Les péripéties d’un space opera
Depuis trois ans, mon space opera est resté au fond du tiroir, ou plutôt se trouve quelque part sur le disque dur de mon PC. Après trois ans d’écriture entrecoupée par trois ans de prises de notes, le roman a été achevé en 2010. Une année a encore été nécessaire pour faire deux révisions des 3.3 millions de signes qu’il contient. Le détail de l’élaboration de ce roman se trouve plus bas sur cette page.
Au terme de ce laborieux travail, trois éditeurs ont été contactés. Deux ont eu vent de l’existence du roman et m’ont demandé quelques chapitres ou la première partie (L’Atalante et Laffont). Le troisième éditeur a bien reçu le roman sous forme numérique, mais n’a jamais répondu (Bragelonne).
Reste des avis avec lesquels je suis partiellement d’accord, qui m’incitent à faire une ultime révision dans le futur. Mais pas dans l’immédiat, parce que j’ai un roman de taille normale en cours et qu’il n’a rien à voir avec le space opera. Ce nouveau roman est d’ailleurs la conséquence logique d’un des conseils que j’ai reçus, c’est-à-dire mettre le space opera au frigo et me concentrer sur une autre histoire avant d’y revenir.
Je vais tenir compte des suggestions faites par les deux éditeurs cités plus haut. C’est-à-dire, revoir le roman, le dégrossir, réduire la partie infodump ainsi que les trop nombreux tropes. Appliquer la règle « Show, don’t tell ».
Le seul point qui me chiffonne, c’est qu’un des deux éditeurs a trouvé le livre trop militaire. À partir du moment où on raconte l’histoire de deux capitaines de vaisseau parmi cinq ou six personnages, c’est difficile de ne pas être en partie militaire !
Marc Bailly, mon rédacteur en chef de Phénix Mag m’a suggéré de couper le space opera en plusieurs histoires. Je m’y étais attelé pendant un certain temps, et j’étais arrivé à un découpage dans lequel il y avait un minimum de pertes. Quelques textes de raccord étaient nécessaires, et quelques suppressions l’étaient aussi. Chaque personnage avait son propre roman. En fin de compte, le résultat ne me plaisait pas du tout. Parce que l’histoire a été écrite de telle manière que les personnages se croisent en des lieux et époques différents, dans un timing bien précis. Les actes d’un personnage peuvent avoir des conséquences indirectes sur un autre personnage. D’où la création d’un planning qui a servi à écrire les 70 chapitres du livre.
Pour expliquer simplement pourquoi cette cannibaslisation ne tient pas la route, je vais devoir utiliser une métaphore. Si on prend « Le trône de fer » de George R.R. Martin comme référence, on constate que l’histoire n’est pas linéaire et qu’on passe d’un personnage à l’autre, tout en gardant une cohérence au niveau du timing. Les intégrales qui forment le trône de fer me font beaucoup penser à Sol, mon space opera. La différence majeure, c’est que mon histoire se passe en grande partie dans l’espace, dans d’autres systèmes stellaires, alors que le trône de fer se passe sur deux continents et reste de la fantasy. Fantasy qui est excellente. Pour prendre un exemple, mon plan ressemble à quelque chose comme ça :
Avec de temps en temps deux ou trois personnages qui se croisent.
Je n’imagine pas le lecteur obligé de lire un roman uniquement consacré à Tyrion Lannister, à Jon Snow ou à Daenerys Targaryen. Idem pour la série télé qui ne se concentre pas sur un lieu comme Wintefell ou Port-Real. On passe systématiquement d’un lieu à l’autre avec les différents personnages. Et bien, le space opera c’est pareil ! Il n’est pas conçu pour être découpé et présenter comme une vue linéaire de l’histoire. Je vais donc garder le découpage en trois parties du roman, et donner la préférence à un texte allégé. Le but étant de garder l’histoire, et de lui ajouter la suite qui n’est pas encore écrire.
Mais à quoi ressemble ce space opera ? Son titre : « Sol », c’est le nom de notre étoile.
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Synopsis
Au début du vingt-cinquième siècle, la Fédération des Systèmes Unis fête les quarante ans de la création des portes hyperspatiales. Celles-ci permettent aux vaisseaux de se rendre d’un système à un autre plus rapidement que la vitesse de la lumière le permet. La fédération regroupe cinq peuples disséminés dans une vingtaine de systèmes solaires : les Edoriens, les Solariens, les Loryens, les Lankyls et les Termonides. Les Solariens mettent au point l’hyperpropulsion, ce qui rendra les portes hyperspatiales obsolètes dans un avenir proche et permettra d’explorer plus rapidement la galaxie.
