah Thoris apprend par son père Tardos Mors le jeddak d’Helium qu’elle a été promise en mariage à Sab Than le jeddak de Zodanga, qui est l’ennemi d’Helium. C’est le moyen qu’il a trouvé pour instaurer la paix. Contrainte et forcée, Dejah Thoris va se préparer pour ce mariage tandis que Carter va s’enfuir pour trouver de l’aide auprès des Tharks.

Histoire classique, qui mêle aventure et embuches en tout genre, servie dans un décor grandiose, où le temps court contre les deux personnages principaux qui ont enfin compris qu’ils tenaient l’un à l’autre.

Un bon moment de cinéma où on ne s’ennuie jamais. Il n’y a pas de temps mort dans ce film. L’action est l’élément principal, au point même d’éclipser les rapports entre personnages. C’est le point fort pour les spectateurs qui ne s’attendaient qu’à de l’action, tandis que c’est le point faible pour ceux qui espéraient un peu plus de développement des personnages.

Les effets spéciaux sont à la hauteur de Star Wars ou le seigneur des anneaux. Rien à dire de ce côté-là, si ce n’est qu’on nous propose des décors et paysages de plus en plus grandioses. Par certains côtés, je trouve que Star Wars a même lorgné du côté du cycle d’Edgar Rice Burroughs. La princesse Leia dans Star Wars a curieusement beaucoup de points communs avec Dejah Thoris. Cette dernière est plus jolie et ne porte pas de macarons sur la tête. Dans la foulée, je me demande si le « Ilium » de Dan Simmons n’est pas inspiré par la cité d’Hélium qu’il y a dans le cycle de Mars. C’est certain qu’avec son antériorité (1912) aux autres œuvres citées, le cycle de Burroughs a donné pas mal d’idées aux autres.

Pour revenir aux effets spéciaux, en dehors du désert, les lieux sont magnifiques. Les barges à ailes sont originales et font penser à des galions aériens (devrais-je aussi dire à la barge de Jabba dans Star Wars). Les costumes tiennent de la fantasy et de l’Empire romain. Le seul qui n’en bénéficie pas, c’est tout simplement John Carter. Il faut dire qu’il est tellement souvent jeté au sol, que ce serait du gaspillage.

Le personnage de John Carter m’a paru léger. Difficile de croire que ce gars-là a été capitaine sur Terre. C’est une bonne chose d’avoir choisi quelqu’un d’inconnu (Taylor Kitsch) du grand public, mais va-t-on se rappeler de l’acteur après le film ? Pour Dejah Thoris la princesse d’Helium (Lynn Collins), le problème ne se pose pas. L’actrice laisse une très belle empreinte visuelle dans les souvenirs du spectateur. Difficile aussi de croire qu’à la fin du film, John Carter demande la main de Dejah Thoris. Cela tient plutôt des stéréotypes de l’époque à laquelle Burroughs a écrit l’histoire. Aujourd’hui, on veut d’abord en savoir plus sur l’autre avant de s’engager.

À noter qu’on retrouve Willem Dafoe méconnaissable dans le rôle de Tars Tarkas (qu’on avait précédemment vu dans le premier Spiderman). J’ai aussi remarqué la présence de Ciaran Hinds (Tardos Mors, le père de Dejah Thoris) et James Purefoys (Kantos Kan). Les deux acteurs jouaient César et Marc-Antoine dans l’excellente série Rome. Et plus discret, il y avait Polly Walker (Sarkoja), qui jouait Atia la nièce de César dans la série Rome.

Je ne sais pas si les producteurs du film se lanceront dans la suite du cycle d’Edgar Rice Burroughs. En tout cas, il y a de la matière laissée par l’auteur. Le film se suffit à lui-même et, comme dans le roman (La princesse de Mars), laisse une porte ouverte à une suite. Encore une fois, on constate qu’une œuvre écrite il y a au moins un demi-siècle est adaptée sur grand écran. Ce qui était réservé à des lecteurs à cette époque convient parfaitement à des spectateurs aujourd’hui. La fantasy est particulièrement à l’honneur sur grand écran.

