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Le hobbit 3 : la bataille des cinq armées

Dernière partie de la trilogie sur Bilbon Sacquet le Hobbit, La bataille des cinq armées se laisse voir sans déplaisir. Les 2 h 24 que dure le film passent très vite dans cette histoire qui n’a pas de temps mort. Il y a une trentaine d’années, j’avais lu le livre de J.R.R. Tolkien, et j’avais apprécié celui-ci. J’ai voulu enchainer avec Le seigneur des anneaux, mais je ne suis jamais arrivé à dépasser la moitié de ce roman. J’ai donc attendu l’adaptation cinéma de Peter Jackson pour voir enfin la fin de l’histoire. Pour le Hobbit, j’en garde encore un bon souvenir. L’adaptation cinéma dépasse le cadre du livre et est réussie.

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La désolation de Smaug se terminait par un cliffhanger. Le dragon avait été réveillé par les nains, et LacVille était en danger. Je me souviens que j’avais été frustré à l’idée de ne pas voir la suite. C’est donc avec un grand intérêt que je voulais voir la fin de la trilogie, sans chercher à la comparer au livre de J.R.R. Tolkien.

Le dragon une fois tué par Bard, les Nains retournent dans la montagne pour prendre possession du trésor et de l’Arkenstone. Mais la pierre précieuse échappe à Thorin. C’est Bilbon qui la possède, et compte l’offrir aux Elfes. Elle servira de monnaie d’échange avec les pierres blanches elfiques que les nains détiennent. Cette partie du film peut faire passer les Elfes pour des êtres intéressés et sans cœur. Le plus intelligent dans l’histoire, c’est Bilbon. S’il a bien accepté de jouer le voleur pour le compte des nains, il a aussi la présence d’esprit de vouloir désamorcer le conflit qui risque de se produire entre Nains et Elfes. Surtout que des armées d’Orc ne sont pas loin et visent aussi les trésors laissés à l’abandon par le dragon Smaug

S’il y a d’énormes différences entre le Hobbit et le seigneur des anneaux. Le Hobbit est beaucoup plus linéaire. On suit le même groupe de personnes du début à la fin. Seuls les habitants de LacVille viennent créer un fil secondaire. Par contre, dans le seigneur des anneaux, dès que la compagnie de l’anneau se sépare en petits groupes, on assiste à des histoires différentes qui mettent du temps avant de former un fil commun.

Dans le hobbit, on ne se pose pas de question sur les fils de l’histoire. Pas de lourdeurs, de lenteurs, de séquences inutiles. Tout est bien structuré pour que le spectateur reste captivé par l’histoire. Le hobbit aborde également les sentiments entre Elfe et Nain. On découvre que Tauriel une Elfe est amoureuse d’un nain, alors que dans l’autre trilogie on se contente d’amitié entre humain et Elfe (il y a bien Aragorn amoureux d’Arwen). La mort est aussi présente dans le Hobbit. Le roi des Nains succombe après un héroïque combat contre le chef des Orcs. D’autres nains connaissent le même sort.

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Une comparaison entre Bilbon et Frodon est intéressante. Frodon est perturbé par la présence de l’anneau qu’il hésite à utiliser. Alors que Bilbon, une fois qu’il a découvert les propriétés de l’anneau, s’en sert à bon escient pour aider ses amis Nains. Autant Frodon était pénible, autant Bilbon est amusant et censé. Thorin qui sombre dans la folie, dès qu’il fait main basse sur le trésor. Et l’absence de l’Arkenstone semble amplifier cette folie.

Peter Jackson a eu une bonne idée de produire une trilogie pour le Hobbit, plutôt qu’un film unique. Lorsqu’on voit le résultat, on constate que c’est vraiment réussi. Il a développé un univers qui sera difficile d’égaler. Je pense qu’il est le mieux placé pour adapter l’œuvre de J.R.R. Tolkien. J’avais rencontré le réalisateur lorsqu’il était venu au BIFFF pour la seconde fois.

Le hobbit 3 : la bataille des cinq armées clôture en beauté une trilogie qui va encore une fois donner des idées aux auteurs de fantasy. On peut s’attendre à une nouvelle vague d’auteurs inspirés par les deux trilogies de Peter Jackson. Lire Tolkien est une chose, mais voir l’adaptation de ses romans en est une autre. Et Peter Jackson excelle dans ce rôle de traducteur, d’adaptateur de l’œuvre. Un très bon moment de cinéma. Si vous avez aimer le seigneur des anneaux, alors vous allez aimer le Hobbit qui se passe 60 ans plus tôt.

Le hobbit 3 : La bataille des cinq armées, réalisé par Peter Jackson, 2014, durée : 144 minutes

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Le Hobbit (La désolation de Smaug)

Pour cette fin d’année 2013, Peter Jackson nous a concocté un deuxième opus de la trilogie du Hobbit. On pourrait se demander comment Jackson a pu faire pour autant allonger l’adaptation d’un livre qui n’est pas si épais que ça. Mais le résultat est là, et à la hauteur de nos espérances. Qui mieux que lui pouvait adapter le livre qui précède le seigneur des anneaux ?