Hélène Dexter, une scientifique, a inventé l’hyperpropulsion. Elle se trouve à bord du croiseur léger Gryphon, commandé par le capitaine Dorian Mantell. C’est un des deux vaisseaux qui servent à mettre au point l’hyperpropulsion. Lorsque le Gryphon a terminé ses tests de qualification, il est envoyé vers Termona pour découvrir ce que trament les Termonides au sein de la fédération. Mantell et Dexter vont découvrir que ceux-ci ont déployé une porte hyperspatiale qui est ouverte vers un autre système solaire appartenant à un empire inconnu. Les Termonides qui connaissent des problèmes démographiques cherchent à explorer et coloniser de nouveaux systèmes. Et pour arriver à cela, ils ont signé des accords secrets avec l’empire denbarii.
À peu près au même moment, le système lankyl est attaqué par un envahisseur inconnu. Prises par surprise, leurs principales portes hyperspatiales, menant au reste de la fédération, ont été sabotées par des ressortissants de la fédération. Les envahisseurs disposent d’un avantage numérique qui leur permet d’être les maitres du système stellaire. Le sabotage des portes empêche les envahisseurs de s’emparer d’autres systèmes de la fédération. Les Lankyls sont isolés et ne peuvent recevoir d’aide des autres systèmes.
Sur Termona, Alex Beaupré un agent secret solarien qui a pris les traits d’un Termonide, va se retrouver au cœur d’une mission diplomatique secrète qui se rend dans l’empire denbarii. Il va découvrir un empire divisé en castes. Cet empire est allié aux Draxens, peuple télépathe et fascinateur, très avancé sur le plan technologique. Les vaisseaux sont animés par des intelligences artificielles télépathes. La mission termonide diplomatique va en même temps entrer en contact avec les émissaires andeniens qui appartiennent à une grande fédération située à 1200 années-lumière de distance. Fédération qui n’arrive pas à conclure des traités avec les Denbarii.
De leur côté, les Solariens découvrent dans la périphérie du système solaire, au-delà de l’orbite de Pluton, un artéfact. Grâce à une porte hyperspatiale, ils l’ont ramené dans l’espace einsteinien. Il s’agit d’une sphère présente dans le système solaire depuis cinq millions d’années. Une première expédition va explorer l’artéfact. Après avoir intercepté des agents de la fédération andenienne qui s’intéressaient d’un peu trop près à l’artéfact, les Solariens découvrent que celui-ci est une bombe à retardement capable de rayer toute vie du système solaire. S’engage alors une course contre la montre pour arrêter le mécanisme mortel.
Dans le système lankyl, les vaisseaux des envahisseurs sont identiques à ceux des Denbarii. L’empereur denbarii ignore si ceux-ci viennent bien de son empire. Il n’a qu’un but, obtenir l’hyperpropulsion d’une des deux fédérations avec lesquels il est en contact. Pendant ce temps, dans l’empire denbarii se trament des complots qui visent à prendre le pouvoir. Un attentat contre l’empereur échoue. Mais la fille d’un des cinq princes qui dirigent les castes, a décidé de s’emparer du trône et de devenir impératrice. Pour y arriver, elle fait tuer l’empereur et fait accuser les Draxens. Il ne lui reste plus qu’à avoir l’aval des cinq castes pour devenir impératrice.
Pendant ce temps, la fédération doit chasser l’envahisseur, mais celui-ci dispose de vaisseaux commandés par des IA télépathes, qui détectent la présence des autres vaisseaux même lorsqu’ils sont furtifs. Les envahisseurs ont été identifiés, et il s’agit bien de Denbarii aidés par des Draxens. La contre-attaque s’organise au sein de la fédération, et des flottes de vaisseau sont envoyées vers le système lankyl grâce à des portes hyperspatiales militaires tenues secrètes. Une bataille s’engage et voit la fédération gagner. Mais un vaisseau furtif des Draxens est passé à travers une porte hyperspatiale et se retrouve dans un des cinq systèmes stellaires principaux. Il s’agit d’un vaisseau-porte, capable de déployer une porte hyperspatiale qui donnera directement accès à l’empire denbarii.