Voici le site Web officiel du film : John Carter

Donc, un bon film, qui 6 mois après sa sortie cinéma, est proposé en DVD. On a droit à un petit bonus qui retrace le siècle qui s’est écoulé entre l’œuvre écrite et l’œuvre cinématographique. Peut-être aurait-on voulu davantage sur ce DVD ?

John Carter, réalisé par Andrew Stanton, produit par Disney, sorti en 2012, avec Taylor Kitsch, Lynn Collins, Samantha Morton et Willem Dafoe, 126 minutes

Iron Sky

Film de science-fiction finlandais, de Timo Vuorensola. Parodie qui va nous faire découvrir les nazis dans l’espace. Ils sont cachés de l’autre côté de la Lune. Comme j’ai vu le film dans sa version originale (anglais et allemand), j’ai directement fait le parallèle avec le titre de Pink Floyd, The dark side of the moon. Entretemps, j’ai revu le film dans sa version française, et je l’ai toujours autant apprécié.

Au-delà de la parodie que propose ce film, c’est aussi une vraie aventure que la création de ce film fait par des amateurs et fans. L’entreprise a mis du temps avant de voir le jour, car le capital nécessaire à un tel projet ne se trouve pas comme cela. Les majors n’ont pas financé ce film. Ce sont des passionnés qui ont mis la main à la poche pour qu’il se réalise. Quand on voit le résultat (je ne parle pas du scénario), on constate que le budget a été très bien utilisé. Les effets spéciaux sont à la hauteur des grosses productions. Manque juste une histoire un peu plus consistante pour convaincre.

Et l’histoire, justement on y vient. Dans un futur proche, les États-Unis sont dirigés par une présidente qui ressemble furieusement à Sarah Palin (l’actrice Stephanie Paul). Pour une nouvelle mission lunaire, elle a décidé d’envoyer James Washington, un noir, sur la Lune. Les membres de la mission lunaire remarquent qu’ils ne sont pas les seuls sur la face cachée. Tous sont tués par surprise, sauf James Washington qui sera capturé. Il découvrira que depuis la fin de la guerre, des nazis qui ont découvert l’antigravitation ont décidé de s’implanter sur la Lune. Une cité entière a été construite, dont une partie se trouve en sous-sol. Leur technologie est celle de la fin de la dernière guerre. On a donc droit à des ordinateurs gros comme des camion, des commandes qui tiennent plus de la barre d’un trois mats plutôt que de joysticks. Voilà que les nazis de l’espace décident de revenir sur Terre et d’imposer un quatrième Reich.

On a droit à des caricatures de personnages presque sortis de Tex Avery. Du second degré, voire du troisième, en permanence. On a aussi droit à quelques scènes amusantes, comme celle où le professeur Richter qui ne veut pas admettre que le Smartphone de l’astronaute est un vrai ordinateur. Pour lui, l’ordinateur c’est la grosse machine, avec des lampes et des rouages, qui se trouve juste derrière lui.

Le film est bourré de références. D’abord avec le dictateur de Chaplin (dont on voit un extrait dans le film, ainsi qu’une salle de cinéma qui le projette), en passant par Indépendance Day, ou tout simplement Star Wars. Les allemands ressemblent étrangement au soldat de l’Empire, mais en noirs.

En finalité, on a droit à des nazis défaits et à des nations terriennes qui se font la guerre à coup de bombes atomiques pour mettre la main sur l’hélium 3. Les seules personnes sensées sont les rescapés de la cité lunaires, dont fait partie James Washington.

La morale de cette histoire ? Même si vous empêchez le quatrième Reich de débarquer, n’oubliez pas qu’il y aura toujours un imbécile prêt à appuyer sur le bouton pour vous détruire et faire main basse sur des ressources stratégiques.

Film amusant, bien réalisé, dans la même catégorie que Mars Attack, Galaxy Quest, ou Le guide du voyageur galactique, mélange de science-fiction et d’humour décalé. A voir et même à avoir une fois que le DVD sera disponible.

