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A la mort subite – Jerome Charyn et Michel Castermans

À la mort subite. Un titre qui évoque invariablement pour un Bruxellois un lieu dans lequel il peut boire une gueuze du même nom. Car la mort subite est d’abord une gueuze. La brasserie bruxelloise se trouve au croisement de la rue de la Montagne et de la rue d’Assaut, et a pris le nom de La mort subite vers 1910. Voilà pour la petite histoire.

C’est le premier livre que je lis de Jérôme Charyn. Je le découvre à travers ce roman. Et pourtant l’homme semble être une référence littéraire au Etats-Unis. On retrouve ses textes aux côtés de ceux de Francis Scott Fitzgerald ou Henry Miller. On lui doit aussi Marilyn la dernière déesse, livre dans lequel il retrace la carrière de Marilyn Monroe.

Le Castor Astral nous propose un roman à suspens (je n’ose pas dire policier) de cet auteur qui va justement utiliser comme décor cette brasserie bien connue des Bruxellois. À travers les yeux de Sidney Holden son personnage principal, on a droit à un tour de Bruxelles. Ici, point de guide touristique. On apprend qu’il y aurait un étage caché à l’hôtel Métropole, que les trams bruxellois sont des scarabées de cuivre, et qu’on peut trouver du waterzooi à la mort subite.

L’histoire est relativement simple. Sydney Holden qui vit à Paris est appelé par le vieux Raab à Bruxelles. Il est invité par celui-ci à l’hôtel Métropole. Holden occupe la même chambre que son défunt père. Il a toujours su que son père n’était pas qu’un ancien MP américain, mais qu’il était aussi un flingueur, un nettoyeur qui travaillait pour Raab. Sydney Holden est aussi un flingueur. Son arrivée à Bruxelles provoque certains remous dans le milieu de la pègre. À peine arrivé à l’hôtel Métropole, on tente déjà de l’éliminer. C’est Raab qui se débarrasse d’un de ses hommes de main en l’envoyant tuer Holden. Après cette péripétie mortelle pour l’homme de main, Raab propose à Holden de reprendre le boulot de son père, en commençant par se débarrasser d’une certaine Louiza Boogarden qui lui fait de l’ombre.

Alors qu’il cherche à rencontrer cette « môme », Holden découvre une photo d’une femme qui pourrait être sa mère et qu’il n’a jamais connue. La rencontre avec Louiza va lui faire comprendre que le pourri dans cette histoire, ce n’est pas elle, mais bien Raab qui ne supporte pas la concurrence. De plus, Raab détient la mère de Holden. Ce dernier va remettre les choses en place. Le flingueur qu’il est ne s’encombre pas de sentiments pour faire le vide autour de lui.

L’histoire est agrémentée par de nombreuses photos en noir et blanc prises par Michel Castermans. Avec celle-ci, le lecteur peut mieux visualiser les lieux dans lesquels l’histoire se passe. Car ces lieux existent vraiment.

Courts romans ou longues nouvelles, au choix. On ne s’ennuie jamais dans ce livre dont le rythme ne permet pas au lecteur de souffler. Tous les chapitres sont courts, et commencent par une photo en noir et blanc des lieux où se situe l’action. On aurait presque envie de demander à l’auteur de faire un autre roman, dans lequel Michel Castermans pourrait insérer d’autres photos de la capitale européenne.

 J’ai beau connaitre Bruxelles, la vision de Jérôme Charyn est plutôt sombre, mais pas glauque. Les photos de Michel Castermans ajoutent de la noirceur à cette histoire de truands. Le Bruxellois que je suis a aimé ce court roman. Plus pour l’histoire que pour les lieux où elle se situe. À peine commencé, ce livre a été lu entièrement. Et lorsque je l’ai refermé, j’avais le sentiment d’avoir passé un bon moment avec ce flingueur. Petit roman sympa qui se laisse lire.

À la mort subite, Jérome Charyn & Michel Castermans, Le Castor Astral, 2014, 110 pages, traduit par Marc Chénetier.

A la mort subite

La saga de madame Atomos 7 – Michel Stephan

Après avoir édité l’intégrale du cycle madame Atomos d’André Caroff, Rivière Blanche propose ici « Madame Atomos sème la tempête » écrit par Michel Stephan. On retrouve la Japonaise dans le désert du Nevada dans les sixties. À ses trousses, l’éternel Smith Beffort, agent du FBI qui n’a de cesse de mettre définitivement hors d’état de nuire la malfaisante Japonaise.

