Man of steel (film)

Pour les 75 ans de Superman, on a droit à une nouvelle aventure du Kryptonien le plus célèbre. Avec Zack Snyder aux commandes de ce sixième opus. Un film qui ne laisse pas indifférent le spectateur, mais aussi l’amateur de Comics, car le mythe est revisité complètement au point que celui-ci est considéré comme un reboot.

MAN OF STEEL

Dès le départ on est sur Krypton, la planète d’origine de Superman/Clark Kent/Kal-El. Une Krypton tout droit sortie d’un univers de fantasy, avec des dragons-libellules (c’est comme ça que je les surnomme). On y mélange des hommes en armures et de la haute technologie. On a l’impression que le réalisateur a lorgné du côté de chez Thor. Le design de la technologie kryptonienne est compliqué, peut-être même un peu trop, mais ce n’est qu’un détail.

Une séquence nous montre Clark Kent en train de sauver des vies. Jusque-là, tout va bien. Le problème, c’est qu’il a une barbe et des longs cheveux. Et on sait tous que la barbe de Superman ne pousse pas sur Terre. Comme le réalisateur a-t-il fait pour laisser passer une telle bourde ?

L’histoire est relativement classique et fait penser aux deux premiers Superman avec Christopher Reeve. Clark Kent apprend à devenir Superman, et doit affronter le général Zod, un Kryptonien comme lui. La Terre est en danger, et Clark n’a pas d’autre choix.

On peut être étonné de ne pas voir de référence à Lex Luthor. L’ennemi attitré de Superman n’est pas présent dans ce film. Pas plus qu’on ne parle de kryptonite. À la place, on a droit à Zod, un super méchant qui a les mêmes origines que Superman. Ce Zod est beaucoup plus dangereux que celui dans Superman II, mais moins retord que celui de Smallville. Reste que c’est un vrai épouvantail pour l’humanité tout entière.

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Le film bénéficie d’une belle distribution. Kevin Costner (Jonathan Kent), Diane Lane (Martha Kent), Russel Crowe (Jor-El), Laurence Fishburne (Perry White), Christophe Meloni (Colonel Hardy), Michael Shannon (Zod) pour n’en citer que quelques-uns. Ils encadrent Henry Cavill qui a endossé le costume de Superman, et Amy Adams qui nous donne une nouvelle version de Loïs Lane, cette charmante journaliste qui met son nez partout.

Au début du film, on a tendance à comparer chaque acteur/personnage à ceux qu’on a déjà vus dans les films précédents. On ne peut s’empêcher de penser à Christopher Reeve qui représentait le Superman idéal. Mais Henry Cavill arrive à faire oublier les anciennes prestations du personnage. Il donne une image moderne du héros, et apporte un nouveau visage à celui-ci (ainsi qu’un nouveau costume). Sa palette d’émotions est encore réduite à l’écran, ce qui freine un peu l’empathie du spectateur pour le personnage de Superman. Mais au fil de l’histoire, si on accepte ce changement d’acteur, on commence à apprécier ce nouveau Superman. Certaines séquences du film montrent la sensibilité du personnage, principalement lorsqu’il se préoccupe de ses parents adoptifs, ou lorsque Lois Lane vient le rassurer. Oui, ce Clark Kent a une chance de devenir le reporter qu’on aime, mais il doit encore faire ses preuves. Et ce n’est qu’à la fin du film qu’il entre au Daily Planet. Donc, il faut lui laisser une chance de nous convaincre.

Loïs Lane se démarque de ses prédécesseurs. Amy Adams se substitue à Margot Kidder (Superman I, II, III et IV), Teri Hatcher (Loïs et Clark) et Erica Durance (Smallville) qui sont les trois meilleures interprètes du rôle. Si l’actrice apporte une certaine fraicheur, elle ne se démarque pas pour autant des trois autres. J’aurais tendance à dire que c’est Teri Hatcher et Erica Durance qui incarnent le mieux la journaliste du Daily Planet. Ce qu’on attend de Loïs Lane, c’est qu’elle prenne des risques, qu’elle attire les problèmes, et surtout qu’elle soit subjective au point de penser que tout tourne autour de sa personne, sans parler d’une dose d’autodérision et un côté déjanté qui font son charme. Ici rien de cela. On est face à une jeune femme moderne qui prend des risques, mais qui est un peu trop rapidement au courant de l’identité de Superman. Amy Adams fait largement mieux que Kate Bosworth dans Superman returns, mais elle manque encore de charisme. S’il y a un deuxième opus, espérons que son personnage sera plus développé. Ceci dit, Amy Adams me fait penser à un mélange entre Nicole Kidman et Charlize Theron, deux actrices oscarisées. Donc dans le futur j’attends beaucoup de cette actrice.

La présence de Kevin Costner, Diane Lane et Russel Crow est évidemment trop courte dans un aussi long film. On aurait voulu les voir davantage, surtout que leurs interprétations sont excellentes.

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Dans l’ensemble, le film n’est pas trop long avec ses 143 minutes. Dans sa première partie, il nous explique comment Kal-El est arrivé sur Terre et a été adopté par les Kent. Dans sa seconde partie, c’est le combat contre le général Zod qui est mis en évidence. Une débauche d’effets spéciaux vient aveugler le spectateur. Même si les scènes de bataille sont plus réalistes que dans les Superman précédents, ce film tend à emprunter la même voie que les Avengers ou Star Trek Into Darkness, c’est-à-dire peu d’histoire et beaucoup de batailles et d’effets spéciaux. C’est une mode qui commence un peu à lasser le spectateur.