C’est l’occasion pour la nouvelle impératrice de préparer une invasion qui vise à s’emparer de la capitale de la Fédération des Systèmes Unis, et de contrôler entièrement le réseau de portes hyperspatiales. De plus, cette fédération dispose de l’hyperpropulsion, invention qui permettrait à l’empire de prendre son essor.
Sol de son côté envoi une seconde expédition dans Sphinx, dans l’espoir d’arrêter la menace qui plane sur le système. Si les deux équipes réussissent, elles sauveront l’humanité, et l’artéfact leur révélera tous ses secrets. Secrets qui donneront une avance technologique, qui devrait mener à l’aube de Sol.
Les Denbarii sont défaits dans une ceinture d’astéroïdes, mais ne vont pas se contenter d’un échec. Les Draxens ont coupé les liens avec les Denbarii à cause des mensonges de l’impératrice. Les Andeniens veulent nouer des relations avec la Fédération des Systèmes Unis. Ils pensaient mettre la main sur l’artéfact, mais ils ont échoué. Les Solariens découvrent que l’artéfact est la clé de bon nombre de convoitises, et que profiter des connaissances qu’il recèle revient à commencer l’aube de Sol, une période prospère, mais pas sans danger.
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Sol imaginé
C’est en 2003 et 2004 que j’ai pensé écrire Sol. À l’origine, c’était un space opera axé sur deux sujets principaux. D’un côté une invasion d’une flotte extraterrestre, et de l’autre la découverte d’un artéfact dans le système solaire. Cela devait se passer suffisamment loin dans le futur, pour que je puisse développer des batailles spatiales et une exploration de la galaxie.
Ma première estimation du travail à fournir tournait aux environs de deux ans d’écriture pour une histoire faisant 450 à 500 pages (un million de signes). Je n’avais aucune idée de la complexité de l’histoire ni du nombre de personnages qui composeraient celle-ci. J’ai donc commencé par prendre des notes, écrivant des idées furtivement dans un carnet au fil du temps. Puis ordonnant ces idées dans un traitement de texte, pour former petit à petit un synopsis cohérent. Si quatre personnages se détachaient dès le début, les autres ne sont apparus qu’au fur et à mesure des besoins de l’histoire. Ils étaient là pour étoffer celle-ci.
Je m’étais imposé certaines contraintes, telles que l’absence de pouvoirs paranormaux chez les humains, un univers dans lequel les solariens (c’est-à-dire nous) ne somment pas les plus grands, les plus forts, les plus intelligents, mais où chacun à un rôle important à jouer. Il me fallait aussi un ennemi supérieur en nombre, capable de nous balayer s’il avait les moyens techniques de nous atteindre. J’ai donc tissé une histoire qui montrait plusieurs facettes d’une même situation. C’est un peu « Le Nord et le Sud » du space opera, dirais-je. L’idée d’écrire ce livre m’est venue après avoir lu « L’aube de la nuit » de Peter F. Hamilton, qui m’a profondément marqué. J’aimais cette alternance entre personnages. Et l’univers d’Hamilton était cohérent et complexe. Ce qui fait que mon livre s’appelait au début « L’aube de Sol », gros clin d’œil au titre du cycle d’Hamilton. Je voulais directement utiliser le titre « Sol ». Mais pour le distinguer d’un livre écrit une dizaine d’années plus tôt, qui lui s’appelait aussi « Sol », j’ai adopté dans un premier temps « L’aube de Sol » comme titre. On constatera que le titre final est « Sol ». C’est probablement dû à mon humano-centrisme, comme le dit si bien un de mes réviseurs.
Pourquoi « Sol » ? C’est le nom de notre soleil. C’est simple à retenir, et c’est aussi facile à retenir que « Dune », mon livre préféré. « Sol » n’a rien à voir avec « Dune ». Ni de près, ni de loin. Je le signale, au cas où un quatrième de couverture ferait mention du livre de Frank Herbert. Idem pour le cycle « Honor Harrington » de David Weber. Il n’y a pas de lien, bien que… Le lecteur remarquera quelques clins d’œil au personnage principal de ce cycle. La seule chose qu’on peut constater, c’est que dans mon histoire, on tombera sur un amiral qui est une femme et curieusement a les initiales « H.H. ». Mais c’est tout. Si je dois définir « Sol » par rapport à d’autres livres de science-fiction, je mentionnerai évidemment « L’aube de la nuit » de Peter F. Hamilton et « Hypérion » de Dan Simmons. Mais dans sa construction, le roman utilise la même approche que Game of Thrones de George R.R. Martin, c’est-à-dire qu’on passe d’un personnage à un autre et qu’au fil du temps ils se croisent.
