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Star Trek Picard

Retrouver Jean-Luc Picard et l’univers de Star Trek a vraiment été une bonne surprise. Parmi tous les capitaines de vaisseau, Picard a certainement été celui que j’aimais le plus. Plus réfléchi que Kirk, plus diplomate, plus philosophe et aussi plus attachant par son grand âge.

Au lieu de faire un film de deux heures, les producteurs ont opté pour une histoire en dix épisodes. Ce qui permet de développer les personnages et surtout de redécouvrir l’univers de Star Trek qu’on avait quitté avec la deuxième saison de Discovery. Ce n’est pas la même époque et pas le même capitaine, mais que ça fait du bien de retrouver la fédération des planètes unies et les différents peuples qui la composent (Terriens, Vulcains, Romuliens, Borgs et quelques synthétiques).

Ceux qui se souviennent de Star Trek 10 et de la mort de Data, vont être heureux de constater que cette histoire a un lien direct avec lui. Il n’existe plus, du moins physiquement, mais sa conscience existe quelque part. C’est aussi l’occasion de retrouver d’autres personnages de Star Trek Next Generation et Star Trek Voyager : William Riker, Deanna Troye et Seven of Nine sont présents. Pour Data, il faudra se contenter de voir les différents composants de Proto au fond d’un tiroir. En tout cas, ce dernier était incapable d’accueillir la mémoire et les engrammes mémoriels de l’original. Mais bonus pour l’amateur, Data est bien présent virtuellement dans le dernier épisode. Je laisse découvrir…

On retrouve un Jean-Luc Picard vieillissant, qui s’occupe de ses vignobles jusqu’à ce qu’il croise le chemin d’une jeune femme pourchassée. Elle est en fait une synthétique de dernière génération issue d’une technologie basée sur celle de Data, mais améliorée. Rien ne distingue la jeune femme des êtres humains. Elle est parfaite, jusqu’à éprouver les mêmes sentiments que les humains. Quand Picard comprend qu’elle a un lien avec Data et qu’elle a une sœur jumelle, il entreprend de retrouver celle-ci. Mais la jeune femme est tuée. Picard décide alors d’affréter un vaisseau et un équipage. Il espérait avoir l’aide de Starfleet, mais ce n’est pas le cas.

En 2385 en tant qu’amiral de Starfleet, Picard a aidé les Romuliens à quitter leur monde avant que celui-ci ne soit détruit par une supernova. Avec l’aide de Starfleet, il a fait évacuer une partie des Romuliens, jusqu’au moment où il y a eu un soulèvement des synthétiques sur Mars. Starfleet l’a alors abandonné pour se focaliser sur le soulèvement martien. Les synthétiques ont été abattus et leur présence dans la fédération a été interdite. De son côté, Picard a démissionné de Starfleet pour se consacrer à ses vignobles. Quatorze ans plus tard, lorsque Dhaj poursuivie par des Romuliens fait irruption dans sa vie, il décie de l’aider à retrouver sa sœur Soji.

Développer sur 10 épisodes, cette histoire nous fait découvrir un cube Borg étudié par les Romuliens. Picard n’a plus le charisme d’antan, mais est toujours déterminé à aider son prochain. On retrouve le grand amiral de l’Entreprise, sauf qu’ici il est dans un petit vaisseau de transport dont l’équipage est assez hétéroclite.

Les seules critiques que j’ai formulées concernent les choix technologiques. Des écrans virtuels plutôt que des vraies consoles avec des écrans tactiles, ça donne l’impression qu’on a voulu faire des économies sur le budget de la série. Et puis les vaisseaux de Starfleet ! Le vaisseau que Picard a affrété ne ressemble pas vraiment au look des vaisseaux qu’on a l’habitude de voir dans Star Trek. Deux nacelles qui accueillent les générateurs Warp auraient fait l’affaire. De ce côté-là, Star Trek Discovery fait mieux (bien que dans cette dernière série je n’ai pas aimé le vaisseau qui se retourne comme une crêpe avant le saut).

Comme on n’est pas dans la réalité alternative des trois derniers films, on pourrait montrer des vaisseaux qui accélèrent dans l’espace et pas des vaisseaux qui font des bonds PRL comme dans Battlestar Galactica. Un détail qui ne m’a pas échappé, lorsque les synthétiques veulent contacter d’autres races plus évoluées qu’eux. De la porte qui s’ouvre dans l’espace on voit des serpents, des monstres. Difficile de croire qu’une intelligence plus évoluée à des apparences de monstres. Désolé, mais comme je suis fan de la série depuis sa création dans les années 60. Riker mériterait d’avoir sa propre série, aux commandes d’un grand vaisseau d’exploration.

En dehors de ces quelques détails, Picard est une excellente série, avec de nouveaux personnages qui viennent épauler notre amiral. J’ai particulièrement aimé Rafaella Raffi Musiker qui était le premier officier de Picard à bord du USS Verity en 2385. Seven of Nine est une vraie baroudeuse que j’espère revoir dans la prochaine saison. Je l’aimais déjà dans Voyager.

