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Universal War Two, tome 2 – Denis Bajram

Le tome 2 d’Universal War 2 sort en librairie. Ce second cycle est bien une suite de UW1, qui se passe dans le futur. Inutile de signaler que si vous n’avez pas lu le premier cycle, celui-ci vous paraitra par moment compliqué. Denis Bajram a mis plusieurs années avant de se décider à écrire et dessiner la suite de sa bande dessinée de science-fiction, mais cela valait la peine, car ce nouveau cycle est à la hauteur de nos espérances.

Il faut savoir que Universal War devrait comprendre trois cycles de six tomes, consacré à du pur space opera mâtiné de voyages dans le temps. Espérons que Bajram mènera à bien un projet d’une telle ampleur. Le premier cycle est déjà une BD culte, et ce deuxième cycle risque de le devenir également.

Je pensais chroniquer individuellement le tome 1 et le tome 2. Mais après réflexion, j’ai décidé de présenter mentionné le tome 1 dans cette chronique. Comme l’action est relativement lente et planifiée sur 6 tomes, il est difficile de parler d’un tome sana aborder le précédent.

Après la destruction de la Terre par les C.I.C dans le premier cycle, une nouvelle menace se présente dans le système solaire. Des triangles noirs font leur apparition et s’assemblent pour former une carapace autour d’un astre. C’est d’abord au tour du soleil de disparaitre définitivement. Son absence perturbe les planètes du système solaire, qui ne suivent plus une orbite stable. Elles deviennent des astres erratiques qui se dirigent vers l’extérieur du système. Les colonies humaines sont en danger, et espèrent trouver de l’aide chez les descendants de Kalish qui se trouvent dans le système de Canaan. Mais cette aide n’aura pas le temps d’arriver.

On suit l’histoire à travers une jeune héroïne, Théa, descendante de Kalish, un peu rebelle, qui a une vision différente de la situation. Elle veut aider les humains restés dans le système solaire, et pour y arriver elle tente de convaincre son oncle qui fait partie du conseil du Sanhédrin de Canaan. Malheureusement, elle n’y arrivera pas. La planète Mars va être détruite, ainsi que toute trace de civilisation dans le système.

De retour sur Canaan, elle va être obligée de faire une incursion dans le passé pour contacter Kalish et lui demander son aide. Lorsqu’elle revient à son époque avec lui, c’est pour constater que son propre monde est aussi attaqué par ce qui a détruit la Terre et le système solaire. Mais qui est derrière cette invasion ?

C’est du grand Bajram, en cinémascope et en technicolor. C’est une bande dessinée entièrement faite sur ordinateur, découpée comme un film de science-fiction, avec une mise en scène irréprochable. C’est grandiose.

Le seul reproche que je fais à cette bande dessinée, c’est qu’il faudra encore attendre quatre ans pour connaitre le dénouement de cette histoire, qui à mon avis est supérieure au premier cycle.

Universal War Two comprendra les six tomes suivants :

  • Le Temps du désert
  • La Terre promise
  • L’Exode
  • La Chute du temple
  • Les Prophètes
  • L’Inscription sur le mur

Une histoire excellente, avec des personnages bien campés, et un langage parfois châtié. Mais un drame humanitaire à l’échelle du cosmos. Reste plus qu’à savoir comment faire un bond dans le futur pour pouvoir acquérir les quatre volumes manquants de ce second cycle.

Vraiment une excellente bande dessinée de science-fiction.

Universal War Two, tome 2, Denis Bajram, 48 pages, Casterman, 2014

UW2-T2

L’ombre de la liberté – David Weber

Troisième tome du cycle Honor Harrington qui se passe dans l’amas de Talbot, L’ombre de la liberté fait suite à L’ombre de Saganami et L’ennemi dans l’ombre.

On est très loin de Manticore dans ce cycle, et pourtant ce qui s’y passe est directement lié aux événements tragiques qui ont lieu dans le système stellaire. C’est Michelle Henke, la meilleure amie d’Honor Harrington, cousine de la reine Elizabeth qui commande les forces manticoriennes dans cette partie de la galaxie.

On pourrait penser que ce troisième tome n’est qu’une suite de péripéties qui s’enchaine à celle des tomes précédents, et que la succession de confrontation qui se passe entre la Ligue Solarienne et l’empire stellaire de Manticore n’est qu’une répétition pour les lecteurs. Il n’en est rien !

On peut pratiquement dire que ce tome se découpe en trois actes différents. Le premier consiste à libérer des ressortissants manticoriens ainsi que leurs vaisseaux, retenus illégalement par des autorités un peu trop zélées qui veulent faire obstacle à la présence manticorienne dans l’amas de Talbot. Mais la technologie de l’empire stellaire est très supérieure à celle que la Sécurité des frontières et la Ligue Solarienne peuvent opposer. Rien ne résiste aux forces manticoriennes.

Le second acte montre qu’une résistance s’organise dans plusieurs systèmes de l’amas de Talbot et dans sa périphérie. Résistance qui serait secrètement soutenue par Manticore. En réalité, il n’en est rien. C’est l’alignement mesan qui fait croire que l’empire stellaire va aider les rebelles. Et lorsque Michelle Henke apprend la nouvelle, elle dépêche des forces pour aider les résistants. Situation qui risque de se reproduite dans d’autres systèmes stellaires de la région, et qui force les manticoriens à agir rapidement.

Le troisième acte consiste à passer à l’offensive, et de ne plus attendre que les Solariens montrent le bout du nez. Michelle Henke planifie la libération du système de Meyers, hors de l’amas de Talbot, dans lequel se trouvent des forces solariennes ainsi que des acteurs de hauts rangs qui ont donné des ordres pour envoyer les flottes de Byng et Crandhall contre celle de la comtesse du Pic d’or. Ici, on entre clairement dans une phase qui est plus proche de celle qu’on a rencontrée avec Honor Harrington, et qui consiste à prendre les devants avant que la ligue solarienne se mette en branle.

Dans un sens, un bon space opera, classique pour les habitués du cycle Honor Harrington. La bonne nouvelle dans ce roman, c’est qu’il tient en un livre, alors qu’on était habitué à en avoir deux pour chaque tome. David Weber aurait-il compris que simplifier ses histoires n’enlevaient rien à leur complexité. On dirait bien que oui, et c’est tant mieux pour le lecteur. Ceci dit, ce roman relate une succession d’événements bien distincts, qui amène à la conclusion que le face à face avec Mesa n’est pas très loin. Et que c’est Michelle Henke, seule, qui prendra cette décision. Mais ça, c’est pour le tome suivant de ce cycle tout aussi passionnant que celui d’Honor Harrington. Il a fallu un certain temps pour que le cycle des ombres/Talbot s’impose. Mais aujourd’hui, il ne fait plus aucun doute que les amateurs du cycle Honor Harrington sont obligés d’inclure dans leur lecture ce cycle qui est étroitement lié.

On a donc avec L’ombre de la liberté un livre uniquement réservé aux amateurs de l’univers d’Honor Harrington. Un livre qui n’apprend rien de neuf au lecteur, mais qui annonce une future confrontation entre Manticore et Mesa. À lire absolument, si comme moi vous êtes passionné par ce cycle.

L’ombre de la liberté, David Weber, L’Atalante, 2014, 542 pages, illustration de Genkis

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Le rêve de l’exilé – Alain le Bussy

Alain Le Bussy fait partie de ces auteurs belges qui m’ont échappés. Je l’ai rencontré une fois, lors d’un Trolls et Légendes à Mons. À l’époque, je me demandais ce qu’il pouvait bien écrire comme science-fiction. Puis, je me suis dit qu’il fallait absolument combler cette lacune. D’abord parce que c’est un compatriote, et que depuis un certain temps je fais découvrir des auteurs belges sur mon blog, tous domaines confondus. Ensuite parce que j’en ai tellement entendu parler autour de moi et surtout dans le fandom, qu’il m’était impossible de ne pas le lire.

J’ajouterai que ce premier tome de l’anthologie consacrée à Alain le Bussy est paru chez Rivière Blanche, et est dirigée par Marc Bailly. Donc, cette anthologie devenait incontournable pour moi, surtout si je ne voulais pas mourir idiot. C’est donc avec un regard neuf que j’ai abordé cet auteur très prolifique et très actif dans le domaine de l’imaginaire. Il a écrit une centaine de romans et deux fois plus de nouvelles.

En commençant la lecture de cette anthologie, je n’ai pas eu l’impression d’être confronté à des textes obsolètes. Les nouvelles qui la constituent sont toujours d’actualité, et le style de Le Bussy fait que ses textes restent intemporels.

La première de ces nouvelles donne le ton de l’anthologie. Dans Un don inné paru en 1966, qui est le premier texte d’Alain le Bussy, on aborde le space opera, et de manière plus classique, le planet opera. Ce qu’on découvre, c’est un extraterrestre naufragé sur Terre, qui doit attendre que le niveau technologique de la civilisation lui permette de réparer son vaisseau ou d’en reconstruire un , capable de le ramener chez lui. Mais après les siècles passés, l’extraterrestre doit bien s’intégrer au reste de l’humanité, et l’identité qu’il prend est révélée dans les dernières lignes de la nouvelle, et est assez amusante.

La cité des tours mélancoliques reprend le thème du voyageur solitaire qui explore d’autres mondes. Thème qu’on retrouve souvent dans les nouvelles d’Alain le Bussy. L’auteur est à l’aise avec les histoires de planet et space opera.

Le rêve de l’exilé, nouvelle qui donne son titre à cette anthologie, fait référence au dieu endormi, à l’extraterrestre qui un jour a atterri sur Terre pour ne plus repartir. On peut considérer que cette nouvelle est une variante de « Un don inné ».

Les autres nouvelles sont du même niveau, et se passent parfois à notre époque. Alain le Bussy, passant facilement de la science-fiction au fantastique.

On retrouve dans l’écriture d’Alain le Bussy, une forme toujours très épurée, très facile de ses histoires. L’auteur a le mérite d’avoir de très bonnes histoires, bien pensées, mais racontées simplement, avec l’envie pour le lecteur d’aller jusqu’au bout de celles-ci. Dans certaines des nouvelles, on dénote même une forme de poésie chez l’auteur.

Marc Bailly préface cette anthologie dont il a choisi les textes. Il précise que ce premier tome correspond à une période spécifique de l’écrivain qui va de 1966 à 1991. Deux autres anthologies devraient suivre. Dominique Warfa préface la première nouvelle de Alain le Bussy, tandis que George Bormand, Serena Gentihomme, Christian Martin et Jeremy Sauvage ajoutent un hommage en guise de postface. On le voit, l’auteur ne laisse pas indifférent. Au cours de ses cinquante années d’activités dans l’imaginaire, il a tissé un réseau impressionnant d’amis et de lecteurs.

Sur 350 pages, le lecteur trouvera déjà un excellent panel de la productivité en imaginaire d’Alain le Bussy. Ce premier tome devrait être suivi par deux autres, et réjouira les lecteurs qui ont aimé celui-ci, mais aussi ceux qui veulent découvrir en détail l’auteur. Une anthologie qui rend hommage à un excellent auteur de science-fiction d’origine belge.

Le rêve de l’exilé, Alain le Bussy, Anthologie dirigée par Marc Bailly, Rivière Blanche, 350 pages, illustration de Grillon

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100.000 visites

Je viens seulement de me rendre compte que le cap des 100.000 visites à été dépassé pendant le mois de février 2014. C’est sympa de l’apprendre, surtout que j’avais créé ce blog pour m’amuser et qu’au fil du temps il a trouvé ses lecteurs (qui sont aussi ceux de Phénix Mag ou de Véronique Biefnot).

Avec la foire du livre de Bruxelles qui vient de s’achever, j’ai un peu oublié d’écrire des chroniques. Par contre, j’ai fait le plein de livres ! Donc, il y aura dans les prochaines semaines des chroniques !

Et puis il y a l’écriture qui est dévoreur de temps. Un roman qui n’avance pas vite car il faut perpétuellement chercher de la documentation. Un space opera toujours chez un grand éditeur (qui n’a pas encore donné sa réponse), et de temps à autre une nouvelle écrite pour m’amuser. Une anthologie dans laquelle je devrais me trouver qui n’est toujours pas sortie, pour des raisons qui m’échappent. Et un essai sur un livre très connu, que je dois encore écrire. Tout ça donne un retard de lecture assez conséquent.

J’ai de temps en temps besoin qu’on me botte le postérieur (psychologiquement s’entend) pour faire avancer les choses. Et le blog, à sa manière est une forme de satisfaction qui me motive à l’étoffer au fil du temps. Mais n’hésitez pas à me le rappeler !