Le livre comprend le roman, trois nouvelles et une chronologie des aventures de madame Atomos. Si on retrouve effectivement l’ambiance qu’André Carroff avait imposée lors de la parution au Fleuve Noir, on doit lire ce livre avec le regard de l’époque.

Le roman est classique, et pourrait aussi bien correspondre à une aventure de Bob Morane ou d’Harry Dickson. L’ombre jaune, Miss Yalang-Ylang ou Georgette Cuvelier la fille de Flax, joueraient très bien le rôle de madame Atomos. Dans ce roman, le héros c’est évidemment Smith Beffort, qui court derrière Kanoto Yoshimuta (alias madame Atomos) qu’on aperçoit à de rares occasions dans cette histoire.

En fait, on suit d’abord Danny le neveu de Beffort, policier qui est parvenu à s’infiltrer dans une communauté qui vit en bordure du désert de Mojave. Un trafic d’armes de haute technologie est découvert, et un policier a été tué. Danny a été accepté par la communauté et découvre un étrange cimetière. Pendant ce temps, son oncle pense avoir rencontré madame Atomos en la personne de Loris Adams. Il ne lui révèle pas ses soupçons pour l’emmener dans le désert à la recherche de son neveu.

Étrange histoire qui montre que des activités illégales existent dans le désert, et que madame Atomos y a une base secrète enfuie sous le sol. Lorsque Smith Beffort et Lori Adams sont sauvés d’une mort certaine dans le désert, ils se retrouvent dans la base secrète de madame Atomos. Cette dernière qui voue une haine aux Américains a planifié la mort des enfants de Los Angeles. Beffort va découvrir que la base secrète est en fait un grand vaisseau spatial qui fait route vers la cité des anges. Comme à son habitude, les plans de madame Atomos sont perturbés et elle n’est pas capturée.

À ce stade-ci, il y a une petite erreur dans le livre à la page 163. On apprend qu’un énorme engin sphérique d’un diamètre d’un kilomètre était stationné au-dessus de la ville. Et puis plus loin, l’engin est une soucoupe volante qui se jettera dans la mer. Une petite relecture du texte aurait été la bienvenue.

Curieusement, c’est la nouvelle qui suit « Une écharpe de soie rouge » qui m’a le plus plu. Elle est racontée par Tom Wills, l’adjoint d’Harry Dickson. Dans les années 30, le plus grand des détectives a rencontré Kanoto Yoshimuta au Japon. Lors d’un moment de relaxation, elle lui a inoculé quelque chose dans l’organisme qui le paralysera un an plus tard s’il ne vient pas au rendez-vous qu’ils se sont fixé. Amusant comme nouvelle, où on voit Harry Dickson à la merci de la belle Japonaise.

La nouvelle suivante « Avec les compliments de Nestor ! » met en scène Nestor Burma qui accepte de remettre des documents à un homme pour le compte de Leni Riefenstahl. Nouvelle dans laquelle on retrouve Bob Morane, OSS 117 et Mister Bean qui combattent l’organisation de madame Atomos.

Avec « La maitresse du haut château », on retrouve madame Atomos à la tête d’un asile psychiatrique dans lequel elle a une conversation avec Hawthorn Abendsen l’écrivain créé par Philip K. Dick dans Le maître du Haut Château.

Ce tome 7  se termine par une chronologie des aventures de madame Atomos. Dans l’ensemble, un livre qui se lit sans nécessairement avoir lu les précédents. C’est un moment de lecture plutôt réservé aux fans de la Japonaise. Rivière Blanche continue la saga commencée par André Carroff. Aux commandes, Michel Stephan qui s’en tire pas si mal que ça. À lire.

La saga de madame Atomos T.7, Michel Stephan, 214 pages, Rivière Blanche, 2013, illustration de Jean-Michel Ponzio

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Noire jonction – Kate Milie

À travers un polar, Kate Milie nous propose de découvrir la jonction Nord-Midi à Bruxelles, un tronçon ferroviaire qui traverse la ville de part en part et l’a défiguré.

J’ai eu la chance de rencontrer Kate Milie lors de la pré-fête nationale organisée par la librairie Club de la place Flagey. C’était l’occasion de découvrir l’engouement, l’intérêt, la passion que l’auteure a pour la capitale de L’Europe.