Iron Sky, réalisé par Timo Vuorensola, 93 minutes, Finlande, 2012

Le site officiel du film : http://www.ironsky.net/

Star Trek 11

Voilà un film que j’attendais depuis des années. D’abord parce que je suis un inconditionnel de Star Trek, ensuite parce que les vrais films de science-fiction se font trop rares sur les grands écrans. Ce Star Trek que j’attendais au tournant a été une grande surprise. Je me demandais qui pouvait bien relever le défi de ressusciter les personnages de Kirk, Spock et McCoy (et aussi de Uhura, Scotty, Chekov et Sulu). Et bien J.J. Abrams s’est lancé dans l’aventure pour le plus grand bonheur des fans (et de moi en particulier).

J’ai vu l’avant-première du film au BIFFF. Deux des acteurs du films étaient présents (ceux interprétant les rôles de McCoy et Sulu). La sécurité au BIFFF était plus contraignante que d’habitude. Les appareils photos et GSM étaient interdits dans la salle et devaient donc être remis aux préposés avant de pouvoir gagner la salle de cinéma. C’est légitime puisqu’il s’agit d’une grosse machine en avant-première.

Star Trek est un film remplit de scènes d’actions. Il n’y a presque pas de temps morts. L’histoire commence avec le père de Kirk qui pendant douze minutes commande un vaisseau qui fait face à un ennemi bien supérieur. La scène à pour seul but de nous faire découvrir dans quelles circonstances est né James T. Kirk. On suivra Kirk et Spock pendant leur adolescence, tandis qu’on découvrira McCoy lorsqu’il rentrera a Starfleet en compagnie de Kirk. On fait ainsi la connaissance des personnages bien connus de la série classique. Les différents entre Spock et Kirk sont tellement grands qu’on se demande comment ces deux personnages vont devenir les meilleurs amis dans le futur. Et c’est à des confrontations qu’on assiste le plus souvent. De plus Spock est Lieutenant alors que Kirk est cadet qui doit devenir lieutenant puis capitaine. Situation très bizarre qui heureusement ne le restera pas. On découvre enfin comment Kirk a déjoué le test du Kobayashi Maru que Spock a conçu. On apprend aussi pourquoi McCoy est surnommé « Bones ». En fait le film complète parfaitement les dix films précédents, sans faillir à la tradition.

Sans révéler l’histoire qui se laisse regarder, on constate rapidement que nous ne sommes pas dans la ligne de temps traditionnelle de Star Trek. J.J. Abrams est parvenu à moderniser la série, mais a aussi changer le cours des évènements. Pour ne pas heurter la sensibilité des fans, il opte pour une ligne de temps qui sera modifiée dans le passé. Ce qui fait qu’on voit à la fois le Spock qu’on connait depuis quatre décennies (Léonard Nimoy) et le Spock de ce nouveau film. En prenant cette liberté, J.J. Abrams ouvre une voie qui permet de relancer la série.

Le film est tourné sur un ton vif et moderne, avec des scènes époustouflantes. L’Enterprise à été entièrement relooké mais reste reconnaissable. On retrouve enfin les pyjamas bleu, jaune et rouge, qui manquaient aux fans.

Finalement je trouve ce film excellent. Il relance la franchise Star Trek. On peut imaginer qu’un ou deux films viendront compléter celui-ci. Et on retrouvera certainement les mêmes acteurs dans les mêmes rôles. Un film divertissant, pour amateur de Star Trek, mais aussi pour tous ceux qui veulent voir un bon film de science-fiction. Mais alors, n’y a t-il aucun défaut ? Si, il en a. Il ne laisse pas de temps au spectateur pour souffler. Et le mauvais de l’histoire a  approximativement le même but que le mauvais dans Genesis. J’aurais aimé que la novellisation du film soit disponible au moment de cette avant-première. Mais c’est peut-être trop demander car la sortie officielle du film n’a lieu que trois semaines plus tard, et le livre sera bien disponible à ce moment là.

Je dirai donc : « Si vous aimez Star Trek, allez le voir et vous ne le regretterez pas ». Pour les autres, je dirai « C’est un excellent film de science-fiction ». A coup sûr, j’irai revoir ce film en salle et j’attendrai avec impatience le DVD de ce onzième opus. Excellent, il n’y a pas d’autre mot.

Star Trek 11, 2009, Réalisé par J.J. Abrams, Acteurs : Chris Pine (James T. Kirk), Zachary Quinto (Spock), Karl Urban (McCoy), Léonard Nimoy (Spock)