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Galactica (1978)

Battlestar Galactica, c’est dans une salle de cinéma que j’ai découvert ce film en 1978. Il utilisait un système Sensurround qui devait faire trembler les sièges des spectateurs. Je ne me souviens pas avoir ressenti de tremblement, mais seulement un effet sonore. Par contre, sur l’écran j’ai vu un film avec de bonnes idées à exploiter. L’histoire se défendait et les effets spéciaux étaient à la hauteur des moyens investis. Enfin presque… car les trajectoires des chasseurs étaient toujours les mêmes (merci John Dykstra), et les explosions se répétaient. Ce film qui était en fait le pilote d’une série, il annonçait le retour de la science-fiction sur le petit écran. Depuis Star Trek, il n’y avait plus grand-chose qui montrait des vaisseaux spatiaux. L’âge de cristal ou la planète des singes restaient sur Terre, Cosmos 1999 et UFO étaient les seules séries qui prenaient l’espace comme décor. Il faudra attendre le milieu des années 80 pour que Star Trek redémarre, et que V les visiteurs marquent leurs empreintes sur le petit écran, et on en était encore loin.

Glen A. Larson, le producteur de Galactica, avait mis les moyens pour cette série. Chaque épisode dépassait le million de dollars. C’était la première série de science-fiction à couter aussi cher. Les trois premiers épisodes correspondaient au film pilote sorti en salle sous le titre « Galactica, la bataille de l’espace ». En réalité, Galactica n’était rien d’autre qu’un téléfilm de science-fiction que les producteurs essayaient de faire passer pour un grand film. Malheureusement, la différence de qualité s’est rapidement remarquée, et ce film n’eut pas l’impact de Star Wars ni les recettes qui l’accompagnaient. Un deuxième téléfilm vit le jour : Les Cylons attaquent, qui lui aussi était la concaténation de plusieurs épisodes. Bonne ou mauvaise idée pour l’époque ? En tout cas, une tentative de faire passer des épisodes mis bout à bout pour des films. Les spectateurs ne furent pas dupes, et Galactica dût se contenter d’une série télé de deux saisons (1978-1979), qui comprend un total de 24 épisodes de 45 minutes. Après ces deux saisons, Glen A. Larson n’en resta pas là, il produisit la série Buck Rogers au 25ème siècle, série qui s’étala également sur deux saisons, et dont les deux premiers épisodes furent présentés comme un seul film dans nos salles obscures. Là aussi, les mêmes déboires furent au rendez-vous. Mais que raconte Galactica exactement ?

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C’est bel et bien du space opera. Dans un secteur galactique très éloigné de la galaxie, douze colonies ont été fondées par la race humaine. Un jour, ces douze colonies sont attaquées par les Cylons, robots créés par une race de reptiles qui ont disparu. La totalité des colonies est détruite et une partie des survivants s’est réfugiée à bord de vaisseaux qui fuient les Cylons. Ces vaisseaux forment une flotte autour du Galactica, seul vaisseau de guerre qui a survécu à l’attaque des Cylons. La sécurité du convoi de fortune est donc assurée par ce seul Galactica commandé par l’amiral Adama, un homme prudent et intelligent. Il faut assurer le ravitaillement d’une flotte hétéroclite de 400 vaisseaux, il faut soigner et nourrir tous les réfugiés embarqués, et il faut surtout trouver du combustible pour le long voyage qui attend cette flotte hétéroclite. Avec l’aide des membres d’équipage du Galactica, Adama doit déjouer les plans des Cylons et éviter de les rencontrer sur le chemin qu’il fait prendre à la flotte. Une fois le traitre découvert (le comte Baltar), les fugitifs doivent se donner un objectif, une destination qui les mettrait à l’abri des Cylons. Adama propose de partir à la recherche de la treizième colonie qui serait sur une planète qui s’appelle la Terre.

En dehors de cette course poursuite entre humains et Cylons, on suit plusieurs personnages différents dont les vies se croisent. Cela va de fugitifs en passant par les enfants de l’amiral Adama, qui sont également militaires à bord du Galactica. On découvre ainsi le capitaine Apollo, fils ainé d’Adama qui est aussi le chef d’escadrille des chasseurs du Galactica. Il est secondé par Starbuck, un pilote très doué, qui a une propension au jeu et aux femmes. C’est le séducteur de service. Boomer, un troisième larron, les accompagnes. Athena, la fille de l’amiral, assure la surveillance et les communications à bord du vaisseau de guerre, et le colonel Tigh est le second de l’amiral qui veille au bon fonctionnement du Galactica. Une belle brochette de personnalités entourée par celle d’un enfant et d’une ancienne prostituée, un chien qui tient plus du jouet technologique, et quelques personnages qui passent comme des guest stars.

On retrouve un vieux Briscard comme Lorne Greene dans le rôle de l’amiral Adama. On l’avait précédemment vu dans la série Bonanza. Richard Hatch et Dirk Benedict jouent Apollo et Starbuck, les deux pilotes principaux de la série. On reverra Richard Hatch en 2004 dans la nouvelle série Battlestar Galactica, mais il n’aura pas le même rôle. Quant à Dirk Benedict, il enchainera avec L’agence tous risques dans laquelle il sera Futé. À noter que Jane Seymour (Serina) apparait dans le pilote et les premiers épisodes de la série, mais comme elle n’avait pas envie de continuer l’aventure son personnage a disparu. On retrouvera aussi Patrick McNee (Chapeau melon et bottes de cuir) dans la seconde saison. John Colicos a le rôle ingrat d’entrer dans la peau du comte Baltar, le traitre de service qui a permis aux Cylons de détruire les colonies et une partie de leur flotte. On avait précédemment vu l’acteur dans Le facteur sonne toujours deux fois.

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Chaque épisode de cette série de science-fiction sera l’occasion de découvrir de Nouveaux Mondes, de nouveaux espoirs, de nouveaux pièges à déjouer. Les Cylons continuant d’étendre leur toile pour capturer les fugitifs. Si on oublie le côté clinquant des années 70, cette série mérite mieux que ce qu’elle a eu. Avec le recul du temps, elle a très mal vieilli et seuls les deux téléfilms valent encore la peine d’être vus. Les amateurs se dirigeront vers la série de 2004 qui est beaucoup plus intelligente et qui fait appel à des effets spéciaux du meilleur tonneau.

Dans la deuxième saison, le Galactica découvre enfin la 13ème colonie. Il s’agit de la Terre de la fin du 20ème siècle, une Terre dépassée technologiquement par la flotte de fugitifs qui arrive. Surprise pour les héros de cette série autant que pour les spectateurs qui s’attendaient davantage à voir une Terre du futur. Les producteurs ont sans doute trouvé moins onéreux de situer la série à l’époque où elle a été tournée. Bon, c’est un choix qui ne changeait rien au déclin de la série.

En dehors des costumes dignes d’un cirque, et des décors qui donnent l’impression d’être à Las Vegas, cette série avait des effets sonores qui tapent sur le système des spectateurs. Effets repris dans la série Buck Rogers. Le synthétiseur des lasers ou le “By your command” des Cylons est lourd. Il ne manquait plus que les drôles de dames pour faire un concours de brushing avec les actrices de la série. Ceci dit, il y avait beaucoup d’idée dans cette série. À voir, mais pas nécessairement à revoir.

Battlestar Galactica, créé par Glen A. Larson, 1978-1979, 24 épisodes et 2 téléfilms.

Casting : Richard Hatch (Captaine Apollo), Dirk Benedict (Lieutenant Starbuck), Lorne Greene (Amiral Adama), Herb Jefferson Jr. (Lieutenant Boomer), Laurette Spang (Cassiopeia), Terry Carter (Colonel Tigh), John Colicos (comte Baltar), Tony Swartz (Flight Sergent Jolly), Maren Jensen (Athena), Noah Hathaway (Boxey), David Greenan (Omega)

Galactica la bataille de l'espace  1978

Quantex T.1 Le songe des immortels – Ludovic Albar

Avec Le songe des immortels, Ludovic Albar nous propose le premier tome d’un space opera se passant au 30ème siècle, space opera qui se nomme Quantex. Le livre est précédemment sorti en grand format chez Mnémos, la trilogie ressort en format de poche chez le même éditeur.

Quantex, c’est un réseau de communication quantique instantané qui a été déployé à travers tout le système solaire. C’est en quelque sorte l’internet du futur. Ce premier tome nous présente une intrigue politique et stellaire, qu’un espion martien, Lewis Khandra, va devoir démêler. Au départ, son rôle est d’infiltrer un mouvement révolutionnaire et religieux (tiens, tiens, ça fait penser au 11 septembre 2001 tout ça). Mouvement qui s’oppose à des dirigeants terriens qui sont qualifiés d’immortels, car ils possèdent la technologie nécessaire pour cloner leurs corps, mais aussi leurs consciences. Mais notre espion va se rendre compte que l’ennemi n’est peut-être pas celui qui a été désigné au départ.

Dans ce livre, on sent l’intérêt que l’auteur porte à Dune. Cela ne ressemble pas de près ou de loin à l’œuvre de Frank Herbert, mais il y a des idées qui font penser à ce dernier. Par exemple la similitude entre l’épice et le marsenium, le premier est une drogue indispensable aux navigateurs de la guilde, et le second permet de voyager sans se déplacer. Tiens, tiens !

En voulant se projeter neuf siècles dans l’avenir, l’auteur nous décrit un monde qui est proche de celui que nous connaissons aujourd’hui. Les dictatures, royaumes, républiques existent toujours, et l’appât du gain est toujours omniprésent. Le capitalisme vit ses heures de gloire. Des personnes sont asservies pour le bien d’autres. L’esclavage n’a pas disparu. C’est simplement transposé à une échelle plus grande que celle que nous connaissons actuellement.

Ce qui est bien dans ce premier tome, c’est que Ludovic Albar alterne les intrigues et permet ainsi aux lecteurs de ne pas s’ennuyer dans cette histoire complexe. Les personnages sont parfois trop caricaturaux et manquent de charisme, mais comme il s’agit d’une trilogie, on peut espérer que ce défaut soit gommé dans les tomes suivants.

Le jargon de Ludovic Albar peut parfois déranger le lecteur tout comme cette pseudoscience dont les théories sont inexplicables (voir la tête de chapitre de la page 30 dans la version de poche). C’est plutôt les trop nombreuses similitudes avec les événements mondiaux de ce début de 21ème siècle qui sont le point faible de ce livre.

Plutôt que de considérer ce livre comme un space opera, je préfèrerais plutôt dire un thriller futuriste à l’échelle du système solaire. Ceci reste néanmoins un bon livre. Il ne faut pas bouder un nouvel auteur qui propose un univers cohérent qui vaut la peine d’être développé. À lire, et à surveiller de près évidemment. La suite arrive !

Quantex T.1 Le songe des immortels, Ludovic Albar, Mnémos, 2013, 444 pages, illustration de David Lecossu.

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Les enfers virtuels – Iain M. Banks

Précédemment sorti en deux tomes chez Laffont Ailleurs & Demains, ce livre appartenant au cycle Culture de Iain M. Banks est enfin disponible en poche. Et quel livre de poche ! Plus de 850 pages pour une histoire qui nous plonge dans un univers bien familier pour les amateurs du cycle. On a droit ici à une excellente traduction de Patrick Dusoulier et à une couverture de Lauren Panepinto.

Je n’ai eu aucun problème à rentrer dans cette histoire. Une fois découverts les quelques personnages principaux, l’univers de la Culture est tout à fait familier. Les mentaux y jouent une place importante, comme d’habitude. La seule vraie nouveauté, c’est l’apparition des enfers virtuels, qui sont finalement des réalités virtuelles dans lesquelles les morts ont encore une existence. Mais quelle existence ? Un enfer, un vrai enfer, qu’ils revivent souvent. En matière de torture intellectuelle, on atteint un sommet dans les civilisations proches de la Culture.

Le personnage principal de cette histoire est Lededje, qui est une intaillée (tatouée dehors et dedans), qui est devenue esclave sexuelle de l’homme le plus riche de Sichulte. Sa mort dès le début de l’histoire devrait nous plonger dans l’embarras. Eh bien non ! Banks nous montre ce que la Culture est capable de faire, et Lededje sera reventée à bord d’un vaisseau. Pour l’amateur de la Culture que je suis, je ne pouvais pas mieux demander.

Tous les personnages de l’histoire ne sont pas indispensables. Par exemple Prin et Chay. Cette dernière en particulier. Ils vont vivre l’enfer dans toute sa splendeur. Ils souffriront, en quête d’une porte de sortie dans chaque enfer, mais ils tomberont sur un autre enfer. Ils seront la proie des démons. À travers Chay, on va vivre cet enfer perpétuel de manière plus explicite. Au-delà de la souffrance, c’est aussi l’espoir de mettre un terme à celle-ci qui prédomine chez elle. Et Chay va passer de proie à prédateur. Elle libérera les âmes à travers sa propre faim et sa propre souffrance. C’est beau et c’est horrible. Les chapitres qui sont consacrés à Chay n’apportent rien à l’histoire principale, et n’ont pour but que de nous faire vivre les enfers à travers les yeux de deux personnages. J’aurais envie de dire que Banks aurait pu garder ces chapitres pour nous faire un vrai livre d’horreur. Mais bon, ne gâchons pas notre plaisir, cela reste excellent.

En parallèle à Lededje, on suit aussi Yime, agent de la Culture, qui ne sait pas qu’elle fait partie de Contact Spécial. Elle est chargée d’empêcher Lededje de se venger en assassinant Veppers, et d’arrêter ce dernier pour meurtre. Personnage en demi-teinte, qui manque un peu de charisme et qui est tributaire du mental qui dirige le vaisseau dans lequel elle se trouve.