D’abord intrigué par l’auteure, mais surtout par les lieux où se passe l’histoire de Noire Jonction, je me devais de lire ce livre. Étant bruxellois, et ayant passé les dix-huit premières années de mon existence devant une des cinq gares de cette jonction Nord-Midi (la Chapelle), je voulais en savoir davantage sur ces lieux que j’ai côtoyé pendant des années sans me poser de question sur leurs origines. Et Kate Milie y répond parfaitement, en décrivant minutieusement page après page une partie de l’histoire de Bruxelles du début du vingtième siècle jusqu’à nos jours.

Comme je n’ai pas lu le précédent livre de Kate Milie, L’assassin aime l’art déco, je n’ai pas fait le lien lorsque Marie le personnage principal apparait dans ce livre. En effet, on suit Marie, une guide, photographe à ces heures perdues, qui va faire découvrir la jonction Nord-Midi à un groupe de personnes très hétéroclite. Il y a un écrivain suédois qui veut situer son prochain polar à Bruxelles, deux jeunes artistes qui apportent la joie et la bonne humeur, une jeune slameuse, et une très vieille dame « Moeder Révolution ».

Derrière un projet de bar à textes, qui fait partie du programme Art/Jonction, les différents témoins, lecteurs, visiteurs sont invités à écrire quelques mots. L’événement culturel se répétera et lors d’un dernier bal populaire et feu d’artifice, les textes seront visibles à tous.

Mais voilà, des poupées gonflables sont retrouvées ensanglantées. Puis, une participante aux activités du collectif Art/Jonction est assassinée. Un point commun ? L’ange de la couverture !

À noter, le changement de style qu’impose Kate Milie lorsqu’elle nous révèle les pensées de Tony, que je laisserai découvrir par le lecteur. Cela fait froid dans le dos. C’est écrit dans un style vif, énergique et moderne. On y trouve aussi une correspondance électronique.

Bien que Noire jonction soit un polar, on pourrait presque en faire un guide touristique sur la partie ferroviaire de Bruxelles. Il y manque évidemment les photos qui en feraient un vrai guide. Mais on ne sait plus vraiment si on a affaire à un roman touristique ou un guide romancé. En tout cas, le but est atteint en présentant un aspect de la capitale qui est très mal connu par ses propres habitants. Je ne cache pas que j’y ai appris beaucoup, et qu’en lisant le polar, je jetais fréquemment un coup d’œil dans le dictionnaire historique des rues de Bruxelles de Jean d’Osta. Et dans le polar, j’ai découvert pas mal d’anecdotes historiques qui m’étaient totalement inconnues. Il y a un sérieux travail de recherche dans ce livre. Même s’il tient en deux cents pages, il faut remarquer qu’il s’est fait grâce à un long travail de recherche.

Si je peux faire une suggestion à l’éditeur, c’est de proposer Noire Jonction avec un marque-page représentant la jonction Nord-Midi. Ce sera plus facile pour le lecteur. Un petit détail qui m’a perturbé, c’est une réflexion faite par Tony à la page 13 : « C’est une fille comme moi, qui aime passer son temps dans les trains et les gares ». En tant que lecteur, on croit que cette personne est une femme, alors qu’on découvre plus tard qu’il s’agit d’un homme qui se nomme Tony.

En dehors de cela, j’ai passé un agréablement moment de lecture, trop vite passé, qui incite à lire d’autres livres de Kate Milie. Pour rester dans la veine, je conseille au lecteur qui ont aimé cette escapade bruxelloise et le style rythmé de Kate Milie, à enchainer avec L’assassin aime l’art déco.

Noire Jonction, Kate Milie, 180° éditions, 2013, 208 pages

Noire jonction

Le martyr de l’Etoile – Évelyne Guzy

Après avoir lu un premier livre dans la collection de romans de gare « Kiss and Read » des éditions Luc Pire (Les dessous de Villers, par Véronique Biefnot), j’avais envie d’essayer un livre de la collection jumelle « Kill and Read » toujours chez le même éditeur.

