La guerre tranquille – Paul McAuley

Tiens, on ne s’est pas trompé d’éditeur ? Bragelonne nous sort un livre de science-fiction qui mériterait sa place dans la collection Ailleurs et Demains de Laffont. C’est une bonne surprise, qui prouve encore une fois que Bragelonne sait faire les bons choix en science-fiction. La couverture nous annonce un space opera et c’est bien un space opera.

C’est la première fois que je lisais un livre de Paul McAuley. Je me suis laissé convaincre par le fait qu’il était traduit par Jean-Daniel Brèque, signe de qualité. Et je ne me suis pas trompé, le livre en vaut vraiment la peine.

La guerre tranquille se situe dans un futur où l’humanité a décidé de coloniser une partie du système solaire. L’histoire se situe principalement sur certaines lunes de Jupiter et Saturne, là où vivent les extros, qui ne sont en fait que des colons humains. On découvre que ces extros ont développé une vraie écologie en exploitant au mieux les ressources des lunes. Des cités entières existent sur ces lunes et regroupent parfois plusieurs dizaines de milliers de personnes. Les extros ont également une durée de vie plus longue. Leur connaissance en génétique leur permet de vivre plus longtemps que sur Terre.

Paul McAuley nous propose de suivre quatre personnages principaux :

Macy Minnot, est  ingénieur écologue envoyée sur Callisto. Rapidement elle tombe dans un piège et est accusée d’un meurtre qu’elle n’a pas commis. C’est sensé être le personnage principal de l’histoire. Pour une raison indépendante de sa volonté, Macy est accusée, pourchassée, emprisonnée, considérée comme une espionne à la solde des terriens. Elle a l’art d’être toujours au mauvais moment au mauvais endroit.

Sri Hong-Owen est une spécialiste en génétique. Elle travaille pour le compte du Grand Brésil, le pays qui cherche à tout prix à faire la guerre et à s’emparer des colonies extros. C’est avec elle que le lecteur constate que ce livre est bien un space opera. Sri recherche Averne, une autre généticienne, qui a permis aux extros d’avoir une vie plus longue. Sa quête la mènera jusqu’à sa cible, mais il est impossible de savoir ce qui adviendra par la suite car le livre ne présente que la moitié de l’histoire. Sri n’est pas vraiment mauvaise, mais elle subit des pressions qui la forcent à agir dans un sens qu’elle n’a pas toujours souhaité.

Dave 8 est un clone, le meilleur de sa génération. Il a été formé pour tuer et s’infiltrer chez l’ennemi. Il est le fruit des travaux génétiques de Sri Hong-Owen. Sous le nom de Ken Shintaro, il est infiltré sur une colonie extro et prépare l’invasion du Grand Brésil. Personnage de tueur, sans état d’âme, capable de tuer ses professeurs sur un simple ordre. C’est la machine à tuer dans toute sa splendeur.

Cash Baker est le meilleur pilote que possède le Grand Brésil. Il subit des altérations physiologiques pour pouvoir piloter un singlenef, chasseur perfectionné commandé grâce à des IA et sa pensée. Dans les parages des colonies extros, il est envoyé en mission pour détruire leurs vaisseaux. Ce n’est pas le personnage le plus sympa de l’histoire et il n’a pas vraiment l’étoffe des héros.

La guerre tranquille est longue et lente. C’est normal quand on sait qu’on suit plusieurs personnages en parallèle dont les destins se croisent et se décroisent. Mais pour les lecteurs qui aiment des livres comme L’aube de la nuit de Peter F. Hamilton,  il y a toutes les chances qu’ils aimeront également cette guerre tranquille. Il y a comme un air de famille dans la manière d’écrire. Le livre commence avec les préparatifs de guerre du Grand Brésil et de la famille Peixoto en particulier.

S’il y a un reproche à faire à ce livre, il concerne les personnages. En temps que lecteur on ne s’accroche à aucun d’entre eux, et c’est bien dommage. C’est principalement dû au fait que Paul McAuley décrit les situations dans lesquels se retrouvent ses personnages, mais pas leurs attentes, leurs désirs, leurs espoirs, leurs pensées. Le lecteur ne se retrouve pas dans la peau des personnages. Par moment on assiste à des descriptions trop longues, en particulier lorsqu’elles traitent de biologie. Un charabia scientifique qu’on a parfois envie de sauter.

Ceci dit l’histoire est excellente et c’est très bien écrit. Il n’y a donc pas de raison de ne pas attendre la suite de l’histoire. Personnellement je lirai avec plaisir la fin de cette histoire. Espérons que Bragelonne n’attendra pas trop longtemps avant de publier la fin de l’histoire.

La guerre tranquille, Paul McAuley, Bragelonne, 2010, 504 pages, traduit par Jean-Daniel Brèque, illustration de Sparth

10 réponses à “La guerre tranquille – Paul McAuley

  1. Un roman politico-écologique comme je les aime, écrit « à l’ancienne ». McAuley possède un sens du rythme indéniable. Une belle plume !

  2. Je me demandais justement si ce livre valait le coup, hum je crois que je vais me laisser tenter !

  3. Bonjour Marc,
    Merci pour ce retour. Il est dans la Pal depuis sa sortie en attendant des jours moins chargés. Ce que tu en dis attise un peu plus la volonté de le découvrir.

    • Je pense que tu devrais beaucoup apprécier ce livre. Le seul reproche que je fais, c’est qu’il faudra attendre un bout de temps avant de pouvoir lire la fin de l’histoire. En dehors de ça c’est très bien écrit et ça mérite vraiment d’explorer un peu plus les livres de McAuley. En tout cas j’ai acheté Glyphes, ce qui veut dire que l’auteur m’a marqué.

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  5. J’ai un avis bien plus partagé et bien moins enthousiaste que le tien 😉
    Trop de longueurs à mon goût.

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