Et puis il y a la confliction. La guerre larvée qui règne dans les enfers, et que le camp anti-enfers veut transposer dans la réalité. Et pour ce faire, ils mettent en production des millions de vaisseaux sur le disque Tsungariel, composé de frabricats. C’est démesuré, comme seul sait le faire Banks. Mais les plans du camp anti-enfers vont être perturbés par le vaisseau de la Culture qui amène Lededje à proximité de son tortionnaire.

Ce livre est davantage un space opera que ne l’était Trames. Les vaisseaux de la Culture y ont un plus grand rôle, soit sous leur forme primitive de vaisseaux, soit sous la forme d’avatar. Dans la deuxième partie du livre, ils prennent même le dessus sur les personnages humains. Ce n’est pas foncièrement dérangeant, mais on a l’impression que Banks a changé la logique de son histoire en cours de route.

Malgré le fait que j’adore toujours autant ce cycle, j’ai quelques remarques à faire. Oh, rien de grave pour un auteur comme Banks. Le livre contient quelques longueurs. Curieusement, les batailles spatiales sont racontées de manière sommaire, à travers l’avatar d’un vaisseau. Cela fait un peu « Bing, bang, j’ai refilé une raclée à l’ennemi ! ». On aurait bien voulu avoir une longue description de l’événement, comme sait le faire David Weber par exemple. Et puis, il y a le caractère de Veppers, homme le plus riche de sa planète, qui a hérité comme dette de famille de Lededje, une intaillée. L’homme en fait une esclave sexuelle et la tue dès le début de l’histoire. C’est très original puisqu’elle est le personnage principal. Mais grâce au lacet neural, la mémoire et la personnalité peuvent être sauvegardées et réimplantées dans un corps au sein même de la Culture. C’est ce qui s’appelle être reventée. Mais c’est très étrange de voir un monstre comme Veppers, prendre le parti des anti-enfers alors qu’il en détient 70 pour cent dans la galaxie. Cet étrange retournement ne colle pas vraiment avec la personnalité de l’homme qui n’a aucune considération pour la vie d’autrui.

Un dernier point concerne Vateuil, militaire qui va combattre dans des enfers virtuels et acquérir une longue expérience de la guerre. On a l’impression que ce personnage n’a pas vraiment sa place dans cette histoire. Mais la dernière ligne du livre (j’ai bien dit la dernière ligne) fait le lien avec L’usage des armes, un autre livre du cycle.

Les enfers virtuels restent un très bon livre de la Culture. Banks continue à développer son univers et à nous étonner. L’habituer du cycle se retrouvera comme un poisson dans l’eau. Le nouveau lecteur qui veut aborder ce cycle ferait mieux de commencer par L’homme des jeux ou L’usage des armes.

Voici donc encore un très bon Banks, toujours aussi original. L’auteur ne déçoit pas, et encore une fois arrive à nous captiver.

Les enfers virtuels, Iain M. Banks, Poche, 2013, 861 pages, traduction de Patrick Dusoulier, Illustration de Lauren Panepinto.

les enfers virtuels

Heris Serrano – Elizabeth Moon

Voici la réédition chez Bragelonne des trois premiers tomes du cycle Heris Serrano de Elizabeth Moon. Le cycle contient en fait sept tomes. Trois consacrés à Heris Serrano, trois consacrés à Esmay Suiza, et un dernier qui vient conclure le cycle. Bragelonne n’a pas continué le cycle des familles régnantes (titre qui colle mieux). Les trois premiers tomes forment donc « The Serrano legacy », une trilogie axée sur Heris Serrano.

Pour comparer Heris Serrano, on fait souvent référence à Honor Harrington écrit par David Weber ou Miles Vorkosigan écrit par Lois McMaster Bujold. En fait, ce n’est pas tout à fait la même chose, même si Elizabeth Moon a décidé de présenter une femme de tête, capitaine d’un vaisseau spatial, ancienne militaire qui se met au service de noble. La seule certitude, c’est que c’est bien du space opera. À l’époque où est sorti le premier tome du cycle (Partie de chasse) en 1993, les lecteurs découvraient aussi le premier tome d’Honor Harrington (Mission Basilic). David Weber a préféré laisser son héroïne dans la flotte royale manticorienne, tandis qu’Elizabeth Moon fait quitter l’armée à Héris Serrano. Les deux approches sont totalement différentes. De plus, Elizabeth Moon sortait d’un autre cycle écrit en collaboration avec Anne McCaffrey (Sassinak, Generation warriors) qui était déjà une tentative de créer une héroïne au passé militaire, dans un space opera.

Heris Serrano 1-3 (Elizabeth Moon)

Heris Serrano quitte l’armée suite à un différend avec un supérieur hiérarchique. Elle est issue d’une famille d’illustres officiers. Mettre fin à sa carrière militaire revient à stopper complètement sa carrière. Et pourtant, ce ne sera pas le cas, car elle retrouve le commandement d’un yacht appartenant à lady Cecelia. Après avoir fait connaissance de la propriétaire du vaisseau, de ses proches et de l’équipage, Heris Serrano va rapidement se retrouver face à des ennemis qui n’ont rien à envier à ceux qu’elle a rencontrés lorsqu’elle commandait un vaisseau de guerre. La différence principale, c’est que cette fois-ci, elle ne dispose pas de l’arsenal qu’elle avait l’habitude d’utiliser. Ce premier tome pose le décor et les personnages principaux.

Dans Partie de chasse ce sont des hommes qui sont les proies. Parmi les chasseurs il y a un prince qui pense que les proies sont des criminels qui sont volontaires. Double jeu est la suite logique du premier tome. La patronne de Serrano, lady Cecelia a été empoisonnée et est dans le coma. Au cœur de plusieurs complots, Heris Serrano doit tout faire pour sauver sa patronne, mais aussi le prince qui est le neveu de celle-ci. Le livre est plus axé sur les complots proches du pouvoir. Le commanditaire de ces complots est d’ailleurs dans l’entourage direct du prince. Couleurs gagnantes, troisième tome de la trilogie semble être le meilleur. Heris Serrano va se retrouver aux commandes d’un croiseur et aussi du yacht de lady Cecelia pour combattre la mafia. Un space opera avec une vraie bataille. Ce ne ressemble pas à de l’Honor Harrington, car c’est un peu trop fleur bleue, mais cela conclut bien cette trilogie.

Dans l’ensemble, cette trilogie est un space opera très peu militaire, qui devrait parfaitement trouver son public. Une héroïne comme on les aime dans ce genre très précis. C’est-à-dire, capable de prendre des décisions importantes et de peser sur les événements en agissant rapidement et efficacement.

Personnellement, j’ai bien aimé lire cette trilogie, sans avoir de préjugés. L’omnibus proposé par Bragelonne ne laisse plané aucun doute. À ce prix, il existe peu de space opera en trilogie. Donc, à conseiller.

Heris Serrano, Elizabeth Moon, Bragelonne, 2013, 587 pages

Heris Serrano 1-3

Prélude à Fondation – Isaac Asimov

Fondation d’Isaac Asimov est un classique de la science-fiction. Écrit entre 1951 et 1953, il s’est d’abord décliné sous la forme d’un cycle composé de Fondation, Fondation et empire, Seconde fondation. Il s’agit d’une suite de nouvelles qui retrace la chute d’un empire galactique, et sa lente reconstruction au fil des siècles. On peut comparer cette chute à celle de l’empire romain.

Tout démarre sur Trantor lorsque Hari Seldon un mathématicien de génie propose la psychohistoire, une science capable de prédire les évènements futurs. L’effondrement de l’empire ne fait plus aucun doute, et des millénaires de barbarie vont accompagner cet effondrement. Pour raccourcir cette période d’obscurantisme, Seldon met au point un plan qui devrait permettre à l’humanité entière de retrouver le même niveau de civilisation que celui de l’empire en un millénaire. Pour cela, il crée une fondation sur Terminus, qui au fil du temps va aider les différents peuples à retrouver un niveau de civilisation comparable. En parallèle à cette fondation, Seldon en a créé une seconde restée secrète, qui a pour rôle de veiller à ce que le plan qu’il a établi se réalise bien.

Il a fallu 30 ans à Isaac Asimov pour ajouter deux tomes qui font le lien entre le cycle des robots et Fondation (Fondation foudroyée, Terre et Fondation). Et encore une dizaine d’années supplémentaires pour ajouter deux tomes qui précèdent Fondation et qui sont axés sur Hari Seldon (Prélude à Fondation, L’aube de Fondation) et sur le développement de la psychohistoire.

Sur Trantor, Hari Seldon invente la psychohistoire, une science qui tient des statistiques et de l’histoire, science qui n’avait pas encore fait ses preuves. Mais lorsque celle-ci fut dévoilée au public lors d’un colloque, certaines personnes comprirent qu’elle permettrait d’accroitre son pouvoir sur la population. Un des premiers intéressés n’est autre que l’empereur Cléon, qui espère connaitre les évènements futurs grâce à cette science. Mais pour Seldon, appliquer cette science à la totalité de l’empire est impossible et trop complexe. L’empereur qui n’apprécie pas cette réponse négative veut faire tuer Seldon par l’intermédiaire de son premier ministre Demerzel.

Seldon s’enfuit, accompagné par l’historienne Dora Venabili. Ils traversent les différents secteurs de Trantor et découvrent que l’empire est en pleine décadence. Seldon n’a pas besoin d’étudier d’autre monde pour finaliser son invention. Trantor lui fournit les éléments nécessaires pour mettre au point la psychohistoire. On apprend que Demerzel est en fait R. Daneel Olivaw, un robot qui ressemble à un humain.

Ce livre fait le lien avec le cycle des robots d’Asimov. Cycle qui n’est pas indispensable à lire, mais qui peut être intéressant pour le lecteur. Je ne conseillerai pas de commencer par les robots.

Prélude à Fondation est un vrai roman, contrairement aux tomes précédents qui sont constitués de nouvelles. Les chapitres sont courts et commencent par un extrait de l’encyclopédie galactique. Si ce livre est le premier chronologiquement et montre la genèse de la psychohistoire, il ne peut se lire qu’après avoir lu la trilogie de base. Il faut d’abord avoir vécu la chute de l’empire galactique, et comprendre le rôle de la Fondation (ainsi que la deuxième) pour s’attaquer ensuite à ce prélude à Fondation qui trouve sa suite dans l’Aube de Fondation.

Il ne s’agit pas d’un livre de plus dans un cycle important. Même s’il y a été écrit plusieurs décennies après la première trilogie, il trouve parfaitement sa place dans le cycle. Hari Seldon n’est plus un hologramme qui se manifeste à des périodes précises de l’histoire galactique. C’est un brillant mathématicien qui a inventé une science qui prédit l’avenir. Écrit il y a 25 ans, ce livre est toujours d’actualité.

Prélude à Fondation, Isaac Asimov, 447 pages, Pocket

Prélude à Fondation

Iain M. Banks (décès)

Décidément, 2013 est une mauvaise année pour la science-fiction. Après le décès de Jack Vance, voici celui de Iain M. Banks. Deux de mes auteurs préférés viennent de s’en aller pour un monde, on l’espère, meilleur.

Iain Banks

Au mois d’avril dernier, Iain Banks avait annoncé son cancer et ajouté qu’il ne survivrait peut-être pas jusqu’à la fin de l’année. Il avait un cancer avancé de la vésicule biliaire, qui s’était propagé au foie et au pancréas. Iain Banks est décédé le 9 juin 2013 à l’âge de 59 ans. D’origine écossaise, Iain Menzies Banks était né à Dunfermline dans le File (une région située dans l’est de l’Écosse) le 16 février 1954.

Après des études d’anglais et de philosophie à l’université de Stirling, il travaille dans un cabinet d’avocats

Son premier livre n’avait rien à voir avec la science-fiction. Le seigneur des guêpes tient du thriller fantastique et de la folie. À l’époque, son éditeur (Macmilan) lui conseille d’écrire un livre par an. L’auteur va s’y tenir.

Avec Entrefer, Banks aborde le rêve et propose un livre beaucoup plus psychologique qui se passe sur un pont sans fin. Mais c’est avec « L’usage des armes » qu’il a commencé à créer la Culture en 1987.

Banks s’est impliqué dans la production théâtrale, et a écrit la musique de la pièce « The curse of Iain Banks » qui a été jouée en 1999 à l’Édimbourg Fringe festival. Sur le plan politique, il a aussi milité en défaveur du premier ministre Tony Blair. À l’époque, l’Angleterre avait participé à l’invasion de l’Irak. En signe de protestation, Bank a coupé son passeport. Dans son livre « Raw spirit », il reviendra sur ses préoccupations concernant l’Irak.