Avant de voir la désolation de Smaug, je m’étais dit que ce film ne serait qu’une succession de courses poursuites et de batailles. Eh bien, oui et non. Les 161 minutes que dure le film sont passées tellement vite que je ne m’en suis pas rendu compte, tellement j’étais scotché à l’histoire.

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Comme dans la précédente trilogie, on a droit à un flashback en début de film. Flashback qui se situe un an avant le premier épisode, dans lequel on voit Gandalf aborder Thorin, et le convaincre de reprendre son royaume d’Erebor en commençant par récupérer l’Arkenstone, une pierre brillante. Pierre qui devra être dérobée au dragon Smaug.

La troupe des nains est capturée par des araignées géantes, puis libérée par Bilbon devenu invisible grâce à l’anneau unique. On voit ici un Bilbon plus entreprenant que ne l’était Frodon dans le seigneur des anneaux. Si Bilbon hésite un moment avant d’utiliser cet anneau, par la suite il en fera un plus grand usage. Bilbon ne s’apitoie pas sur le fardeau que représente l’anneau. Et c’est tant mieux pour l’histoire.

Il était inévitable de retrouver les elfes dans ce second film. Ceux-ci capturent les nains, mais pas Bilbon. Et le roi Thranduil propose d’aider Thorin dans sa quête à condition de partager les trésors d’Erebor. Proposition refusée par Thorin. À ce stade, on retrouve Legolas qui manie aussi bien l’épée que l’arc. Il est secondé par Tauriel une elfe qui tue les créatures qui s’aventurent dans le pays des elfes. Legolas est toujours joué par Orlando Bloom, et c’est Evangeline Lilly (Lost, Smalville) qui joue Tauriel. Personnage ambigu, qui laisse planer le doute sur l’affection qu’elle a. Aime-t-elle Legolas, ou est-elle amoureuse de Kili, le nain ?

Les nains, et surtout Bilbon, sont assez roublards pour s’échapper des elfes, en empruntant des tonneaux qui leur serviront de transport sur un cours d’eau en furie. Ils ont aux trousses d’un côté les elfes et de l’autre les orques, qui s’affronteront. On arrive à une scène où les combats se succèdent les uns après les autres. D’une certaine manière, on sature visuellement, attendant avec impatience de retrouver la quiétude dans ce film.

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Lacville fait penser à une sorte de Venise sur un lac. Encore un de ces lieux originaux imaginés par l’équipe du film. Pour le spectateur, c’est le dépaysement complet, c’est l’enchantement de contrées imagniées par J.R.R. Tolkien. L’image de synthèse n’a jamais fait aussi merveille que dans le cycle du seigneur des anneaux et maintenant dans celui de Bilbon.

La suite du film correspond à un nouvel acte de bravoure de Bilbon qui au cœur de la montagne doit dérober l’Arkenstone au dragon Smaug. Pierre qu’il verra mais n’emportera pas, car le dragon perçoit sa présence malgré l’invisibilité que lui procure l’anneau unique.

Dans la version anglaise du film, c’est Benedict Cumberbatch qui donne sa voix et ses expressions au dragon Smaug. Décidément l’acteur non content de jouer un Sherlock Holmes moderne, et un Khan machiavélique dans le dernier Star Trek, se retrouve dans cette trilogie de fantasy où encore une fois il s’impose par son jeu d’acteur sous les traits du dragon Smaug.

Je ne vais pas dévoiler la fin de ce second film, mais je signale qu’il se termine sur un cliffhanger et qu’au cœur de l’action on se retrouve tout d’un coup avec le générique de fin. Le spectateur qui a les yeux rivés sur l’écran se sent soudain dépouillé de la fin de l’histoire. Il faudra attendre un an avant d’avoir la conclusion de celle-ci. C’est un coup de maître de la part de Peter Jackson, qui a savamment étalé cette histoire sur trois films.

Personnellement, je préfère l’histoire du Hobbit plutôt que celle du seigneur des anneaux. Sans doute parce que l’histoire n’est pas parsemée de grands champs de bataille. L’action ne manque pas. Le seul reproche que je fais à l’histoire, mais pas au film, c’est que Gandalf a un rôle mineur. Encore une fois, il quitte les personnages principaux pour se lancer dans une autre quête. On avait déjà eu une situation similaire dans la compagnie de l’anneau. Dommage. Par contre, Bilbon est à la hauteur de ce qu’on attend de lui. C’est-à-dire un Hobbit qui se dévoue pour le groupe de nains. Ce rôle convient à merveille à Martin Freeman.

Un bon moment de cinéma pour ceux qui aiment la fantasy, un très long moment de cinéma qui passe très vite. À voir, et à revoir lorsque la trilogie sera complète. Vraiment excellent.

La chronique du premier film (Le Hobbit : un voyage inattendu) est également disponible sur le blog.