Comme j’avais rencontré Évelyne Guzy à deux reprises lors du salon du livre belge, et aussi chez Filigranes, c’était l’occasion pour moi de combler une lacune en lisant un de ses livres. C’est chose faite avec ce martyr de l’étoile, dont l’histoire se passe entièrement à Bruxelles. Il faut savoir que les livres de ces deux collections (Kill et Kiss) doivent respecter certains critères. L’histoire doit se situer en Belgique, et la taille du texte ne peut pas excéder 144.000 signes. Une taille qui convient justement à un roman de gare. Je me demande même s’il n’y avait pas aussi un critère lié à la proximité d’une gare. À confirmer…

Je ne vous cache pas qu’étant bruxellois, j’ai encore appris des détails historiques sur ma propre ville en lisant ce livre. Évelyne Guzy distille tout au long de son roman, un cours d’histoire sur Bruxelles, sur Éverard t’Serclaes en particulier ou sur la place des Martyrs. Je sais enfin pourquoi je touche le bras de t’Serclaes chaque fois que je vais à la Grand-Place ! Merci Évelyne !

Le livre raconte une enquête policière sur l’assassinat de Marie B., une jeune femme, retrouvée devant la maison de l’Étoile qui est située à la Grand-Place de Bruxelles. Une jeune femme dont on découvrira qu’elle menait une enquête journalistique dans les milieux islamistes radicaux et musulmans. Ce n’est pas à proprement parler ma tasse de thé, mais le style d’Évelyne Guzy a fait que j’ai lu ces 142 pages presque d’une traite. À travers le regard de Laureen G., qui va aider le commissaire Steurs à dénouer cette intrigue, on découvre une enquête qui trouve un lien indirect avec les événements du 11 septembre.

C’est expliqué minutieusement. Cela tient de l’enquête journalistique et de la visite guidée de la ville de Bruxelles. On comprend mieux le style quand on découvre qu’Évelyne Guzy a une licence en journalisme et communication, et une agrégation. Elle n’en est pas à son coup d’essai, et a déjà publié des livres pour la jeunesse, des livres de littérature, des textes journalistiques ou scientifiques. Son premier roman s’intitule : Dans le sang.

Personnellement, j’ai bien aimé ce court  polar, qui respecte la taille du roman de gare. Je voudrais faire une remarque pour Évelyne Guzy. J’aurais aimé avoir une traduction des phrases ou expressions arabes en bas de page. En dehors de cela, voilà un petit roman policier à un prix très démocratique.

Le Martyr de l’étoile, Évelyne Guzy, éditions Luc Pire, Collection Kill and Read, 2012, 144 pages

Le martyr de l'étoile

L’équerre et la croix – Christophe Collins

Le commissaire Sam Chappelle avec deux « p » est de retour. Cette fois-ci, il doit élucider le meurtre d’un prêtre, attaché nu à une table, avec une croix dans le postérieur (pour rester gentil) et ce qui ressemble à une morsure de vampire. On retrouve le personnage cynique et ironique créé par Christopher Collins dans « L’étoile de l’Est ». Chappelle a toujours une Lotus Esprit qui ne se transforme pas en sous-marin et il est toujours membre d’une loge maçonnique. L’histoire est racontée à la première personne et on suit facilement les pensées du personnage sympathique à l’humour corrosif. Pour une fois, il fait profil bas mais son entourage ne peut s’empêcher d’avoir des préjugés parce qu’il est franc-maçon. Ces préjugés assimilent les francs-maçons à des anticléricaux qui « cassent du curé » à longueur de temps.

Oui, bon ! Étant athée et pas franc-maçon, je n’ai pas d’avis sur la question. Par contre, je sais que la franc-maçonnerie, ce n’est pas Facebook avant la lettre !

Mais dans cette histoire, cela handicape fortement Sam Chappelle qu’on accuse à tort d’être à l’origine des problèmes qui se posent dans cette nouvelle enquête. Il attire les problèmes comme le fait un paratonnerre avec la foudre. Lorsqu’il veut interroger l’évêque de Liège, il est directement pris à partie à cause de ses convictions personnelles. Ce qui finalement ne l’aidera vraiment pas dans son enquête. On retrouve la ville de Liège qui était déjà le théâtre de la première histoire du commissaire Chappelle, ville où vit l’auteur du livre. Quand on connait un peu Christophe Collins, on constate que Sam Chappelle et lui ne font qu’un. Ce dernier est une transposition romanesque de l’auteur (qui curieusement appartient aussi à une loge maçonnique). Il a le même sens des réparties, la même façon de s’exprimer, le même humour décalé, la même personnalité. Sam Chappelle est un bon flic, qui fait honnêtement son boulot. Sur le plan professionnel, on ne peut rien lui reprocher. Son chef lui réclame sans cesse les rapports liés aux dernières affaires sur lesquelles il travaille. Ses collègues ne sont pas des plus sympas, surtout lorsqu’ils viennent d’autres services de police.