Iain Banks nous lègue une belle œuvre, composée majoritairement de livres de science-fiction qui se rapportent à la Culture. Certains d’entre eux n’ont pas encore été traduits et édités en français. Au total 27 livres :

2013 – The Quarry
2012 – The hydrogen sonata (La sonate d’hydrogène)
2012 – Stonemouth
2010 – Surface Detail (Les enfers virtuels)
2009 – Transition
2008 – Matter (Trames)
2007 – The Steep Approach to Garbadale
2004 – The Algebraist (L’algébriste)
2003 – Raw Spirit: In Search of the perfect dram
2002 – Dead Air
2000 – Look to Windward (Le sens du vent)
1999 – The Business (Le business)
1998 – Inversions
1997 – A Song of Stone
1996 – Excession
1995 – Whit, Little
1994 – Feersum Endjinn (Effroyabl Ange1)
1993 – Complicity
1993 – Against a Dark Background (La plage de verre)
1992 – The Crow Road
1990 – The Use of Weapons (L’usage des armes)
1989 – The State of the Art (L’état des arts)
1989 – Canal Dreams
1988 – The Player of Games (L’homme des jeux)
1987 – Espedair Street
1987 – Consider Phlebas (Une forme de guerre)
1986 – The Bridge (Entrefer)
1985 – Walking on Glass
1984 – The Wasp Factory (Le seigneur des guêpes)

Banks signait ses livres de deux manières différentes, suivant qu’il s’agissait de littérature générale ou de science-fiction. Dans le premier cas, il était connu sous le nom de « Iain Banks » tandis que dans le second cas il signait « Iain M. Banks ». Le M fait référence à son Prénom Menzies.

Son apport à la science-fiction est immense. Il a renouvelé le space opera en intégrant une forme d’humour, d’ironie, voire du second degré. Sa vision d’une civilisation galactique est unique, démesurée, mais tellement originale qu’un lecteur ne se contentera jamais de ne lire qu’un seul livre de la Culture. Mais à quoi ressemble cette Culture ?

La Culture est une société galactique sans lois, mais avec bon nombre de principes, de protocoles, d’usages et coutumes à respecter. Ce n’est pas la plus ancienne ni la plus grande civilisation, mais elle tend à s’élargir en intégrant tous les peuples qu’elle croise dans son expansion. Parfois cela génère des conflits armés, parfois l’intégration se fait en douceur. Dans tous les cas, la Culture arrive à ses fins. C’est une civilisation dans laquelle il n’est pas nécessaire de travailler pour vivre. Ce sont des mentaux qui la gèrent pour le compte des humains. Ils se présentent sous la forme d’IA intégrée à un vaisseau ou sous forme de petit drone qui utilise l’antigravité pour se déplacer. Les mentaux sont retors, au point de parfois devenir très dangereux. Ils ne s’investissent pas toujours eux-mêmes et font appel à des humains à qui ils accordent une grande liberté de mouvement. La Culture respecte l’individu et le place au centre de toutes les attentions. Les mentaux font tout ce qu’ils peuvent pour assurer aux humains cette liberté qui leur est chère. Mais parfois, les intérêts politiques et économiques prennent le pas sur les considérations humaines, et alors la Culture peut devenir très dangereuse.

Dans cet univers créé de toute pièce, chaque livre du cycle se focalise sur des races différentes, et parfois des époques différentes. Le lecteur n’est jamais perdu, car rapidement il retrouve les services « Circonstances spéciales » et « Contacts » qui sont le fil conducteur de tout le cycle.

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Iain Banks est un auteur important en science-fiction, incontournable en space opera, et intéressant en mainstream. Il avait apporté un renouveau au genre et s’était imposé comme un des chefs de file anglo-saxons. Toute sa production n’est pas du même niveau, mais elle reste néanmoins très originale. Espérons que ces derniers livres non encore traduits ne le resteront pas longtemps. La disparition de Banks crée un vide dans le paysage de la science-fiction anglo-saxonne qui ne risque pas de se remplir de si tôt. A lire ou à relire, l’œuvre de Iain M. Banks est importante. C’était un de mes auteurs préférés.

Star Trek Into Darkness

Deuxième opus pour J.J. Abrams, et la nouvelle équipe de l’Enterprise. On retrouve ici des personnages de l’univers Star Trek, dans des rôles parfois extrêmes que dans la série ou les films. Les personnages prennent de la profondeur. Kirk et Spock sont les premiers à en bénéficier. Uhura et Scotty également. Par contre, McCoy, Tchekov et Sulu restent cantonnés dans un rôle de second plan. On retrouve le docteur Marcus ainsi que l’abominable Khan, ici bien plus dangereux que dans le deuxième film du cycle ou dans la série Enterprise.

Le film est fidèle à l’esprit du film précédent, mais reste en profond décalage par rapport aux séries et aux dix films qui précèdent ceux du réalisateur. En tant que trekkie, je ne suis pas favorable à cette ligne de temps. La destruction de Vulcain ne passe pas ni un Kirk qui préfère se battre plutôt que réfléchir. Ceci dit, c’est de la science-fiction qui se regarde avec plaisir.

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Dès le départ, on assiste à la confrontation entre Kirk et Spock. L’un ne soutient pas l’autre et reste une tête brulée, et l’autre se cantonne au règlement de Starfleet. Kirk reste une grande gueule, et c’est l’amiral Pike qui doit le remettre dans le droit chemin. Un nouveau terroriste fait son apparition. Un terrien du nom de John Harrisson tente de tuer les officiers généraux de Starfleet. Après avoir échoué grâce à Kirk, il fuit vers Kronos la planète des Klingons. L’amiral Marcus autorise Kirk et son équipage à traquer Harrisson. L’Enterprise reçoit 72 nouvelles torpilles et un nouvel officier scientifique s’ajoute à l’équipage. Spock va rapidement se rendre compte qu’il s’agit du docteur Marcus, qui n’est autre que la fille de l’amiral Marcus.

Jusque là, on a une histoire qui tient parfaitement la route. Par contre, lorsqu’on découvre que Harrison est en fait Khan, on bascule dans un autre scénario. Les 72 torpilles trouvent aussi leur justification car elles abritent 75 surdoués en hibernation. Kirk capture Khan, puis s’allie à lui pour empêcher l’amiral Marcus de mettre son plan en exécution : déclarer la guerre aux Klingons. Ce genre de retournement de situation est peu plausible dans le monde normal de Star Trek, mais dans cette ligne de temps alternative, tout est permis. L’Enterprise doit faire face à un vaisseau de la fédération beaucoup plus puissant, commandé par l’amiral Marcus. Et lorsque presque tout est perdu pour l’Enterprise, Kirk se sacrifie en restaurant l’énergie du vaisseau. Étrange scène toute droite sortie de La colère de Khan où c’était Spock qui se sacrifiait. Ici ce sera Kirk. À ce moment précis du film, on se dit que le troisième film devra s’appeler A la recherche de Kirk ! Mais non, car les scénaristes ont décidé de sauver Kirk en transfusant le sang de Khan.

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Un film qui se termine par un crash, mais pas pour le vaisseau auquel on pense. Reste un Star Trek avec beaucoup trop d’actions et pas assez de réflexion. Cela reste le problème majeur de cette nouvelle version de Star Trek. Jim Kirk semble être le champion de la castagne, plutôt que d’être un bluffeur né. Les scènes d’actions et les explosions font oublier que tout tourne autour du vaisseau Enterprise. Le vaisseau apparait toujours furtivement dans les scènes spatiales. Le mode distorsion donne l’impression que l’Enterprise voyage dans un vortex similaire à ceux de Stargate. Rien à voir avec les séries, qui montraient les étoiles qui défilaient. S’il faut choisir, les séries et les dix premiers films font mieux que les deux derniers films dans la partie spatiale. Ce que le spectateur veut, c’est voir le capitaine Kirk et son équipage, mais c’est surtout voir l’Enterprise dans l’espace. Et là, le réalisateur a complètement oublié ce détail.

Le film est intéressant. On ne s’ennuie pas un seul instant. Le problème, c’est que deux heures d’actions, c’est de trop. On aurait pu appeler ce film La colère de Khan, car on retrouve les mêmes personnages que dans le film du même nom. Le Khan de ce film est beaucoup plus dangereux. Petit détail, le vieux Spock (Leonard Nimoy) intervient aussi dans cette histoire. Sa communication avec son homologue dans cette ligne de temps parallèle, indique qu’il s’agit bien d’un univers modifié. Reste un bon moment, une bonne histoire. Le réalisateur se la joue James Bond. Si on continue dans cette voie-là, le prochain James Bond… pardon, Star Trek, s’appellerait peut-être Moonraker.

À noter que Chris Pine et Zachary Quinto sont très bien dans leur rôle de James T. Kirk et de Spock, tout comme Zoë Saldana (Avatar) qui joue Uhura. On est content de retrouver Bruce Greenwood en amiral Pike. Mais ce sont les mauvais personnages qui captivent le spectateur. L’amiral Marcus est interprété par Peter Weller (Robocop) et Khan Noonien Singh est interprété par l’excellent Benedict Cumberbatch (Sherlock).

Bon, ne boudons pas notre plaisir de voir sur grand écran un Star Trek, mais il vaut mieux ne pas se baser sur ce qui a été tourné depuis quatre décennies.

Star Trek into darkness, de J.J. Abrams, 2013, 132 minutes

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House of steel : The honorverse companion – David Weber

Une fois n’est pas coutume, je vais parler d’un livre en anglais qui vient de sortir. Non pas parce que j’ai décidé de lire en anglais, mais simplement pour signaler aux amateurs de Honor Harrington que David Weber a écrit ce que tous attendent avec impatience, c’est-à-dire « The honorverse companion ». La sortie du livre coïncide avec les 20 ans d’existence du cycle Honor Harrington. Pour l’occasion, on a droit à une nouvelle édition de Mission Basilic (On Basilisk station), et le premier des compendiums sur l’univers de Honor Harrington.

Ce livre propose un court roman de 180 pages, « I will build my house of steel », qui se passe avant Honor Harrington et se focalise sur Roger Winton et Edward Janacek, sur l’impact que le jeune roi a eu sur le royaume de Manticore, sur sa politique et sa stratégie. Vu la somme d’informations qui existe sur l’Honorverse, c’est trois livres qui couvriront cet univers : House of steel, House of lies, House of Shadows. Le premier est axé sur Manticore et Grayson, le second devrait se focaliser sur Havre, l’empire Andermien, et Erewhon. On peut supposer que le troisième livre traitera de la ligue terrienne et de Mesa. Mais là, je m’avance un peu trop. Les deux autres livres dépendent du succès du premier livre. Donc, contentons-nous déjà de « House of steel », qui est une bonne nouvelle pour qui sait lire en anglais.

Si comme moi, vous avez acheté les deux fascicules « Jayne’s intelligent review » qui font référence à Manticore et à Haven, vous serez heureux de voir ce premier compendium compléter ceux-ci. Le livre est moins orienté jeu que les deux fascicules, mais il donne beaucoup plus de détails sur l’histoire de Manticore, sur l’astronomie, et surtout sur la flotte qu’à constituer le royaume de Manticore. C’est un vrai catalogue de vaisseaux, comme le sont aujourd’hui les « Jane’s » qui présentent les flottes de navires de toutes les nations.

On y trouve des explications sur les différents trous de vers gérés par Manticore, qui vont vers la confédération Silésienne, Basilic, l’étoile de Trévor, Beowulf, l’amas de Talbot, etc. La famille royale manticorienne est décrite avec des arbres généalogiques. Le gouvernement, le parlement, la politique choisie, le système judiciaire y sont décrits. Une description de tous les personnages principaux est reprise dans ce livre. Le cœur du livre, c’est évidemment la description de tous les types de vaisseaux qu’on rencontre dans le cycle Honor Harrington. Une seconde partie présente les mêmes informations, mais pour Grayson.

Ce livre est donc une bible, l’outil indispensable au lecteur pour mieux comprendre l’univers de Honor Harrington. Le premier d’une série qui devrait en contenir trois. Espérons que l’Atalante se lancera aussi dans l’aventure et traduira ce livre. En attendant, je conseille à tous de ne pas attendre et de déjà s’intéresser à ce premier Honorverse companion.

House of steel : The honorverse companion, David Weber, Baen books, 566 pages, 2013

House of steel

Les cinq rubans d’or – Jack Vance

ActuSF a récemment réédité un des romans de Jack Vance, les cinq rubans d’or. Ce n’est pas le premier texte que cet éditeur de l’imaginaire nous propose. A chaque fois, on a droit à des romans courts ou des nouvelles qui n’ont pas pris une ride malgré le laps de temps écoulé depuis la première publication.

Avec les cinq rubans d’or, on retrouve une histoire épique et picaresque comme sait le faire Jack Vance. Avec un personnage qui a un lien de parenté certain avec Cugel dans le cycle Terre mourante ou Adam Reith dans le cycle Tschaï. C’est Paddy qui est ici la vedette, un personnage roublard comme on les aime dans les romans de Vance. Dès la première page, Paddy essaie de voler le secret de l’ultrapropulsion. Mais pas de chance pour lui, la bombe qu’il fait exploser va aussi permettre aux instances policières de lui mettre le grappin dessus.

Bien que les terriens aient colonisé une partie de l’espace et qu’ils ont mis au point l’ultrapropulsion grâce à Langtry, ils n’en sont pas les maitres. Les colonies dirigées par les cinq fils de Langtry sont devenues autonomes et ont pris une avance technologique par rapport à la Terre. Les terriens sont considérés comme une race inférieure par les cinq races issues des fils de Langtry.