Le livre a été écrit en trois ans. En fait, cela fait six ans si je tiens compte que ces trois ans d’écriture ont été intercalés par trois ans de réflexion. Ce qui fait que j’ai eu un cycle réflexion/écriture à trois reprises. Les grandes lignes ont été définies dès le départ. Ce qui me faisait un synopsis de 80 chapitres sur 15 pages. C’était beaucoup pour un tel projet. Je me souviens que ces 15 pages du synopsis m’effrayaient un peu. L’idée de devoir écrire cette histoire pendant un temps beaucoup plus long que prévu ne m’encourageait pas vraiment. Où trouverais-je le temps d’écrire un tel pavé ? Et en plus, ma fonction d’informaticien me prenait une part importante de mon temps et m’empêchait de penser à mon histoire. J’ai commencé à écrire les premiers chapitres en 2005. Chapitres qui n’étaient pas nécessairement dans l’ordre actuel. Certains ont été déplacés, scindés, fusionnés. Les idées de départ ont parfois été remplacées, jetées, postposées ou modifiées. L’histoire allait beaucoup plus loin que là où elle s’arrête actuellement. Les dix derniers chapitres ont purement et simplement été oubliés parce qu’ils traitaient d’une suite. En les supprimant, je créais une fin ouverte, où le lecteur avait le choix. Soit il se contentait de cette fin, soit il voulait en savoir plus sur les questions restées en suspens. Finalement, c’est une bonne chose d’avoir raccourci le livre, car ces dix chapitres sont la base d’une cinquantaine d’autres qui représentent bel et bien une suite au livre. Plutôt que de me lancer de nouveau dans une écriture de longue haleine, j’ai préféré me garder celle-ci dans le cas où le livre serait publié par un éditeur, et qu’il rencontrerait un certain succès. Après la révision de « Sol », je suis passé à autre chose en science-fiction. Plusieurs nouvelles ont été écrites et sont en train d’être publiées dans des anthologies, dont une nouvelle qui se place après le livre. Pour l’instant, c’est un roman mêlant science-fiction et histoire qui occupe mes pensées. Une histoire de porte temporelle entre la France du XVIIème et Bruxelles à notre époque.
Pour revenir à « Sol », je dirai que je m’étais imposé d’avoir plusieurs histoires qui se recoupaient. L’invasion de la Fédération est la toile de fond de l’histoire. Dans cette fédération il y a cinq peuples qui ont tous un rôle à jouer à des degrés divers. Je ne voulais laisser personne sur le carreau.
Lieux
La totalité de l’histoire se passe dans un rayon de 20 années lumière autour de notre soleil. La Fédération des Systèmes Unis se situe dans une sphère plus petite qui n’excède pas 10 années lumière. J’ai pensé qu’il était inutile de raconter une histoire à l’autre bout de la galaxie, et qu’il était possible de la situé dans un espace plus restreint.
Pour l’occasion, j’ai dessiné à quoi ressemble les trois lieux principaux du space opera, c’est à dire la Fédération des Systèmes Unis, l’empire Denbarii et la Fédération Andenienne. Cette dernière est seulement citée dans le roman, mais aucun vaisseau ne s’y est rendu.
Personnages
En créant des personnages, on s’inspire inconsciemment de personnes ou personnages qu’on connait déjà ou qu’on voit à travers les médias. Je ne fais pas exception à la règle. Le premier personnage qui m’est venu à l’esprit est le capitaine du vaisseau hypercapable. Ma vision correspond à celle du capitaine Harmon Rabb dans la série JAG. Sauf qu’ici il a un uniforme de l’astronavale solarienne plutôt que celui de la Navy.
Il me fallait quelqu’un qui avait la tête sur les épaules, qui inspirait confiance et qui était capable de prendre des initiatives. Il correspond à ce personnage. Je l’ai mis aux commandes d’un tout nouveau vaisseau disposant de l’hyperpropulsion. Il s’agit d’un croiseur léger suffisamment rapide pour s’échapper de tous les pièges qui se présentent, mais pas suffisamment armé pour participer à une bataille de grande envergure. Le point fort de ce vaisseau, c’est sa furtivité, et surtout les compétences de son équipage.