Le curé mort semble avoir une vie sexuelle très active et rapidement Chappelle découvre que celui-ci avait une maitresse. Un second curé est assassiné et l’enquête se dirige vers une bande de casseurs qui en veulent à l’Eglise. Alors qu’une jeune journaliste veut remettre à Chappelle le résultat de ses recherches, ils sont la cible de malfaiteurs qui n’ont pas réussi à les éliminer. S’en suit une poursuite à travers Liège où le commissaire au volant de sa Lotus Esprit qui ne se transforme pas en sous-marin (si, si !) va la transformer en tas de ferraille (si, si !). Chappelle a oublié qu’il n’était pas Ralf Schumacher. En contrepoint à cette histoire de meurtres, une seconde affaire occupe le commissaire. Un « frère » qu’il n’a jamais vu auparavant, appartenant à une autre loge maçonnique, l’informe que la jeune fille qu’il paye sur Internet pour des galipettes virtuelles est en fait la fille du maître de sa loge maçonnique et elle n’a que 15 ans. Celle-ci lui apprend qu’elle est contrainte et forcée de dévoiler ses charmes sur le Web. On est ici dans une fiction bien proche du réel, où on découvre une facette pas toujours glorieuse de notre société. Les « affaires » belges de ces dernières décennies ne sont pas étrangères au contenu du livre, même si il n’y est pas fait référence. Par le curieux des hasards, les deux affaires sont reliées entre elles.

Le livre se laisse lire très facilement. L’intrigue se dévoile petit à petit et l’enchainement des événements ne laisse pas de temps mort au lecteur. Quelques chapitres se terminent par des cliffangers, obligeant le lecteur à continuer la lecture. Merci Christophe Collins !

Reste que « L’équerre et la croix » est une bonne suite à « L’étoile de l’Est ». Encore une fois, c’est une histoire qui pourrait facilement être adaptée sur le petit ou le grand écran. Et j’espère pour Christophe Collins qu’un jour on le lui propose. L’auteur n’en est pas à son coup d’essai. Il avait précédemment écrit du fantastique sous son vrai nom (Christophe Courthouts) et on lui doit aussi l’écriture des 10 derniers Bob Morane ! Donc, c’est un écrivain qui connait bien la matière, qui est familier des intrigues policières. À travers « L’équerre et la croix », il nous propose un personnage qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau et qui plaira à bon nombre de lecteurs.

Y a-t-il des défauts à ce polar ? Non, pas vraiment. J’ai trouvé que Christophe Collins ne pouvait pas s’empêcher de faire référence dans chaque chapitre à des films, des livres, de la musique, etc. C’est une vraie encyclopédie vivante. Ce sont souvent des passages que j’ai lus rapidement pour rester focalisé sur l’intrigue. Ceci dit, on apprend pas mal de choses avec Chappelle. J’aurais aimé qu’un soupçon de fantastique plane sur ce roman. Les morsures de vampires découvertes dès les premières pages du livre auraient pu envoyer le lecteur sur une fausse piste. « L’équerre et la croix » est à conseiller pour les amateurs de polar ou à tous les lecteurs qui veulent découvrir une autre facette de Christophe Collins. Il y a aussi une certaine démystification de la franc-maçonnerie qui apparait dans le livre, comme c’était déjà le cas dans le livre précédent. Ceux qui ont aimé « L’étoile de l’Est » vont retrouver la même ambiance caractéristique, un héros plus vrai que nature et des lieux connus de Liège. Un polar sympa à lire.

Je ne voudrais pas oublier de signaler la postface de Christophe Courthouts. Une chose est certaine, Sam Chappelle reviendra !

J’ai lu une préversion électronique du livre. C’est la première fois que je lis un livre sous forme électronique. J’ai mis trois fois plus de temps que d’habitude et je précise que ce n’est pas dû à l’histoire qui est intéressante, mais au support utilisé qui ne me convenait pas du tout. En fait, j’aurais dû attendre la version papier pour le lire !

L’équerre et la Croix de Christophe Collins, éditions 3Cinq7, 2012, 348 pages

L'equerre et croix