Cette première saison est dans l’esprit de Star Trek comme Gene Roddenbery l’avait imaginé. Il y a de l’action, mais pas trop, et la réflexion à toute sa place dans cette histoire. Au bout du compte, une bonne histoire en dix épisodes. Ce format est idéal pour développer l’univers et les personnages. L’univers on le connait déjà, et les personnages sont familiers, plus que dans Discovery. Reste plus qu’à attendre la saison deux de Star Trek Picard. Cette série est normalement prévue en trois saisons d’une dizaine d’épisodes.

Star Trek Picard, une très bonne série de science-fiction qui peut faire encore mieux dans la saison suivante. Les dix épisodes varient de 42 à 56 minutes. Qu’est-ce que je pouvais demander de plus pour un fan de Star Trek ?

Star Trek Picard

Star Trek Into Darkness

Deuxième opus pour J.J. Abrams, et la nouvelle équipe de l’Enterprise. On retrouve ici des personnages de l’univers Star Trek, dans des rôles parfois extrêmes que dans la série ou les films. Les personnages prennent de la profondeur. Kirk et Spock sont les premiers à en bénéficier. Uhura et Scotty également. Par contre, McCoy, Tchekov et Sulu restent cantonnés dans un rôle de second plan. On retrouve le docteur Marcus ainsi que l’abominable Khan, ici bien plus dangereux que dans le deuxième film du cycle ou dans la série Enterprise.

Le film est fidèle à l’esprit du film précédent, mais reste en profond décalage par rapport aux séries et aux dix films qui précèdent ceux du réalisateur. En tant que trekkie, je ne suis pas favorable à cette ligne de temps. La destruction de Vulcain ne passe pas ni un Kirk qui préfère se battre plutôt que réfléchir. Ceci dit, c’est de la science-fiction qui se regarde avec plaisir.

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Dès le départ, on assiste à la confrontation entre Kirk et Spock. L’un ne soutient pas l’autre et reste une tête brulée, et l’autre se cantonne au règlement de Starfleet. Kirk reste une grande gueule, et c’est l’amiral Pike qui doit le remettre dans le droit chemin. Un nouveau terroriste fait son apparition. Un terrien du nom de John Harrisson tente de tuer les officiers généraux de Starfleet. Après avoir échoué grâce à Kirk, il fuit vers Kronos la planète des Klingons. L’amiral Marcus autorise Kirk et son équipage à traquer Harrisson. L’Enterprise reçoit 72 nouvelles torpilles et un nouvel officier scientifique s’ajoute à l’équipage. Spock va rapidement se rendre compte qu’il s’agit du docteur Marcus, qui n’est autre que la fille de l’amiral Marcus.

Jusque là, on a une histoire qui tient parfaitement la route. Par contre, lorsqu’on découvre que Harrison est en fait Khan, on bascule dans un autre scénario. Les 72 torpilles trouvent aussi leur justification car elles abritent 75 surdoués en hibernation. Kirk capture Khan, puis s’allie à lui pour empêcher l’amiral Marcus de mettre son plan en exécution : déclarer la guerre aux Klingons. Ce genre de retournement de situation est peu plausible dans le monde normal de Star Trek, mais dans cette ligne de temps alternative, tout est permis. L’Enterprise doit faire face à un vaisseau de la fédération beaucoup plus puissant, commandé par l’amiral Marcus. Et lorsque presque tout est perdu pour l’Enterprise, Kirk se sacrifie en restaurant l’énergie du vaisseau. Étrange scène toute droite sortie de La colère de Khan où c’était Spock qui se sacrifiait. Ici ce sera Kirk. À ce moment précis du film, on se dit que le troisième film devra s’appeler A la recherche de Kirk ! Mais non, car les scénaristes ont décidé de sauver Kirk en transfusant le sang de Khan.

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Un film qui se termine par un crash, mais pas pour le vaisseau auquel on pense. Reste un Star Trek avec beaucoup trop d’actions et pas assez de réflexion. Cela reste le problème majeur de cette nouvelle version de Star Trek. Jim Kirk semble être le champion de la castagne, plutôt que d’être un bluffeur né. Les scènes d’actions et les explosions font oublier que tout tourne autour du vaisseau Enterprise. Le vaisseau apparait toujours furtivement dans les scènes spatiales. Le mode distorsion donne l’impression que l’Enterprise voyage dans un vortex similaire à ceux de Stargate. Rien à voir avec les séries, qui montraient les étoiles qui défilaient. S’il faut choisir, les séries et les dix premiers films font mieux que les deux derniers films dans la partie spatiale. Ce que le spectateur veut, c’est voir le capitaine Kirk et son équipage, mais c’est surtout voir l’Enterprise dans l’espace. Et là, le réalisateur a complètement oublié ce détail.