Un autre personnage important a été l’homme qui a inventé du côté solarien les portes hyperspatiales. Déjà âgé, il n’a plus rien à prouver à l’humanité. Il reste la sommité la plus importante du système solaire et il est relativement libre de ses moyens. Il a formé une scientifique, une astrophysicienne qui le dépasse intellectuellement, et qu’il considère comme sa fille spirituelle. Il fait partie du troisième âge. Mais dans ce futur éloigné, il est encore au sommet de sa forme. C’est pourquoi on fait appel à lui et on l’écoute. J’ai eu difficile à le visualiser, à lui coller un visage. C’est un homme qui a des cheveux gris, qui est mal rasé, mais qui inspire confiance. Quelqu’un à qui on n’apprendra rien de neuf, car il se tient au fait de l’actualité. Quelqu’un de juste, d’honnête, de sympathique, qu’on a envie de suivre. Un vieux sage en quelques sortes, qui a un brin d’humour.
Je voulais que mon personnage féminin principal soit ma meilleure amie, mais il en a été tout autrement. J’avais besoin d’une femme commandant de vaisseau, qui avait quitté l’astronavale solarienne pour rejoindre une compagnie dans le civil. Une femme d’une quarantaine d’années, aux longs cheveux châtains, qui porte admirablement l’uniforme, et qui fait preuve d’une grande initiative. C’est par certains côtés, mon personnage préféré dans cette histoire. Dès le départ, j’ai pu la visualiser physiquement, car elle a l’aspect de Diane Lane (Nights in Rodanthe) ou de Bridget Moynahan (I, robot). Elle a la tête sur les épaules, a beaucoup de personnalité. Je voulais qu’elle soit une des premières à être confrontée à l’envahisseur et que ses actes ne soient pas interprétés de la même manière par tout le monde, en particulier par ses employeurs. C’est pourquoi elle retourner vers l’astronavale qui l’a formée et qui lui donne l’opportunité de remettre les compteurs à zéro dans sa propre vie. Si j’en ai la possibilité, je développerai la vie privée de ce personnage.
Ma scientifique mérite le prix Nobel. Elle est désintéressée financièrement, comme son mentor. Elle a soif d’aventure et refuse de se laisser cantonner derrière un bureau. C’est un personnage que j’ai utilisé avec parcimonie, car elle a encore un grand rôle à jouer, surtout si j’écris la suite. Elle se retrouve au cœur des événements parce qu’elle l’a en partie voulu. Avec mon scientifique, elle est une des personnes les plus importantes du système solaire. Mais comme c’est une femme sans chichi, elle fuit les mondanités et se concentre sur ce qu’elle connait de mieux : la science. C’est Blake Lively que j’imaginerais dans la peau de ce personnage. Sa personnalité, son charme collent assez bien avec le personnage.
Il y a tellement de personnages dans le livre, que je serais incapable de les citer tous. Je pourrais en dire autant sur les mauvais, mais je m’abstiendrai de le faire. Je dirai simplement qu’ils n’ont pas d’équivalents connus dans mon entourage. Par contre, l’intelligence artificielle a un nom qui est une contraction d’un autre. L’avantage cette entité, c’est de pouvoir prendre une apparence quelconque. Il me sera donc possible de lui inventer une apparence déjà connue, sage et bienveillante.
D’autres personnages sont directement issus de mon entourage. C’est par exemple le cas d’un ami de longue date qui a été libraire, de mon rédacteur en chef du magazine de SF, de mon amie d’enfance, d’une collègue, et d’une ou deux personnes que je n’apprécie pas du tout, que j’ai cantonné dans les rôles de mauvais.
Et puis, il y a les mauvais que j’aime bien. Je pense à l’officier denbarii qui apparait dans les 20 derniers chapitres, mais qui n’était pas programmé au départ. Il y a des personnages qui étaient censés mourir que j’ai gardés. Des personnages censés vivre qui sont passés de vie à trépas. Parfois, l’histoire a pris une tournure que je n’avais pas prévue.
Il faut savoir que l’histoire s’est faite en trois phases. Dans un premier temps, j’ai laissé libre cours à mon imagination. Ne cherchant pas à savoir où j’allais. Après une centaine de pages, j’ai seulement commencé à faire une ébauche de synopsis. Et une centaine de pages avant la fin, j’ai décidé de ne plus suivre le synopsis, mais de laisser vagabonder mon imagination. Je me suis surpris à changer l’existence de certains personnages importants.