Bien qu’étant prisonnier et promis à une belle mort, Paddy se retrouve embarqué dans un évènement de première grandeur : la réunion annuelle des cinq dirigeants (Shaul, Koton, Kudrhu, Loristanais, Badau). La réunion se tient sur un astéroïde disposant d’une gravité artificielle et d’un champ de force qui retient l’air. Le caillou qui fait à peine une soixantaine de mètres de long accueille les cinq dirigeants, fils de Langtry. Ils détiennent chacun un bracelet d’or dans lequel se trouve une partie du secret de l’ultrapropulsion. Du moins, c’est ce que Paddy croit dès le début. Il est enchainé auprès des cinq chefs et a pour mission de jouer les traducteurs. Pour chacune des paroles d’un membre, il doit les traduire dans la langue des quatre autres. Si cette réunion se termine sans incident, c’est aussi la fin pour Paddy. Son rôle de traducteur s’arrête là et sa vie n’a plus aucune valeur. Alors qu’il doit être emmené pour être exécuté, il parvient à s’échapper sur ce petit petit caillou perdu dans l’espace, puis à couper la gravité, et par extension l’atmosphère. Le résultat c’est que toutes les personnes présentes sur l’astéroïde meurent asphyxiées, sauf Paddy. C’est-à-dire, aussi les cinq fils. Paddy arrive à se sauver et récupère les bracelets que chaque fils possède. Ces bracelets contiennent une partie du secret de l’ultrapropulsion. Lors de la réunion, ils se sont échangé leurs bracelets de telle manière qu’une certaine rotation soit maintenue. Paddy a récupéré les bracelets, puis s’est enfui avec une navette spatiale, avant de regagner un monde où il pourrait changer d’identité et refaire son portrait. Il va se faire aider par Fay, une femme qui est un agent terrien, qui lui courait après et qui est chargée de le ramener sur Terre ainsi que le secret de l’ultrapropulsion. A deux, à bord du  vaisseau de Fay, ils vont se lancer dans une quête aux indices technologiques. L’aventure de monde en monde est ici accompagnée d’un brin d’humour et d’une bonne dose d’actions.

Ce roman est rythmé. Pas de temps mort. À partir d’une énigme principale, Paddy et Fay vont devoir parcourir une partie du secteur galactique dans lequel ils se trouvent, et retrouver les informations nécessaires au rébus que Langtry a un jour inventé qui révèle le secret de l’ultrapropulsion. Chaque énigme est prétexte à voyager sur un nouveau monde où les humains se sont établis et ont légèrement changé de physionomie. Au fil des générations, leurs corps se sont adaptés à chaque environnement planétaire.

On retrouve un schéma classique chez Vance qui consiste à poser un problème, y réfléchir et le résoudre en se déplaçant et agissant. C’est simple et efficace, car le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer. Il passe d’un problème à l’autre, sans avoir à comprendre des plans derrière des plans.

Je suis content de chroniquer ce livre qui date de 1950, car Jack Vance fait partie de mes auteurs préférés. Et ce livre qui date de l’âge d’or démontre encore une fois que la science-fiction c’est aussi de l’aventure, du danger, de l’épique, et pourquoi pas du picaresque. Un bon Jack Vance, que je conseillerai à tous ceux qui recherchent un livre de science-fiction pas trop épais, qui va à l’essentiel et que le lecteur aura difficile à quitter avant la dernière page. Il faut juste lire le livre en tenant compte du contexte dans lequel il a été écrit. Un Jack Vance sympa, à lire ou relire. En tout cas, un bon moment de lecture.

Les cinq rubans d’or, Jack Vance, ActuSF, 2013, 232 pages, illustrateur Rodolpho Reyes

Les cinq rubans d'or

Babylon 5

Babylon 5, 20 ans déjà !

En 1993, une nouvelle série de science-fiction fait son apparition, c’était Babylon 5. Elle se différenciait des autres séries par le fait qu’elle proposait une histoire unique planifiée sur cinq ans. C’était en tous cas le vœu de son créateur, Michael Straczynski. Elle se différenciait également par ses effets spéciaux entièrement numériques, et par les différentes histoires qui s’imbriquaient dans la trame centrale.

Avec Star Trek et Star Wars, Babylon 5 imposait une nouvelle conception de l’univers et des races qui le peuplent. Le sujet principal, c’est la station spatiale du même nom conçue par les terriens. Elle est située dans un système solaire voisin, Epsilon Eridani, et a pour seul but d’être le lieu où les différentes races négocient des traités de paix et des traités commerciaux. C’est une station spatiale de cinq kilomètres de long, où vivent un quart de millions de personnes, dans laquelle la majorité des intrigues se passent, car toutes les races de ce côté de la galaxie s’y croisent. Celles qui veulent commercer, celles qui veulent reprendre des colonies jadis perdues, celles qui attendent la venue d’un messie, celles qui espèrent des meilleurs lendemains, et celle qui a construit Babylon 5 et qui a tous les atouts pour devenir la race dirigeante de ce secteur galactique, c’est-à-dire les terriens. C’est sans inclure toutes les races, encore inconnues dans la galaxie, qui sont belliqueuses ou qui pensent différemment des terriens.

En regardant le film pilote de la série « Premier contact Vorlon », on pourrait se dire que cette série n’apporte rien de neuf par rapport à Deep Space Nine du cycle Star Trek. Et pourtant, il n’y a pas grand-chose en commun en dehors du fait que toutes les histoires sont concentrées dans une base spatiale. Babylon 5 apporte une complexité qui se révèle petit à petit au fil des saisons.

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Michael Straczynski a conçu une histoire qui se déroule en cinq saisons. C’est-à-dire que les spectateurs ne découvriront l’issue de l’histoire qu’à la fin de la cinquième saison. C’est risqué, car cela ne s’était jamais produit auparavant. La plupart des séries proposent des histoires qui ne dépassent pas un, deux ou trois épisodes, et parfois un fil rouge soutient l’ensemble d’une saison. Le pilote accepté et la série sur rail pour être produite, c’est l’occasion de passer en revue les personnages principaux : le commandant Jeffrey Sainclair, l’ambassadeur Delenn, l’ambassadeur G’Kar, l’ambassadeur Londo Molari, l’ambassadeur Kosh Naranek, le lieutenant-commandant Susan Ivanova, le chef de la sécurité Michael Garibaldi, la télépathe Talia Winter et le docteur Stephen Franklin, épaulés par Vir Cotto, Lennier, Na’Thot et Zak Allan. Plus tard, Marcus Cole et le capitaine Elizabeth Lochley feront leur apparition. Belle brochette de personnages représentant les races Minbari, Vorlon, Narn, Centauri et terrienne. Autour de ces cinq races, on en trouve d’autres qui n’ont pas le même statut, mais qui commercent avec celles-ci. Ces races espèrent un jour avoir le même statut. Les Narns et les Centauri se sont faits la guerre et risquent à nouveau de le faire. Les terriens ont été en guerre contre les Minbari dix ans plus tôt. Et chose curieuse, au moment où tout était perdu pour la Terre, les Minbari se sont rendus. Et puis, il y a les étranges Vorlons qui interviennent rarement dans les affaires des autres peuples.

En 2258, la station Babylon 5 est ouverte depuis un an. Elle a été précédée par quatre autres stations détruites ou disparues. Jeffrey Sainclair qui dirige Babylon 5, était un pilote de chasse, un des rares héros et survivants de la bataille de la ligne contre les Minbari. Pour une raison qu’il ignore, il a été affecté à la station en tant que commandant de celle-ci. L’ambassadeur Delenn semble le surveiller de près. Pendant la première saison, c’est-à-dire en 2258, Sainclair va faire face à des problèmes qui mettent la station en danger. Dangers qui peuvent venir de l’extérieur comme de l’intérieur de la station. Cette saison pose le décor et présente le contexte politique, économique, philosophique et religieux de cet univers particulier. On découvre que les Centauris et les Narns sont prêts à se faire la guerre pour le contrôle de colonies aux limites de leur territoire spatial. On apprend que la Terre et Mars ne sont pas en très bon terme, parce que la planète rouge veut son indépendance. Il existe un complot dans le système solaire, qui vise à faire tuer le président Clarke. Il y a aussi les psis qui représentent un danger s’ils ne sont pas incorporés au Corps Psi. Corps qui est un état dans l’état et est dirigé par Bester (clin d’œil à l’auteur de science-fiction Alfred Bester). Les Minbari sont préoccupés par les réincarnations et voient un lien certain entre leur race et les Terriens, tandis que les Vorlons restent le grand mystère de la galaxie. Cette race très ancienne surveille les agissements des autres races, mais ne veut pas s’impliquer dans le moindre conflit. L’ambassadeur Kosh reste une énigme que seule la télépathe Lyta Alexander a pu approcher. Une première saison originale, mais qui ne surpasse en rien ce que les autres séries de science-fiction proposent.

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C’est la deuxième saison qui va révéler les vraies intrigues qui sous-tendent cette série. Il y a un ennemi ancestral extrêmement dangereux qui est prêt à provoquer des conflits entre races, puis de s’attaquer aux survivants et les détruire ou les asservir. Les Narns et les Centauris se font à nouveau la guerre, le président terrien est assassiné, une colonie terrienne est attaquée, et le corps psi est à la recherche de personnes douées de pouvoir pour les incorporés dans leur rang. Cette deuxième saison commence par un coup de théâtre où on voit Jeffrey Sainclair céder sa place au capitaine John Sheridan, autre héros de la guerre contre les Minbari. C’est l’occasion pour l’ambassadeur Delenn de subir une mutation qui la rapprochera des humains. La découverte des Ombres va donner à Babylon 5 (B5 pour les intimes) une vraie dimension. La série n’a plus rien de commun avec ce qui a déjà été produit dans le genre.

La troisième saison s’enfonce un peu plus dans la guerre que mène Babylon 5 et ses alliés contre les Ombres. La Terre est de moins en moins une démocratie et la station spatiale est devenue l’objet de toutes les convoitises par les instances politiques et militaires. C’est l’occasion de découvrir les rangers et leurs étoiles célestes, formés et commandés par l’ambassadeur Delenn. Commandement que celle-ci remettra à John Sheridan.

Si le combat contre les Ombres et l’intrigue sur l’assassinat du président Clarke sont le cœur de l’histoire, les plus beaux épisodes de la série sont ceux qui concernent Babylon 4 et Jeffrey Sainclair. Ce dernier réapparait dans la série et est projeté dans le passé où il jouera un rôle de premier plan chez les Minbari. On découvre que Valen, le plus grand personnage de l’histoire Minbari, est en fait Jeffrey Sainclair qui a subi la mutation inverse de celle de Delenn. Il y a trois épisodes répartis sur la saison un et trois qui racontent cette histoire. C’est vraiment excellent.

La saison quatre va enfin être l’heure de vérité. John Sheridan se rend sur Z’Ha’Dum la planète des Ombres, tandis que l’alliance formée par Babylon 5 repousse les Ombres grâce aux psis embarqués sur les vaisseaux, et aux grands anciens qui ont refait leur apparition pour aider l’alliance. C’est sans aucun doute la plus belle saison. Celle où toutes les histoires s’entremêlent, où toutes les rivalités sont exacerbées, celle de la fin des Ombres, mais pas du danger qu’elles représentent. Les Ombres y ont laissé leurs servants, les Drakhs

Initialement, ce conflit aurait dû avoir lieu dans la saison 5. Mais Michael Straczynski ne savait pas si la série allait être reconduite pour une cinquième et dernière saison. Pour rester cohérent, il a dû avancer certaines parties de l’histoire originale et a postposé les histoires secondaires. Lorsque le budget de la saison 5 a été accordé, il était déjà trop tard pour changer l’ordre des épisodes. Les intrigues annexes allaient trouver leur dénouement dans cette ultime saison.

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Babylon 5 se distingue aussi par ses effets spéciaux et ses scènes de combats spatiaux. Ce ne sont pas des maquettes qui se déplacent, mais bel et bien des animations 3D de vaisseaux spatiaux. L’univers est coloré et beaucoup plus réaliste que dans d’autres séries de science-fiction. Il faut savoir que ces scènes 3D étaient faites avec des Amiga ! Pour l’époque, c’était extraordinaire. Lorsque Michael Straczynski a voulu relancer la série au 21ème siècle sous forme d’épisodes indépendants, il a eu toutes les peines du monde à retrouver les objets 3D qui avaient servi à la série originale.

En dehors des 110 épisodes, il y a eu 6 téléfilms :

  • Premier contact Vorlon (The Gathering) (1993) le pilote de la série
  • Au commencement (In the Beginning) (1997) se passe 10 ans plus tôt lors de la guerre entre les Terriens et les Minbari
  • La cinquième dimension (Thirdspace) (1998) qui se situe après la guerre contre les Ombres
  • La rivière des âmes (The River of Souls) (1998) se situe après la cinquième saison
  • L’appel aux armes (A Call to Arms) (1999) se passe 5 cinq ans après la série et est le pilote de la série Croisade (Crusade)
  • La légende des Rangers (The Legends of the Rangers) (2002) film pilote d’une série qui n’a jamais vu le jour

On pourrait ajouter un septième téléfilm avec « The lost tales », qui est en fait deux épisodes qui se passent après la fin de la série.