Le film est intéressant. On ne s’ennuie pas un seul instant. Le problème, c’est que deux heures d’actions, c’est de trop. On aurait pu appeler ce film La colère de Khan, car on retrouve les mêmes personnages que dans le film du même nom. Le Khan de ce film est beaucoup plus dangereux. Petit détail, le vieux Spock (Leonard Nimoy) intervient aussi dans cette histoire. Sa communication avec son homologue dans cette ligne de temps parallèle, indique qu’il s’agit bien d’un univers modifié. Reste un bon moment, une bonne histoire. Le réalisateur se la joue James Bond. Si on continue dans cette voie-là, le prochain James Bond… pardon, Star Trek, s’appellerait peut-être Moonraker.

À noter que Chris Pine et Zachary Quinto sont très bien dans leur rôle de James T. Kirk et de Spock, tout comme Zoë Saldana (Avatar) qui joue Uhura. On est content de retrouver Bruce Greenwood en amiral Pike. Mais ce sont les mauvais personnages qui captivent le spectateur. L’amiral Marcus est interprété par Peter Weller (Robocop) et Khan Noonien Singh est interprété par l’excellent Benedict Cumberbatch (Sherlock).

Bon, ne boudons pas notre plaisir de voir sur grand écran un Star Trek, mais il vaut mieux ne pas se baser sur ce qui a été tourné depuis quatre décennies.

Star Trek into darkness, de J.J. Abrams, 2013, 132 minutes

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Star Trek Némésis

Dixième film de la franchise Star Trek, Némésis est sorti sur les grands écrans en 2003. Il renoue avec l’équipage de l’Enterprise-E, celui qui a été attaqué par les Borgs dans Premier contact. Aux commandes de ce film, Stuart Baird, un réalisateur qui n’était pas un habitué de l’univers Star Trek. Il s’est fait aider par Jonathan Frakes qui joue le rôle de Ryker (number one), mais qui a aussi réalisé deux des films de la saga.

Alors que le cycle commençait à s’essouffler, voilà que les producteurs de Star Trek nous proposent un nouvel opus qui met le capitaine Jean-Luc Picard face à Shinzon, le nouveau prêteur romulien.

Star Trek Némésis

Mais revenons à l’histoire. Les sénateurs romuliens sont tués grâce à une bombe au talaron, ce qui permet à Shinzon un Rémien de prendre le pouvoir et devenir le nouveau préteur. Pendant ce temps, Deanna Troï et William Ryker se sont mariés et fêtent l’événement avec les autres membres d’équipage de l’Enterprise. Après cette cérémonie, le vaisseau fait route vers Betazed la planète de Deanna Troi. Mais en cours de route, un signal positronique attire l’attention de l’équipage. Il est émis par un androïde créé par le concepteur de Data. Il a été démembré, et est reconstitué à bord du vaisseau. Il se nomme Proto, et est une version simplifiée de Data.

L’amiral Jenaway contacte Picard et lui assigne une nouvelle mission : se rendre dans le système romulien pour négocier un nouveau traité de paix. L’Enterprise change à nouveau de cap et prend la direction de l’empire romulien. Picard y découvre Shinzon, un clone raté de lui-même qui a survécu dans les mines rémiennes. Le prêteur tente d’influencer Deanna Troi, puis invite Picard avant de vouloir le capturer. Proto est un espion de Shinzon. Il a pour but de capturer Picard. Et Shinzon veut détruire la Terre. Commence une course poursuite entre l’Enterprise et le Cimeterre de Shinzon, qui est beaucoup plus grand et puissant. S’engage une bataille spatiale dans laquelle l’Enterprise est en danger. Malgré l’aide de vaisseaux romuliens, il est presque impossible de vaincre le Cimeterre. C’est probablement un des meilleurs films de l’équipe Next Generation (avec Premier contact). Jean-Luc Picard est confronté à un clone qui veut se servir de lui pour survivre, tandis que Data doit former l’androïde qui lui a servi de prototype. L’un est le clone de l’autre, en quelque sorte. Et la Terre est en danger, face à un vaisseau qui possède une arme fonctionnant au talaron. Même si Picard sacrifie l’Enterprise pour endommager le vaisseau de Shinzon, ce ne sera pas suffisant pour arrêter la menace de la destruction de toute vie sur Terre.

On retrouve un bon dosage entre réflexion et action, ce que les fans de la série aiment. Mais il y a un problème qui n’aura échappé à personne, les acteurs sont vieillissants. C’est un paradoxe pour Data interprété par Brent Spinner. Un androïde qui vieillit comme un humain, quel étrange phénomène. Si cela avait fonctionné pour l’équipage de James T. Kirk, c’est plus difficile à accepter avec l’équipage de Jean-Luc Picard. C’est bien dommage. Néanmoins, ce dixième film nous propose une fin originale auquel les fans ne s’attendaient pas. Data va devoir se sacrifier pour sauver l’équipage de l’Enterprise et la Terre. Et Proto sera réactivé dans l’espoir d’un jour prendre la place de Data.

Belle fin, qui clôt un chapitre important du cycle Star Trek. Il faudra attendre huit ans pour qu’un nouveau film réapparaisse sur grand écran. Mais ceci est une autre histoire…

star Trek Némésis