Les cent dernières pages ont été écrites fébrilement. Mon père venait de décéder. Je pensais que le chagrin qui m’accablait m’empêcherait d’écrire. Il n’en a rien été. C’est même l’inverse qui s’est produit. Je me suis réfugié dans l’écriture, à tel point que j’écrivais deux fois plus vite que d’habitude. Je faisais abstraction de l’orthographe, de la grammaire ou de la conjugaison. Seule l’histoire comptait pour moi. Les derniers chapitres ont été bouclés un mois après le décès de mon père.
Après l’écriture de ce pavé et une première révision, j’ai enfin pu le donner à mes deux réviseurs. Je pensais que la révision se ferait plus rapidement. Un an et demi s’est écoulé pour réviser Sol. C’est normal, m’a-t-on dit, car ce que j’ai écrit est l’équivalent de trois livres. Finalement, par souci de simplification, j’ai scindé le livre en trois parties qui ne peuvent être lues séparément. Il n’y a qu’une seule fin, celle du tome trois. Les deux autres tomes s’arrêtant à la fin d’un chapitre, sans la moindre conclusion.
Je m’étais toujours dit que si un éditeur acceptait de publier le livre, il pourrait le scinder en deux ou trois tomes. C’est comme Hypérion, qui nécessite la chute d’Hypérion. Eh bien, Sol, c’est pareil !
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Je reviendrai plus tard sur cette révision finale. Avec comme idée cachée d’écrire la suite qui se focalisera sur la découverte de la seconde fédération et la recherche des créateurs de l’artéfact. Ce serait un roman de taille normale qui viendrait conclure ce qui ressemblerait alors à un cycle.
La question de savoir s’il sera un jour édité et sous quelle forme n’est pas à l’ordre du jour. Mais j’aimerais bien voir ce livre publié.
Voilà, les grandes lignes de « Sol ».
Marc Van Buggenhout
Je connais le problème 😉 j’ai mis 4 ans pour écrire le début de ma saga. J’ai enfin terminé les 4 premiers tomes 🙂
Ils sont disponibles au format Kindle sur Amazon et le premier déjà sous forma papier.
Le lien http://goo.gl/Iw1WfO
D’après vos goûts, cela devrait vraiment vous plaire et l’avis d’un spécialiste me serait bénéfique.
Bonjour,
Pas certain que je sois le candidat idéal pour lire ce cycle. D’abord parce que le numérique ne m’intéresse pas. Je n’ai pas de liseuse. Ensuite parce que les histoires qui m’intéressent se passent toujours dans un futur lointain (au moins quelques siècles). Ce qui fait que les histoires qui se passent aujourd’hui ou demain, ou sur une Terre à moitié détruite, je n’accroche pas.
Par contre, pour avoir un avis sur ce cycle, cela vaut la peine de le proposer au magasine Phénix pour lequel je suis chroniqueur. Marc Bailly notre rédacteur en chef est aussi directeur de collection pour plusieurs éditeurs qui font des versions numériques et papier pour tout ce qui touche l’imaginaire.
Bonjour
Les tomes sont disponibles au format papier sur Amazon depuis cette semaine. Le roman commence sur Terre, de nos jours, pour ancrer le lecteur dans la réalité mais l’intrigue se déroule dans l’espace dans un empire extra-terrestre situé de l’autre côté de la Voie Lactée.
Je vais regarder le magasine Phénix, merci de l’information
Cordialement
CJ
Bonsoir Marc,
Je suis moi-même auteur d’une oeuvre qui se situe entre la science-fiction et la fantasy, une histoire qui a muri en moi durant plus de 25 ans.
Auriez-vous la gentillesse de me dire comment est-ce que je pourrais contacter Marc Bailly et, si vous le voulez-bien, me donner les noms des éditeurs pour lesquels il est directeur de collection.
Bien à vous
Marc
Bonsoir Marc,
Le plus facile, c’est de contacter Marc Bailly à partir de la page Phenix Mag sur Facebook. Concernant les éditeurs, et bien ça varie. Le mois passé j’avais une de mes nouvelles dans l’anthologie que Marc Bailly avait fait pour Rivière Blanche. Ce mois-ci, j’ai une autre nouvelle dans l’anthologie toujours dirigée par Marc Bailly pour Evidence éditions. Ce qui fait que quand un texte est demandé, je ne cherche plus à savoir pour quel éditeur. Par contre, je chronique toujours pour Phenix Web.
Bien à vous.
Marc