L’ultime croisade (Crusade) est le spin off de Babylon 5. Une série qui se concentre sur la quête du vaccin qui sauvera l’humanité du poison envoyé par les Drakhs. Cette série n’a qu’une douzaine d’épisodes, et permet de découvrir les techno-mages, déjà aperçus dans Babylon 5.

Pendant un moment, on a pensé voir une suite à Babylon 5. Mais Michael Straczynski n’a pas tenu à ce que celle-ci renaisse sur le petit écran. Si Babylon 5 doit revivre, ce ne peut être que sur grand écran. Voilà pourquoi à l’heure actuelle on n’entend plus parler de la série. C’est dommage, et rien n’indique qu’un film verra le jour. En attendant, la série comprend 110 épisodes et 6 téléfilms qui sont toujours une référence dans le monde de la science-fiction.

Babylon 5 a non seulement apporté une dimension inconnue à une série télévisée de science-fiction, elle a aussi révélé des personnages très intéressants, qui ont été développé au fil des saisons. Le plus spectaculaire d’entre eux, c’est G’Kar l’ambassadeur Narn. Au début de la série, c’est un empêcheur de tourner en rond, mais au fil des épisodes on découvre quelqu’un d’une grande noblesse, d’une grande sensibilité, d’une grande fidélité, qui pourrait être le guide de son peuple, mais qui préfère rester ce qu’il est, c’est-à-dire un ambassadeur et un ami fidèle.

B5-4

Babylon 5, c’est aussi des effets spéciaux qui dans le contexte de l’époque (les années 90) faisaient mieux que la concurrence. Aujourd’hui, ces effets sont dépassés par ceux de séries comme Battlestar Galactica. Mais pour l’époque, il y a 20 ans, c’était excellent.

Babylon 5 a connu des déclinaisons sous la forme de livres et de comics. Une partie des livres a été désavouée par Michael Straczynski. Les histoires ne s’inscrivaient plus dans les scénarios qu’il écrivait pour la série en cours de tournage. Tant pis ! Les comics ont eu plus de chance.

Babylon 5 reste un classique de la science-fiction, une série qui est l’exemple de ce qu’on peut faire de mieux en matière d’histoire complexe et d’intrigues foisonnantes. Cette série mérite de trouver son pendant sur grand écran. Espérons que Michale Straczynski trouvera la volonté et les moyens pour un jour réaliser cela. En attendant, la série est disponible en DVD.

Destination Univers – Debats et Dunyach

Anthologie de science-fiction consacrée aux grands espaces. Elle est proposée par Jeanne-A. Debats et Jean-Claude Dunyach et est éditée par Griffe d’encre. Les huit textes vont sensiblement dans le même sens. Après lecture, j’ai trouvé cette anthologie bien équilibrée mais pas sans défaut. Dommage que les deux anthologistes aussi auteurs de science-fiction ne proposent pas un de leurs propres textes.

Les TigesThomas Geha

Les Tiges et les Ailairdarlis se font la guerre, et au milieu de ce conflit se trouvent les humains. Lors de la lecture, j’avais l’impression qu’il s’agissait d’un texte expurgé d’un roman. Certains idées n’étaient pas claires., Cette nouvelle se raccrochait au livre La guerre des Chiffoneurs édité par Rivière Blanche, que je n’ai pas lu. Je n’ai pas accroché probablement parce que je n’ai pas lu le roman.

Évaporation et sublimationAnthony Boulanger

Voilà la nouvelle qu’il faut retenir de cette anthologie. Elle nous parle des oiseaux de feu, qui surgissent des étoiles. On y découvre entre autres l’oiseau-lumière, l’oiseau-ténèbres et d’autres qui vont se détacher du corps du premier ou le réintégrer. Cette nouvelle démarre comme une légende, et on est subjugué en tant que lecteur tellement c’est bien raconté. On découvre que sur leur passage, ces oiseaux de feu détruisent inconsciemment des civilisations. Jusqu’au jour où les humains découvrent qu’en créant des vortex spatio-temporels dans les étoiles, ils peuvent immobiliser les oiseaux de feu et les détruire. Cela se passe sur des décennies, des siècles. Cette nouvelle est plutôt une narration du face à face entre les oiseaux de feu et la civilisation humaine. Cette nouvelle est vraiment originale, au point qu’Anthony Boulanger devrait plutôt en faire un roman avec des personnages humains à développer et des conflits sur la manière de faire face aux oiseaux de feu. C’est une simple suggestion de ma part. Si je ne dois retenir qu’une nouvelle dans cette anthologie, c’est bien celle-ci.

Le bal des méduses – Célia Deiana

Étrange nouvelle que celle de cet enfant prisonnier sur un vaisseau, qui va vivre l’attaque du vaisseau sur lequel il se trouve. Puis il va rencontrer un vogueur et prendre sa place. Voyage initiatique, plutôt poétique, qui est très bien écrit.

Sleeping beautyAnne Fakhouri

On suit Olbomce, un spécialiste en cybernétique, qui en compagnie de son fils navigue sur son vaisseau le Sleeping beauty. L’homme fuit la civilisation, jusqu’au jour où il rejoint une station spatiale où il retrouve son ex-femme. Le conjoint de clle-ci n’est autre que celui qui dirige la station spatiale. On demande à Olbomce de réparer un androïde femelle, sous peine de se voir emprisonner définitivement. Histoire très intéressante, qui manque d’ampleur et de détails. C’est un roman qu’il fallait écrire, et pas simplement une nouvelle qui laisse un gout de trop peu chez le lecteur.

Le gambit de HungerOlivier Gechter

Encore un space opera dans cette anthologie, avec Amy une chasseuse de prime. Elle capture un pirate très recherché et le remet aux autorités locales d’une planète reculée dans la galaxie. Cette capture devrait la mettre définitivement à l’abri sur le plan financier pour le reste de son existence. Malheureusement pour elle, le pirate en question (Hunger) va lui subtiliser son vaisseau et fuir. Tout est à refaire. Une bonne nouvelle, plutôt pessimiste, mais qui se laisse lire.

Le Marathon des trois lunesAurélie Ligier

Encore une histoire sombre, dans laquelle on suit des colons qui font face à un ennemi local, ou plutôt a un virus qui décime la population. Le capitaine d’un vaisseau semble avoir fait une grosse erreur qui a couté la vie à des milliers de passagers. Plutôt qu’aller en prison (bien qu’il ne soit pas le seul à avoir fait des bourdes), il doit participer à un Marathon où seul le vainqueur retrouvera une vie normale. Les autres seront enrôlés de force dans l’armée. Nouvelle sombre qui fait penser à Marche ou crève de Stephen King.

Les dieux bruyantsLaurent Genefort

Les humains qui ne pensent qu’à coloniser d’autres mondes, rencontrent les Pilas, des autochtones aux allures de pieuvres. Le contact entre humains et Pilas n’est pas des plus francs, et un incident dramatique va accroitre le fossé qui les sépare. On retrouve un thème classique de la science-fiction, le contact avec d’autres races, le choc des cultures. On retrouve également le cycle des portes de Vangk de Laurent Genefort. Encore une fois, un texte trop court qui mériterait d’être plus développé.

Le Khan MergenOlivier Paquet

Histoire de ville mongole qui se déplace sur des pattes mécaniques. Ses habitants son réfractaires à la technologie, conditionnés devrais-je dire contre toute forme de progrès technologiques. Contrairement aux autres, Kushi , qui retourne dans sa ville natale, sait que le monde ne se résume pas aux cités. Il vient du Melkine, un vaisseau scientifique d’exploration. Sujet original, qui mériterait aussi un développement plus approfondi. Le texte ne coule pas de source, mais l’idée est intéressante.

L’impression générale que j’ai à propos de cette anthologie, c’est que chaque texte est un résumé de quelque chose de plus grand, ou appartient à un roman ou un cycle. C’est le cas pour Thomas Geha et Laurent Genefort avec les chiffoneurs et les portes de Vangk. Dans l’ensemble, les textes sont plutôt pessimistes. Ce que n’attend pas nécessairement e lecteur qui aime le space opera en particulier. Il y a des textes de qualités dans cette anthologie. L’idée que j’en retiens, c’est qu’ils sont trop courts et trop sombres. Néanmoins, cette anthologie est intéressante. Elle montre que la science-fiction à encore de beaux jours devant elle. A lire.

Destination Univers, Jeanne-A Debats & Jean-Claude Dunyach, Griffe d’encre, 242 pages, 2012, illustration de Alexandre Dainche.

Deux ans !

Le 27 septembre, mon blog fête sa deuxième année d’existence. Lentement mais sûrement, le nombre de visites s’accroit, et pourtant je chronique certainement moins que d’autres blogueurs, et pas nécessairement au moment où les livres sortent. On devrait approcher les 50.000 visites en deux ans. Pour l’occasion, j’ai ajouté une page contact au blog.

Mes chroniques sont aussi disponibles sur le site de Phénix Mag qui reçoit certainement de 10 à 20 fois plus de visiteurs que mon blog. Je poste les articles en même temps des deux côtés. Exceptionnellement, une chronique échappe au blog ou à Phénix. Bien que faisant partie de la blogosphère, je ne me suis pas inscrit sur les sites agrégateurs en imaginaires. Non pas que je ne le veux pas, mais simplement par déontologie (oui, ça existe). Étant membre de l’équipe Phénix, c’est le magazine qui bénéficie de mes chroniques. Il y a aussi un éditeur qui bénéficie de cette priorité, mais pour lequel je ne lis qu’un ou deux livre par an.

Pour les deux ans d’existence du blog, j’ai décidé de faire une nouvelle bannière. J’aime bien l’ancienne faite par Paul Barbieux (et j’espère qu’il m’en fera d’autres), mais j’ai besoin de changer légèrement le look du blog.

Quels sont les sujets qui ont le mieux marché ? On trouve ma page sur l’écriture et l’édition, la liste des librairies et bouquineries à Bruxelles, et ma liste de livres à lire. Concernant les articles, Dune fait toujours le plein quel que soit le livre chroniqué, alors que la qualité des suites se dégrade de plus en plus. Comme des larmes sous la pluie reste une valeur sûre en littérature. On trouve aussi le film Iron Sky qui a intrigué beaucoup de personnes parce qu’il a tardé à sortir. Et enfin Le trône de fer (Game of thrones) dont j’avais chroniqué la saison un (et la deux dès que le coffret DVD est disponible), qui représente le meilleur de la fantasy à l’heure actuelle. Il y a toujours Honor Harrington, dont je suis un inconditionnel, ou les anthologies de Marc Bailly consacrées à Masterton avec des textes d’auteurs français. Je reste orienté auteurs classiques avec Clifford D. Simak, Jean Ray, Edgar Rice Burroughs, Arthur C. Clarke, Robert Heinlein ou Jules Vernes.

L’année passée, j’avais comme projet de faire une section imaginaire belge et une section littérature générale, mais je ne l’ai pas fait faute de temps. Par contre, j’ai créé le blog de Véronique Biefnot. C’est une amie et qui intervient de temps en temps sur mon propre blog. Ses livres seront toujours chroniqués et accompagnés de photos, vidéo et interviews. Véronique alimente régulièrement le blog que je lui ai créé en m’envoyant des infos à mettre en ligne. Et elle répond personnellement aux lecteurs et visiteurs qui souhaitent la contacter. Je me charge du côté documentation et informatique. Avant l’existence de ce blog, je postais régulièrement sur sa page Facebook. Aujourd’hui, les billets sont d’abord mis sur le blog,  puis les liens sont repris sur son mur. Les sujets sont ainsi visibles par tout le monde. Ce blog est toujours dans sa période de rodage et va se développer en fonction de l’actualité de Véronique.

Mais revenons à la science-fiction, la fantasy et le fantastique. Question lecture, j’ai fait le pas vers le livre électronique en faisant l’acquisition d’une liseuse et j’en ai profiter pour acheter une douzaine de livres de science-fiction et de fantasy (chez Bragelonne et ActuSF). Je viens de convertir mes propres textes sur ce support. Je pense que l’utilisation de la liseuse restera anecdotique, car je préfère de loin le livre papier. J’avais précédemment essayé de lire sur ma tablette et j’avais trouvé cela pénible. La liseuse ne sera vraiment utilisée que si je n’ai pas le choix du support, ou si je pars en vacances sans vouloir prendre une pile de livres papier.

Depuis la création du blog, il y a eu une évolution. La science-fiction reste prioritaire, mais le fantastique et la fantasy ont refait leur apparition. J’ai aussi ajouté une page concernant l’écriture, qui contient des références à bons nombres de livres qui peuvent aider à l’élaboration d’un livre, une nouvelle, un conte, un scénario, etc. Je confirme que ceux qui sont mentionnés sont bel et bien dans ma bibliothèque. Je ne parle pas de livre que je n’ai pas. Il m’arrive de temps en temps d’y jeter un coup d’œil pour un sujet bien particulier. J’aimerais développer cette page  en fonction du feedback des visiteurs. J’aimerais aussi que les éditeurs concernés me tiennent au courant de leurs sorties. Le paradoxe, c’est qu’il y a peut de commentaires, mais que cette page a un grand nombre de visiteurs.