Le hobbit (la désolation de Smaug), réalisé par Peter Jackson, 2013, 161 minutes.

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Le Hobbit (un voyage inattendu)

Après Le seigneur des anneaux, Peter Jackson nous présente l’adaptation de Bilbo le Hobbit de J.R.R. Tolkien. Dix ans se sont écoulés entre la trilogie et ce qu’il faut qualifier de cycle. Et c’est bien ça le paradoxe. Bilbo était un simple livre, dont l’histoire se passait une soixantaine d’années avant le seigneur des anneaux. S’il s’agissait bien du voyage entrepris par Bilbon (qui a pris un « n » en plus pour rester cohérent par rapport à Frodon), Gandalf et les nains jusqu’à la montagne où dort Smaug le dragon, cette histoire était plutôt courte et linéaire. Son adaptation méritait un film, peut-être deux, mais pas davantage.

Ceux qui ont aimé le seigneur des anneaux vont naturellement aimer le Hobbit. D’abord parce que Peter Jackson revient sur des lieux et des personnages connus de la première trilogie, ensuite parce qu’il reste dans l’univers visuel qu’il avait créé. Ce nouveau film ne va pas perturber le spectateur. Au contraire, il va le conforter. Les scènes de bataille et de cascades sont par moment exagérées. Il y a une surenchère d’actions, là où on aimerait plus d’émotions, plus d’histoire. Et comme ces scènes se répètent à intervalle tout le long du film, elles en deviennent parfois lassantes.

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Le rôle de Bilbon revient à Martin Freeman, acteur anglais qu’on avait précédemment vu dans l’adaptions cinématographique du livre de science-fiction : Le guide du voyageur galactique (H2G2) de Douglas Adams, qu’on a aussi retrouvé dans Love actually, film aux multiples personnages qui recherchent l’amour. Et plus récemment dans la série Sherlock, sous l’identité du docteur Watson. Acteur qui a été choisi pour jouer le rôle de Bilbon Sacquet, et reprendre celui d’Ian Holmes dans le seigneur des anneaux. Le choix est inattendu, mais judicieux, car l’acteur entre bien dans la peau du personnage.

Et l’histoire ? Elle est conforme à l’idée générale du livre. Bilbon retranscrit ses souvenirs pour les léguer à Frodon. Il narre ce voyage inattendu qui s’est passé 60 ans plus tôt, qui lui a fait croiser la route de Gollum, du dragon Smaug, des nains et de Gandalf, mais surtout qui lui a permis de mettre la main sur l’anneau.

Au départ, Gandalf propose au hobbit de se joindre à lui pour faire un long voyage. Mais Bilbon n’est pas intéressé. Le mage qui se voit une fin de non-recevoir, décide de jouer un mauvais coup au hobbit en apposant sur sa porte un signe distinctif qui permettra à un groupe de nains de venir l’importuner. Bilbon voit donc arriver chez lui des nains qui se sont donné rendez-vous justement chez lui, sans qu’il ait droit au chapitre. S’en suit une joyeuse mise à sac de la maison du hobbit, qui se décide malgré lui à faire partie de ce groupe. Il sera le voleur.

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Commence un périple vers Erebor l’ancienne cité des nains, qui les fera rencontrer des trolls, qui les captureront. Puis ce sera la nouvelle d’un nouveau danger : un nécromancien. La troupe arrivera à Fondcombe chez les elfes, où on retrouve Elrond, mais aussi Galadriel et Saroumane. Cette partie du film a des airs de déjà vu avec la communauté de l’anneau. Ce qui est rassurant pour le spectateur.

Le groupe reprend la route, toujours accompagné de Gandalf et Bilbon. Le hobbit semble être le poids mort de ce groupe. Il n’est pas motivé par cette aventure et n’apporte rien aux autres. Mais pendant une nuit, alors que le groupe dort dans une grotte, Bilbon avait l’intention de partir. Il tombe dans un trou qui va l’amener à croiser le chemin de Gollum. Pendant ce temps, les nains sont capturés par des gobelins.

Gollum perd l’anneau, et Bilbon le récupère. En voulant chercher la sortie, et éviter d’être mangé par Gollum, le hobbit découvre que l’anneau peut le rendre invisible. Dehors, les nains et Gandalf sont confrontés à Azog le nécromancien et ses orques. Dans cette bataille entre le bien et le mal, Bilbon agit de manière héroïque en s’interposant entre Azog et Thorin le chef des nains. Cette bataille est interrompue par l’arrivée des aigles auxquels Gandalf a fait appel. Les nains voient soudain en Bilbon un allier plus qu’un poids mort.

Film très beau dans ses décors, dans ces personnages. Un peu trop long (2 h 46), où on a l’impression que le réalisateur allonge la sauce et répète les scènes. Ceux qui verront le film ne seront pas déçus, mais ils n’y trouveront pas l’originalité du seigneur des anneaux. Cela reste néanmoins un bon moment de cinéma.

Le Hobbit, 2012, réalisé par Peter Jackson, 166 minutes.

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