Ceci dit, à la sortie du film, on n’est pas mécontent. Ce Superman pourrait en effet être le premier d’un cycle. Comme la mode est aux trilogies, rien n’est impossible.

Y a-t-il des choses qui ne m’ont pas plu dans ce film ? Oui, les tons sombres des images, mais aussi du costume de Superman. On dirait qu’il est en permanence sorti d’une mine de charbon. C’est tout le contraire de ce qu’on attend de lui, car Superman est un personnage flamboyant, et pas sombre comme l’est Batman. Ce que je n’ai pas trop apprécié non plus, c’est son identité rapidement révélée. Trop rapidement, surtout pour Loïs Lane. Le début du film donne l’impression de voir de la fantasy, quelque chose entre Thor et Star Wars, avec des sortes de dragons-libellules. Très dérangeant pour ceux qui s’attendent à voir une planète de glace au bord de l’apocalypse. Ce sont de petits détails qui sont agaçants au départ, puis qu’on oublie en se disant qu’on est dans un reboot qui réinvente le mythe de Superman. Ah oui, j’oubliais ! Une partie du film est construite sur des flashbacks. Je ne suis pas certain que c’est ce que les spectateurs aiment le plus.

Dans l’ensemble, un bon film, à mettre dans la même catégorie que ceux sur les héros de Marvel (Iron man, Spiderman, Thor, Hulk, X-men, Captain America). Mais cela reste de l’action, trop d’actions. Ce film est meilleur que Superman returns, et les personnages sont beaucoup plus intéressants. Reste à savoir si ce nouvel univers va être développé à travers des suites ou des séries parallèles qui mettraient en œuvre d’autres héros de DC Comics. À voir, et même à revoir.

Man of steel, 2013, réalisé par Zack Snyder, avec Henry Cavill, Amy Adams, Michael Shannon, Diane Lane, Kevin Costner, Russell Crowe? Laurent Fishburne, Christopher Meloni, 143 minutes

Man of steel

5 réponses à “Man of steel (film)

  1. Je suis d’accord avec vous, il manque la référence à Lex Luthor et un adversaire de Superman parmi les humains. En règle générale, je trouve que la planète d’accueil de notre super héros n’est pas suffisamment sous le feu des projecteurs, de sorte qu’on a une histoire quasiment entre extraterrestres uniquement. L’humour, ainsi, n’est pas assez présent, l’inévitable contraste entre les civilisations qui est propre à la SF insuffisamment représenté. Cette version manque un peu d’émotions à mon goût.

    • C’est vrai que c’est une histoire entre extraterrestres. Les humains font de la figuration dans ce film, et la Terre sert de champ de bataille. L’humour a disparu. Ce Superman est à mettre dans la même catégorie que les derniers Batman ou James Bond, c’est à dire froids et sans émotions.

  2. Sans être trop méchant , commençons par un clin d’oeil : sans le slip rouge par dessus le pantalon , n’importe quel fan de SUPERMAN risque vraiment d’être déstabilisé en voyant ce film , mais la mode change , nous le savons tous ……donc maintenant,ne le cherchez plus , il est SOUS le falzar , comme chez les autres super héros , point barre !!!

    Plus sérieusement , nos amis d’outre atlantique , sont-ils vraiment obligés de ressortir une énième version , du journaliste qui comme HULK , déchire ses chemises , comme s’il jetais des Kleenex ? Non franchement , la patrie de John WAYNE me déçoit sur ce coup là ( d’ailleurs avait-on besoin de refaire « TRUE GRIT  » avec Jeff BRIDGES , alors que le même John WAYNE avait eut un oscar pour « 100 Dollars pour un shériff  » ? je sais , je m’égare , je dois parler science fiction et non western sur ce forum ) .
    Hollywood , n’a -t-il pas matière à créer des nouvelles aventures bien plus intéressantes ? Refaire  » TOTAL RECALL  » ( déjà abordé sur ce forum ) , » LE JOUR OU LA TERRE S’ ARRETA  » ,  » ROLLERBALL « , et maintenant SUPERMAN , entre nous , ça ne vous gave pas ? Moi oui ……
    Bon vivement que DISTRICT 10 sorte au plus vite , ça nous changera les idées !!!

  3. Merci pour cette critique très intéressante. Pour ma part, je suis ressorti de la salle de cinéma avec un sentiment très mitigé. Si j’ai beaucoup apprécié toute la première partie du film (notamment consacrée aux origines de l’Homme d’Acier),j’ai en revanche trouvé la seconde partie trop détachée du mythe de Superman. Comme vous, il me semble que Loïs Lane découvre trop rapidement l’identité de Clark Kent. Les circonstances de la mort de Jonathan Kent me semblent inconcevables. Comment Clark a t-il pu laisser son père mourir ? Cela ne lui ressemble pas du tout. La scène de la crise cardiaque dans le film de Richard Donner était à mon sens beaucoup plus crédible… Et enfin, la dernière partie du film est pour moi trop orientée vers l’action, l’enchaînement de combats… Superman finit par y perdre un peu de lui même lorsqu’il ne se soucie plus du sort des civils et finit par achever Zod en lui rompant le coup! On ressent une volonté de l’équipe du film à assombrir le personnage, à le rendre plus torturé.. Bref, j’attend mieux du second volet… En espérant que SUPERMAN retrouve un peu de son charme original.

  4. Ce qui m’a turlupiné dans ce film est le fait que Clark est laissé mourrir son père adoptif qui refuse de l’aide dans ce cyclone soit disant pour protéger son identité secrète alors que c’est bien trop le chaos pour les voisins soit catégorique sur ce qu’ils auraient pût bien voir.

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