Avant, je n’étais pas trop orienté sur les recueils de nouvelles. Aujourd’hui, j’ai corrigé le tir et j’aime entrecouper la lecture de romans par des recueils de nouvelles. Parfois, ce sont les auteurs de ces nouvelles qui se manifestent sur le blog et qui sont encouragés à renouveler leurs textes. C’est le côté sympa de la chose. Bien que parlant aussi anglais, je ne lis jamais de roman dans cette langue (sauf dans le cadre du boulot). Je reste profondément attaché au français et j’attends toujours que les livres soient traduits dans la langue de Molière avant de les lire. Il y a assez de livres en français que pour ne pas devoir les acheter dans leur version originale. Cela me fait toujours rire quand j’entends certains lecteurs qui ne savent pas attendre la traduction d’un livre. Oui, bon !

Dans mes choix de lecture, je reste profondément ancré vers la science-fiction et le space opera en particulier. J’aime bien de temps en temps revisité un auteur classique ou une œuvre qui date. La fantasy recommence à me plaire (grâce au trône de fer), le fantastique reste mineur chez moi, mais j’aime de temps en temps en lire. Le thriller est parfois présent avec Christophe Courthouts. La littérature me prend de plus en plus de temps, mais je ne veux pas encore me lancer dans des chroniques. En dehors de Véronique Biefnot, j’aimerais chroniqué Haruki Murakami, Yasmina Reza, Delphine de Vigan, Sofi Oksanen, Mo Hayder, Alessandro Barrico, Anna Gavalda, Eric-Emmanuel Schmitt, Katerine Pancol, Marc Levy, Guillaume Musso, Yoko Ogawa, Véronique Olmi, Jonathan Safran Foer, etc. Et oui, je sors aussi du cadre de la science-fiction, de la fantasy et du fantastique. La littérature, tout comme la philosophie, la vulgarisation scientifique et l’histoire (époque napoléonienne), est présente dans ce que j’aime. Et puis, je ne dois pas oublié la bande dessinée, qui est aussi une de mes passions.

Mes prochaines chroniques correspondent aux livres qui sont sur ma PAL. Je trouve que cette liste s’allonge dangereusement !

Depuis un an, j’aurais aimé parler de ce que j’écris. Mais j’attends pour cela que l’un ou l’autre éditeur qui a reçu mes textes m’indique si oui ou non ils sont retenus. À l’heure actuelle, il y a cinq ou six nouvelles qui sont en attente chez plusieurs éditeurs. Mon space opera est également chez un éditeur. Mais vu le nombre de livres que ce dernier reçoit, je ne m’attends pas à une réponse rapide. Et puis, la taille du livre (3.3 millions de signes), fait peur aux éditeurs. Cela me rappelle un certain Pierre Bordage qui n’avait pas non plus trouver d’éditeur pour Les guerriers du silence. J’ai donc découpé mon livre arbitrairement en trois parties égales de 1.1 millions de signes. Attention, je n’ai pas changer une ligne de texte pour y arriver. Ce n’est qu’une seule histoire, un peu comme l’était L’aube de la nuit de Peter F. Hamilton ou Hyperion de Dan Simmons. L’allusion à ces deux livres n’est d’ailleurs pas fortuite.

Donc, pour l’instant, je me concentre sur d’autres histoires à développer. Et des histoires  il y en a plusieurs. Voici quelques idées que je dois développer :

  • Un roman de science-fiction qui parle de voyage dans le passé (le 17ème siècle de Louis XIV). La manière de traiter le sujet sera soit SF, soit littéraire avec un soupçon de SF. C’est pour l’instant ma préoccupation principale. Le roman fait suite à une nouvelle que j’ai écrite en 2004, qui traitait de la période napoléonienne. C’est davantage un travail de recherche documentaire sur le 17ème siècle qui m’empêche de me lancer pleinement dans son écriture. Par contre, le script est totalement bouclé. L’auteur qui s’en rapproche le plus, c’est Connie Willis.
  • Un space opera qui s’appelle momentanément « les deux lunes » (car je n’ai pas encore trouvé le titre définitif). Roman qui se passerait dans trois siècles, où la Terre serait confrontée à une faction dangereuse d’un empire galactique. Dans sa construction, le deuxième chapitre du livre pourrait se lire comme une nouvelle et tromperait à coup sûr les lecteurs.
  • Un livre de fantasy qui parle d’une quête à travers un monde artificiel. J’en ai écrit 180 pages, mais j’ai momentanément mis le texte de côté. La fantasy a fortement évolué ces dernières années, et je devrai certainement revoir mon approche de l’histoire le jour où je m’y remettrai.
  • Il y a aussi plusieurs nouvelles de science-fiction encore à écrire, qui parlent de clones perdus sur une planète étrangères, de voyageur galactique égaré sur Terre, de cités maritimes. Les idées sont notées, mais pas encore développées.
  • Un essai sur un cycle de science-fiction connu. Le début de l’écriture devrait se situé en 2013. C’est probablement ma plus grande crainte, car je ne suis pas du tout dans mon élément. Cela dépend aussi de mon emploi du temps. Je pense qu’il faudra une année pour le réaliser, et certainement l’aide d’autres personnes.
  • Un article sur un thème de la science-fiction. C’est déjà fait, ainsi qu’une nouvelle qui se passe dans le même contexte. Reste à savoir quand ce sera publié.
  • Dans mon space opera , j’ai laissé beaucoup de questions en suspens. Je pense donner les réponses dans une suite. Mais je ne me lancerai dans l’écriture de celle-ci que si le roman actuel est accepté. Le synopsis n’est pas encore écrit, par contre les idées s’accumulent dans un carnet. Je m’attends à écrire une histoire aussi volumineuse. Donc, deux à trois ans d’écriture seront nécessaires.
  • Reste aussi une nouvelle qui est un clin d’œil à un ami déjà cité. Elle est en cours d’écriture, et pourrait trouver une suite auprès d’autres chroniqueurs et écrivains. J’ai encore du temps avant d’en dire plus à ce sujet.

Je présenterai les textes au fur et à mesure qu’ils sont acceptés. Peut-être dans une page spécifique du blog. J’ai toujours aimé les préfaces à chaque nouvelle dans les recueils.

Voilà les grandes lignes. Le blog science-fiction de Marc va donc continuer sur sa lancée, ainsi que celui de Véronique Biefnot.

 Marc

Iain M. Banks – Trames

 

Voici la version poche de Trames, un livre de Iain M. Banks qui fait partie du cycle Culture.

L’histoire se passe sur Sursamen, un monde gigogne construit il y a plusieurs milliards d’années par les Involucra, une race qui a depuis longtemps disparu. Sursamen est un monde composé de différents niveaux, qui possèdent chacun leur propre soleil artificiel. Sur lesquels vivent des races dont l’atmosphère peut être liquide ou gazeuse. Ces différents niveaux sont reliés entre eux par de gigantesques tours qui abritent des puits permettant le passage d’un niveau à un autre. On apprend que 4000 mondes gigognes ont été créés autour de la galaxie et qu’il n’en reste plus que 1200. Les autres ayant été détruits par les Ilns. La Culture semble toute petite par rapport à la civilisation galactique qui a créé ces mondes gigognes dans un lointain passé.

Le huitième niveau de Sursamen est occupé par les Sarles et les Deldeines, peuples humanoïdes qui se font la guerre avec des armes primitives. L’épée est l’arme classique et le revolver vient de faire son apparition. Derrière ces races se cachent des races mentors qui pour arriver à leur fin influencent délibérément les races inférieures.

Au moment où l’histoire commence, nous suivons Ferbin, un des trois enfants du roi Hausk, qui après avoir évité la mort s’est réfugié dans une maison non loin du champ de bataille. Mais Ferbin qui n’a pas révélé sa présence va assister au meurtre de son père. Tyl Loesp le tue et fait passer sa mort pour une conséquence logique de la bataille qui s’est terminée en faveur des Sarles. L’homme veut régner sur le niveau 8 et sur d’autres, et pour cela il a besoin de tuer les héritiers du roi Hausk, c’est-à-dire Ferbin, son frère Cadet Oramen et leur sœur Djan Seriy Anaplian. Ferbin, qui est majeur, peut prendre la place de son père sur le trône, mais plutôt que de revenir au palais où il est certain de se faire tuer, il préfère fuir en compagnie de son fidèle compagnon Choubris Holse. Son but est de retrouver un ancien ami de son père qui fait partie de Circonstance Spéciale, avec l’espoir que ce dernier l’aidera à chasser le tyran du pouvoir.

Oramen, le second fils du roi, ignore que son père a été tué par Tyl Loesp, et il ne voit en ce dernier que le régent qui assure la transition tant qu’il n’a pas atteint l’âge requis pour régner. En attendant, Oramen se consacre à l’exploration de la cité sans nom. Il exhume un sarcophage vieux de plusieurs millions d’années vers lequel tous les regards de Sursamen se retournent. Surtout ceux des Octes (les mentors des Sarles) qui pensent que le sarcophage contient un Involucra. Comme ils se croient les dignes descendants de ceux-ci, ils estiment que le sarcophage leur revient. Et c’est toute une flotte de vaisseaux Octes qui vient se mettre en orbite autour de Sursamen.

Et puis il y a Djan Seriy Anaplian, la sœur, qui a quitté les Sarles depuis une quinzaine d’années, et qui entretemps est devenue un agent de la Culture et de Circonstances Spéciale en particulier. Quand elle a entendu que son père était mort, elle n’a eu qu’une envie, revenir sur Sursamen pour honorer sa mémoire.

Trois vies, trois trames que le lecteur va suivre tout au long des pages. Dès les premières Iain Banks plonge le lecteur au cœur de l’action. On s’attend ensuite à ce que ce rythme soit soutenu, mais il n’en est rien. Iain Banks a décidé de nous faire visiter la Culture en cinémascope et en Technicolor comme lui seul sait le faire. Que ce soit sur Sursamen le monde gigogne, sur un vaisseau de la Culture ou sur un monde-nid des Morthanveldes, Banks continue à nous surprendre par ses descriptions de civilisations et technologies.

À partir de la découverte du sarcophage, l’histoire s’anime à nouveau et l’action reprend le dessus jusqu’à la fin du livre. Elle se termine de manière inattendue, face à une menace qui met en danger Sursamen. Le livre contient un épilogue dans lequel on retrouve Choubris Holse longtemps après les événements du livre. Il nous laisse deviner le dénouement de l’histoire.

L’image qu’on a de la Culture n’est plus tout à fait la même que celle qu’on avait auparavant. Malgré son étendue et sa diversité, la Culture est en contact avec des civilisations aussi développées qu’elle, voire même plus qu’elle. On découvre que certaines races ont elles-mêmes une race mentor, et que ces races mentor ont aussi une race mentor.

À noter qu’il y a quelques personnages et lieux originaux : un avatoïde avatar du mental d’un vaisseau de la Culture, un drone qui s’est téléchargé dans un missile-couteau en forme de vibromasseur, un Iln tueur de monde gigogne, des vaisseaux qui ont des noms à coucher dehors et un nombre de personnages secondaires tel qu’il vaut mieux ne pas les retenir (d’où l’intérêt de l’appendice en fin de livre).

On retrouve en fin de livre l’article Quelques notes sur la Culture écrit par Iain Banks. Le livre se termine par une biographie de l’auteur.

Trames est vraiment un excellent livre sur la Culture. La version poche est une aubaine pour les amateurs de science-fiction. Bien qu’épais, le livre se manipule très facilement. Vraiment excellent !

Iain M. Banks, Trames, Traduction : Patrick Dusoulier, 834 pages., Poche, 2012

 

 

 

 

Honor Harrington T. 12 : En mission – David Weber

Voici le douzième tome du cycle Honor Harrington. Celui-ci suit… L’ennemi dans l’ombre ! Et c’est bien dans cet ordre qu’il faut les lire. David Weber nous avait laissés en compagnie de Michelle Henke dans l’amas de Talbot. Voilà que nous la retrouvons toujours face au danger. La ligue solarienne a envoyé l’amiral Byng, qui n’a pas mieux fait que de détruire trois contre-torpilleurs manticoriens en orbite. La riposte de Michelle Henke n’a pas tardé.

Dans ce douzième tome, on retrouve de nouveau des Solariens imbus de leur personne, qui pensent que tous les mondes qui ne font pas partie de la ligue, abritent des néo barbares. Pour eux, Manticore est un royaume qui a les yeux plus grands que son ventre. L’assimilation de l’amas de Talbot, et le royaume qui devient l’empire stellaire, parvient à les convaincre qu’il faut donner une leçon à ses Manties. Cela comment avec l’amiral Byng, puis avec l’amiral Crandall, et prochainement avec l’amiral Filaretta. À chaque fois, les Solariens déploient une force de plus en plus grande. Et à chaque fois, Manticore donne une raclée aux Solariens. Dans le cas de Filaretta, le lecteur n’en sait encore rien parce que la bataille n’aura lieu que dans le tome 13 (qui n’est pas encore paru). Mais on devine que ce nouvel amiral va se faire rétamer de la même manière.

En parallèle à Michelle Henke, on suit Honor Harrington qui se rend dans le système de Havre pour négocier la paix avec la présidente Eloiïse Pritchard. Manticoriens et Havriens commencent à comprendre que depuis des décennies, un troisième larron tire les ficelles et a maintenu un climat de guerre entre les deux puissances stellaires. Heureusement, le bon sens prend le pas sur les autres considérations. En tant que lecteur, on se dit que la guerre entre Manticore et Havre va enfin se terminer, et que dans ce cas Honor Harrington pourra bientôt prendre sa retraite. Mais c’est sans compter sur l’esprit tortueux de David Weber, qui a décidé de complexifier le cycle. Ce n’est plus un adversaire que doit affronter Manticore, mais trois. Havre qui est sur le point de signer la paix depuis qu’elle a été battue lors de la bataille de Manticore, la ligue solarienne qui croit pouvoir donner des leçons à n’importe quelle civilisation dans la galaxie, et Manpower qui avec l’alliance mesane trame dans l’ombre depuis des décennies. C’est ce dernier ennemi qui tire toutes les ficelles. Ce tome nous révèle enfin quels sont les vrais projets de Manpower. La destruction technologique et financière de Manticore n’est que le début d’un plan beaucoup plus machiavélique, qui voit Havre comme seconde cible à abattre. Mais le vrai but, c’est de renverser la ligue solarienne et d’en prendre totalement le contrôle. Mais pour arriver à cela, il faut créer de nouveaux vaisseaux furtifs et déployer un arsenal qui ne peut être détecté, même par les Manticoriens. On le voit, l’intrigue qui s’amenuisait au fil des tomes commence par s’épaissir à nouveau.

Manticore va être la victime du projet « baie des huitres » organisé par Manpower. Ce sera la plus sévère défaite technologique et humaine que connaitra la galaxie. Ce n’est pas à proprement une défaite puisqu’il n’y a pas eu de bataille. Tout au plus un piège, un traquenard, une mission élaborée très longtemps à l’avance, avec un groupe de vaisseaux furtifs et de missiles du même genre qui frapperont au cœur du système de Manticore.

En mission n’est pas sans défauts. Le premier, c’est que les événements de la Pinède et Congo sont souvent relatés, mais que le lecteur que je suis n’a pas encore lu les livres qui relatent ces événements (et qui ne sont pas encore édités en français). Il faut donc se contenter des différentes conversations chez les Manticoriens et les amiraux solariens. De temps en temps, les agents secrets Zilwicki et Cachat font leur apparition et sont interrogés sur les événements de la Pinède, mais surtout sur les découvertes qu’ils ont faites concernant l’implication de Manpower et de Mesa dans tous les malheurs de l’empire manticorien.

Un autre défaut, c’est la répétition des débats qui tournent autour de l’avantage technologique de Manticore en ce qui concerne les missiles embarqués à bord des vaisseaux de guerre. On suit ses débats à tous les niveaux de commandement du côté solarien. En tant que lecteur, on suppose que David Weber les a écrits pour montrer l’arrogance et l’imbécilité de l’amirauté solarienne, ainsi que l’hypocrisie de leur gouvernement. Les Solariens ne veulent pas admettre la supériorité technologique de Manticore. Une flotte comprenant des vaisseaux du mur, c’est-à-dire des supercuirassés, battue par des croiseurs et croiseurs lourds, c’est impossible dans leurs petites têtes. Donc, on assiste à des réflexions et des débats qui montrent l’incompétence des Solariens. Cela fait par moment des longueurs dans le livre. Mais bon, on est habitué avec David Weber.

Est-ce un bon Honor Harrington ? Eh bien oui ! Pas le meilleur, mais plaisant à lire. Il termine sur un conflit tout proche entre Manticore et la ligue solarienne. Et les plans de Manpower commencent à se mettre en place depuis qu’ils sont parvenus à détruire tout le complexe industriel de Manticore. Intéressant. Reste que maintenant il faut attendre le prochain livre, en ce début 2012, qui concerne aussi un cycle parallèle.

Donc, En mission est un livre pour les habitués du cycle Honor Harrington. C’est bien la suite du tome 11 (ce qui est normal), mais c’est surtout la suite de L’ennemi dans l’ombre. En tout cas, L’Atalante a bien fait de mobiliser deux traducteurs pour l’ensemble de ce cycle. Florence Bury se chargeant directement d’Honor Harrington, tandis que Michel Pagel se charge de l’univers d’Honor Harrington, c’est-à-dire de tous les cycles parallèles. Fameux boulot de traduction, très bien réalisé par ce duo.

En dehors du fait qu’il y a toujours trop de personnages, et que David Weber répète un peu trop les mêmes questions dans des cercles différents, cela reste un Honor Harrington de bon niveau. Espérons que la suite ne se fera pas trop attendre.

Genkis fait un travail formidable en tant qu’illustrateur actuel. Ces couvertures sont de loin plus belles que celles d’origine.

En mission T. 1 & 2, David Weber, L’Atalante 2011, 815 pages, Traduit par Florence Bury, Couverture de Genkis.

L’ennemi dans l’ombre – David Weber

L’univers d’Honor Harrington continue de s’étoffer avec ce cycle parallèle qui s’inscrit parfaitement dans la trame dessinée par David Weber. Après L’ombre de Saganami qui nous avait fait découvrir l’amas de Talbot, voici L’ennemi dans l’ombre, sa suite qui ne manque pas d’intrigues et de suspens. Ce deuxième tome, toujours édité chez l’Atalante, est proposé en deux volumes. C’est épais, c’est dense, c’est parfois déroutant par le grand nombre de personnages rencontrés, mais cela reste excellent.

Au lieu de suivre le capitaine de vaisseau Aivar Terekhov, c’est cette fois-ci Michelle Henke, la meilleure amie d’Honor Harrington et cousine de la reine Élisabeth. Je rassure les lecteurs, Honor Harrington y apparait à plusieurs reprises, ainsi que Aivar Terekhov.

Ce deuxième double tome commence lors d’une bataille qui se trouve dans Plaie d’honneur, où Michelle Henke est capturée par les Havriens. Je dirai que les 100 premières pages couvrent Plaie d’honneur et Coute que coute, ce qui va permettre au lecteur de se retrouver dans la trame centrale d’Honor Harrington.

L’intrigue liée à Manpower prend une nouvelle dimension. Les Mesans continuent l’élaboration de leur plan machiavélique contre Manticore. Après avoir essuyé une lourde défaite dans le système de Monica, ils ont imaginé un nouveau piège qui va amener des escadres de la ligue solarienne dans l’amas de Talbot. Cela commence avec de petits incidents lors d’inspections de vaisseaux marchands dans le système de Nouvelle Toscane, puis ce sont des évènements plus graves, qui font perdre la vie à des dizaines de milliers de Toscans. C’est le déclencheur d’un conflit entre l’escadre de Byng, un amiral borné de la ligue solarienne, et les forces spatiales de Manticore représentées par Michelle Henke. L’histoire, bien que complexe est plus proche des premiers Honor Harrington, où les combats spatiaux se faisaient entre croiseurs et torpilleurs, et où les opposants avaient davantage des escadres ou des petites flottes. Le grade d’Honor Harrington ne lui permet plus d’agir où bon lui semble. Il a bien fallu trouver des remplaçants à Honor Harrington. Qui mieux que la meilleure amie pouvait jouer ce rôle. Dans le premier tome, c’était le capitaine Aivar Terekhov (devenu commodore après ses exploits)

David Weber a eu la très bonne idée de confronter Manticore à la ligue solarienne. C’est David contre Goliath. La différence quantitative ne permet pas au royaume de Manticore de combattre dans la même catégorie, mais l’avantage technologique certain de Manticore compense partiellement ce problème. Le royaume stellaire subit une situation qu’il n’a pas demandé. D’un côté, Havre l’ennemi depuis 20 ans qu’il faut mettre définitivement à genoux après la bataille de Manticore. De l’autre côté, Manpower qui tire les ficelles et manipule la Ligue solarienne pour affronter Manticore. Le royaume stellaire est tout simplement entre le fer et l’enclume, dans un inextricable réseau d’intrigues et d’intérêts divergents. C’est excellent. Une fois n’est pas coutume, le livre se termine sur un cliffhanger.

On peut reprocher que les Solariens sont stupides et imbus de leur supériorité numérique, pensant qu’ils possèdent aussi une avance technologique. Mais lorsque certains d’entre eux comprennent que c’est Manticore qui a l’armement le plus sophistiqué, bons nombres de rouages politiques et militaires font tout pour ignorer ces analyses techniques. On se retrouve donc avec des Solariens bornés, orgueilleux et incompétents, à la gâchette trop sensible. Cela donne une situation explosive à tout point de vue.

Les Mesans, et Manpower en particulier, utilisent tous les moyens à leur disposition pour empêcher que la paix ne règne entre Manticore et Havre (qui est déjà décrit dans le cycle principal). Ils ont l’art de ne pas se mouiller, et d’avoir des alliés qui vont faire les sales besognes à leur place. La présence de vaisseaux de la ligue solarienne dans l’amas de Talbot n’est pas fortuite. Manpower a des agents infiltrés dans tous les niveaux de pouvoir.

Le seul point négatif de ce livre c’est le nombre de personnages et certaines scènes qui ne sont pas indispensables. Mais cette critique peut s’appliquer aux livres précédents du cycle Honor Harrington. Donc, ce n’est plus vraiment un point négatif. Tout au plus une caractéristique du style de David Weber.

Par contre, je soulève une remarque concernant la traduction faite par Michel Pagel, excellente au demeurant, mais qui me déroute depuis le premier volume de cette série. Michel Pagel a décidé d’écrire en Manticore, en Havre, en Fuseau alors que Florence Bury qui traduit le cycle principal écrit : à Manticore, à Havre, etc. Sur le fond, Pagel à raison s’il compare des systèmes stellaires à des pays, et sa traduction vaut celle de Bury. Mais j’aurais trouvé normal que Pagel traduise de la même manière que Bury pour rester dans la continuité.

L’ennemi dans l’ombre s’adresse évidemment aux lecteurs qui ont d’abord lu L’ombre de Saganami. La lecture de la ligne principale n’est pas nécessaire, mais est souhaitée pour la bonne compréhension des différents fils de lhistoire. Autant j’avais aimé Coute que coute, autant j’ai aimé L’ennemi dans l’ombre. C’est du très bon David Weber. J’espère qu’il ne faudra pas attendre trop longtemps pour avoir la suite de ce cycle parallèle (qui n’est pas si parallèle que ça en fait).

À consommer sans modération par tout bon amateur de space opera.

L’ennemi dans l’ombre T.1 & 2,  L’Atalante, 2011, 954 page, traduit par Michel Pagel, Illustration de Genkis

Star Trek : Leonard McCoy – John Byrne

Après « Compte à rebours » et « Spock réflexions », Delcourt nous propose « Leonard McCoy », troisième bande dessinée toujours axée sur les personnages de Star Trek. Cette fois-ci, c’est « Bones », le docteur McCoy qui en est la vedette. Scénarisé et dessiné par John Byrne, ce troisième épisode se passe avant le premier film de la série. C’est-à-dire lorsque James T. Kirk est encore amiral et n’a pas encore repris le contrôle de l’Enterprise.

McCoy s’est inscrit au programme fédéral des médecins de frontière. Programme qui lui permettait de soigner des personnes aux quatre coins de la Fédération. Accompagné du docteur Duran, McCoy joue les toubibs itinérants à bord d’un petit vaisseau. Un jour, ils doivent faire halte sur une colonie andorienne. Après avoir prodigué des soins, ils regagnent l’espace pour leur destination suivante. Mais ce qu’ils ne savent pas encore, c’est qu’ils ont embarqué une passagère clandestine, Theela, une adolescente andorienne. D’abord McCoy veut s’en séparer sur le premier monde venu. Mais après que les parents de la jeune andorienne sont venus pour la récupérer, une nouvelle décision a été prise. Theela assistera McCoy et Duran pendant une partie du voyage.

À travers un courrier lu par l’amiral Kirk, on suit les chroniques de McCoy. Passant d’une colonie située sur un monde vivant, puis dans de gigantesques tours agricoles (dans lesquelles McCoy retrouve l’ingénieur Scotty), McCoy se retrouve au cœur d’un conflit avec des Klingons, pour finalement se retrouver au chevet d’un vieil ami mourant. Voilà une BD qui comble quelques lacunes qui subsistent dans l’univers de Star Trek. Histoire intéressante, mais pas passionnante, sur un des trois personnages principaux de Star Trek classique.

À lire si vous êtes un fan de la série. Pour les autres, je dirai simplement que cette BD peut se lire indépendamment des films et des séries.

Star Trek : Leonard McCoy, John Byrne, Delcourt 2011, 104 pages